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9(5 H i s t o i r e Ë c c l é s i a s t ï q t î e ;
arj. de J. C. Le peuple de cette grande v i l l e , raiffeutf
ôcinfolent, s’etoic mocqué de lu i, principalement fur la
mort de fon fre re , il avoit refolu de s’en venger. Mais
il diifimtuloit &c feignoit d’aimer cette ville àcaufe d’A lexandre
lé grand fon fondateur, qu’il fe piquoit d’imiter.
Il y entra donc en grande folerrmité ; en fuite il fie
affembler toute la jeuneffe, comme pour une revûë ;
mais tandis qu’il les amufoit de paroles , il les fit environner
par fes troupes , puis il fe retira ; 8c à un certain
lignai on les tua tous avec leurs parens & les autres
qui s’y trouvèrent engagez. En même tems l ’armée
fe fai fit des rues & des toits des maifons ; chaque
citoyen eut ordre de demeurer chez lu i, & chaque fol-
dat ordre d’ égorger Ion hôte. Avec les Alexandrins
périrent plufieurs étran ge rs, même de faillite de l'empereur,
parce que dans une fi grande ville on ne pou-
voit les difeerner entre ceux que l’on tuoit jour & nuit*
On jetroit les corps dans des foifes profondes pour en
dérober laconnoiffance , & l’empereur n’ofa publier le
nombre des morts ; mais il écrivit au Sénat qu’il impor-
toit peu combien avoient perdu la v i e p u i f q u e tous
l’avoienr mérité. Ainfi fut traitée Alexandrie, qui avoit
fait fouffrir tant de martyrs durant la perfecution de
Severe.
L ’empereur Caracalla étoit extrêmement curieux &
feupçonneux, 8c fachant qu’il étoit haï , il eonfulcoit
tous les oracles , faifoit venir de tous cotez des mag iciens
, des aftrologues ,. des arufpices 8t des impofteurs
de toutes fortes ; il rendit dé grands honneurs à la mémoire
d’Apollonius de T y a n e , & lui fit dreffer un monument.
Comme il étoit en Mefopotamie, faifant la
guerre contre les Parthes, il écrivit à Maternien, qui
avoit foin de fes affaires à Rome , de chercher les meil-
L i v r e c i n q j j i e ’ m E. 91
leurs m agicien s, 8ç même de coniulcer les efprits des
morts, pourfayoir quelle devo itêtrefafiu &c fi quelqu’un
confpiroitcontrelui, Maternien lui é c r iv it , qu’il
fe gardât de M ac rin , l’un des deux préfets du prétoire,
qui en effet étoit mécontent. Par 1 imprudence de l’empereur
la lettre tomba entre les mains de Macrin , qui
refol ut de Le prévenir. Il fe fervit pour l’execution d’un
centurion nommé M a rtia l, mécontent auih de fon chef.
U n jour donc l ’empereur partit de Carres en Mefopotamie,
pourallerà un temple delà lune, & y f a c r i f ie r ,
ayant feulement une petite efeorte de cavalerie. Au
milieu duchemin il s’arrêta pour quelque neceifité naturelle.
Martial feignant d’être appellé, s’approcha de
lui par derrière, le frappa dans la jointure des cuiffes,
&c le tua fur le champ. A in fi mourut Antonin Caracalla,
aorês avoir vécu v in g t-n eu f ans, & en avoir régné fix &
deux mois ; il fut tué le huitième d’A v ril l’an de J . C .
f i 7. Il y eut deux jours d’interregne, & le onzième
du même mois on reconnut empereur le même Ma-
crin , qui avoit fait tuer Cara.cal.la. Il déclara auffi-tôt
Cefa.r fon fils Diadumenien, qu’il nomma Antonin ,
& lui donna même enfuite le titre d’empereur; mais
ils ne regnerent que quatorze mois. Macrin étoit n a tif
de Cefarée en Mauritanie, 8c fenomnioicQpilius Ma-
crinus.
Le pape Zephirin mourut cette même année 1 1 7 .
après avoir tenu le faint Siège prés de v ingt ans , 8c Ca-
lifte lui fucceda, qui le tint cinq ans. A Antioche l’évê-
que Afclepiade mouruc, ôc Phileus lui fucceda. C ’eft le
tems du traité de Tertullien de la Monogamie ; car il
dit qu’il y avoit environ 160. ans depuis les apôtres,
particulièrement depuis les épîtres de faint Paul aux C o rinthiens,
que I on rapporte ordinairement à l’an 57.
M ij
Epi t. Dion, pt
X L V.
Traitez de
Tertullien.
Monogamie
Jeûnes,
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