
CUC t^te COL1P^e vingt-troifiéme de Février,
f-n. Cependant plufieurs évêques furent condamnez |
garder des chameaux & à nourrir les chevaux de l’empereur.
Leprocurateur & les magiftrats leur firent fouf-
frir plufieurs affronts &c pluficurs tourmens pour avoir
les vafes facrez & les tréfors dB leglife. Il elf vrai que
quelques-uns le meritoient parle peu de foin qu’ils pre-
noient du troupeau de J .C . parleur ambition, par leur
facilité à impofer les mains contre les loix de leglife ;
par les divifions qu’ils excitoient entre lés confefTeurs
mêmes : par les nouveautez qu’ils introduifoient. Ces
defordres des pafteurs jattiroient la colere de Dieu fur
l ’éPglife.
Davttf.carm.i6. Lepape Marcel mourut cette année 30p. après avoir
tenu le faint liege un an & près de huit mois. Il avoit
été odieux à plufieurs, parce qu’il vouloit obliger ceux
qui étoienc tombez dans laperfécution, à faire penitence
de leur crime ; la divifion en vint jufques à la fédition
& aux meurtres. Enfin il fut banni par Maxence, qui
chr.Dam. regnoit à Rome. Le faint fiege vaqua quelques mois :
fapan. ju. enfuite Eufebe fut élu au moisd’A v r ild e l’a n j io .& n e
dura guere qup quatre mois; jufques au vingt-fixiéme
de Septembre. L ed eux iém ed e juille t3 ii. Melclyadeou
Miltiade fon fucceffeur fut ordonné.
jifa hiß, Eftienne éyêque de Laodicée en Syrie après Anatolius
avoit une grande réputation pour les lettres humaines
& pour la philofophie ; mais il montra bien qu’il n’étoic
pas vrai philofophc, par fa lâcheté dans la perfécution :
Son é g life , qui en paroiffoit ébranlée, fut foutenuç
par Theodore fon fucceffeur, I l étoit excellent mede--
pin ; d’une grande probité , doux , humain & fecoura-
ble envers ceux qui avoient befojn de lui ; fort exercé
4ans l ’étude de la religion.
La feptiéme année de la perfécution finiflant, elle
s’affoibliiToit infenfiblement. Il y avoit un grand nombre
de martyrs aux mines de cuivre de Paleftine : & ils y
joififfoient d’une telle liberté, qu’ds y avoient bâti des
églifes. Le gouverneur de la province fe trouvant fur
les lieux & apprenant leur maniéré de vivre , en écrivit
à l’empereur. Enfuite l’intendant des mines y vint : &
comme par ordre de l’empereur, divifa les confefleurs,
en envoïaune partie en C h yp re ,d ’autresdansleLiban:
difperfa les autres en divers lieux de Paleftine, & leur
preferivit differens travaux. Il en choifit quatre qui pa-
roiffoient les premiers de tous, Sc les envoïa à celui qui
commandoit les armées de ces quartiers-là. C ’étoit Pelée
& Nd évêques d’E g yp te ;u n prêtre & Patermouthi,
le plus connu par le foin qu’il prenoit de tous. Le com-
mtndant 1. ur propofa de nier leur religion ; & comme
i.s le refuferent, il les fit confommer par le feu.
Il y avoit d’autres confefleurs à qui l’on avoit donné
un quartier féparé à habiter, parce qu’ils étoient
exempts du travail, comme trop v ieux, ou comme invalides
: leur chef étoit l’évêque Sylvain, forn de Gaza,,
vrai modèle de pieté chrétienne. Depuis le premier jour
de la perfécution il s’étoit fignalé par plufieurs combats
& plufieurs confcflions il 1 ulires , & fembloit être
refer vé pour mettre lefceauà la perfécution de Paleftine.
Avec lui étoient pluficurs Egyptiens :entr’autres Je an ,
qui avoit perdu la vue des auparavant ; & toutefois
dans la perfécution, après lui avoir brûlé le pied , on ne
laiffa pas de lui brûler l’oeil dont il ne Yoïoir plus. Quoique
fa vertu fut grande, fa mémoire étoit encore plus
furprenante. Il fçavoit route l’écriture fainte par coeur,
enforte qu’il étoit toujours prêt à en reciter ce qu’il
vouloit. J ’avoüe,dit Eufebe, que moi-même je fus furxxx.
Derniers martyrs
de Paleftine.
an. 510.
Eujeb. de martyr*
Paltft. c. 13.