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Ap. Cypy. ep. 77.
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long- tems, je n’ofèrois recommencer à l ’initier tout
de nouveau. Mais je l’ai exhorté à prendre courage, &
à s’approcher avec une ferme foi & une bonne efperan-
ce de la participation des fàints myfteres. Cependant il
ne celle point de s’affliger, il tremble d’approcher delà
table ; & à peine peut-on lui perfuader d’aflifter aux
prières. :S. Denis d* Alexandrie écrivit unefixiéme lettre
en fon nom & de Ion églifè, adrefTée à fàint Sixte & à l’é-
glife Romaine , où il traittoit au long la queftio.n du
baptême , tant il étoit confiant qu’ elle n’étoit pas encore
terminée. Pendant cette queftion il écrivit plu-
fieurs lettres paichales , entr’autres uneàDomitius & à
Didyme, où il expliquoit le .cycle de dix-huit ans &
prouvoit que la pâque ne devoit être celebrée, qu’après
ï ’équinoxe du printems.
En Afrique faint Cyprien fut le premier qui confelfa
devant le proconful en cette perfecution ; puis il fut
envoyé en ex il, ce qui le paifa ainfi. Sous le quatrième
confolat de Valerien & letroifiéme de Gallien, le troi-
fiéme jour avant lescalendes de Septembre, c’eft-à-dire,
le trentième d’Août de la même année 2 5 7 . à Cartha-
ge dans la chambre du confèil, le proconful Paterne dit
à l’évêque Cyprien : Les très-là,erez empereurs Valerien
&c Gallien m’ontfait l’honneur de m’adrelfer les lettres,
par lelquclles ils m’ont ordonné que ceux qui ne foi-
vent pas la religion Romaine, ne la reconnoiflent déformais.
Je demande donc vôtre nom, que me répondez-
vous ? Cyprien dit: Je fois chrétien & évêque : Je ne con-
nois point d’autres dieux, qu’un feul vrai Dieu,qui a fait
le ciel & la terre , la mer & tout ce qu’ils contiennent.
C'eft ce Dieu que nous lèrvons, nous autres chrétiens,
& que nous prions jour Si nuit, pour nous & pour tous
les hommes, & pour la profoerité des empereurs mê-
L i v r e s î ï t i h ' m é . y 0 j
mes. Le proconful dit : Vousperlèverez donc dans cette
volonté ?L’évêque Cyprien répondit : La bonne vo-
I lonté fondée for la connoilïànce de Dieu, ne doit point
être changée. Le proconful dit: Vous pourrez d on c ,
foivant l’ordre de Valerien & de Gallien, aller en exil
à la ville de Curube ? L ’évêqüe Cyprien dit : Je m’y en
vais. Le proconfol dit : Us m’ont fait l’honneur de m’écrire
, non-ièulement des évêques, mais des prêtres. Je ’
Veux donc içavôir de vous qui font les prêtres qui demeurent
en cette ville ? Cyprien d i t . Vous avez fort
bien ordonné par Vos lo ix , que nous ne devons point
être délateurs 5 c’eft pourquoi je ne puis les découvrir ;
mais on les trouvera chez eux. Le proconfol dit : Je les
Cherche aujourd’hui en ce lieu. Cyprien dit : Puifque
nôtre dilcipline défend que perionne ne s’offre de lui-
même, & que vous ne le trouverez pas bon ¿ ils ne peu-
I Vent s’offrir eux-mêmes ; mais quand vous les chcrche-
I rez, vous les trouverez. Le proconfol dit: Je les trou-
I Verai. Et il ajouta: Us ont aufli défendu que l’on fafle
I des aftembléesen aucünlieu ; ni que l’on entre dans les
I eimetieres ; fi quelqu’un n’obièrve pas cet ordre fi làlu- I taire, ilfèra puni de mort. L ’évêque Cyprien dit: Faites
I ce qui vous eft ordonné. Alors le proconfol Paterne I commanda que fàint Cyprien fut mené en exil. Il alla
I donc à Curube & y arriva le quatorzième dé Septem- I bre. C’étoit une petite ville à cinquante milles de Car- I thage, for la mer, au promontoire de Mercure, qui re-
I gàrdoit la Sicile ; le lieu étoit agréable & en bon air, 8c
I le logement de fàint Cyprien étoit écarté comme il le de- I firoit. La première nuit qu’il ypa fla, ily eutunevifion I qu il raconta en cette maniéré aux compagnons de ion I exil, entre lefquels étoit le diacre Ponce qui a écrit fa
I Vie : Je n’étois pas encore endormi, difoit S. Cyprien