
J 7 2- H i s t o i r e E c c l es i a s t i qu e .'
t!u % thi vaief. Pafl"a ^a v *e dans l’exercice de toutes les vertus chrétiennes;
l’humilité , le mépris du monde & des efperances
paflageres, la libéralité à diftribuer fon bien aux pauvres,
la generofité à fervir Tes parens & Tes amis. Il vi-
voit en vrai philofophe, étudioit les faintes écritures
avec une application extraordinaire, écrivit de fa main
! la plus grande partie des oeuvres d’Ongene,& compofa
une apologie pour le défendre. Il rechercha avec grand
foin tous fes ouvrages & ceux des auteurs ecclefiafti-
ques, dont il compofa une bibliothèque célébré àC e -
r»û/hc! ™artn' farée, où il établit aulli une école chrétienne. Il avoir
Hier, efirip. une indu(Jrie Une patience finguliere pour venir à
bout de fesdeifeins. Il fut interrogé le premier,enfuite
un vieillard venerable nommé Valens, diacre de l’églife
d’E lia , c’eft-à-dire de Jerufalem , dont la bonne mine
étoic ornée par des cheveux blancs,& qui fçavoit iî par
I faitement l’écriture, qu’il en citoit par coeur tel paifage
qu’il vouloit,auih facilement que s’il l’eût lû dans le livre.
Le troifiémeétoit Paul de la ville de Jamnia, homme
d’une grande pieté & d’une grande ferveur, qui a-
voitdéjaconfeifé&fouffert les fers brûlans. Ces quatre
furent envoïez en prifon Si y.demeurèrent deux ans entiers.
Cependant on prit des chrétiens E gyptien s, qui a-
voient conduits des confeileurs enCilicie. En revenant
ils furent arrêtez à la porte deCefarée par des barbares
que l’on y 'avoic mis en garde, & qui leur demandèrent
qui ilsétoienr,5t d’où ils venoient ; ils ne purent cacher
la vérité & furent reputez pris fur le fait . Ils étoicnt cinq,
qui au lieu de noms dés faux dieux que leurs parens leur
avoient donnez, a voient pris des noms de prophètes,
fçavoirElie,Jéremie,Ifaïe,Samuel & Daniel. On les mena
au gouverneur, & après avoir confeifé la fo i, ils furent
auffi-tôt envoïez en prifon.
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I
Le lendemain qui étoit le feiziémede Février ou
Peritius,le gouverneur fit amener Pamphilc & les autres
martyrs. Quand il vint à ces cinq Egyptiens,il demanda
au premier qui étoit un jeune homme , commept il
s’apelloit. Elie , répondit-il. Firmilien, fans penetrer
le myftere de ce nom lui demanda enfuite fon païs.
Elie répondit que Jerufalem étoit fa patrie. Firmilien
ne connoiifoit point ce n om , quoiqu’il fut en Pale-
ftine , car depuis le temps de l ’empereur Adrien on ne
fe fetvoit plus que du nom d’Elia. Il vouloit donc fça-
voir quelle étoit cette ville & en quel païs. Il fit attacher
le martyr les mains derrière le d o s , &' tirer fes
pieds avec des machines pour l’obliger à dire la vérité.
Elie répondit qu’il difoit vrai ; & comme le juge
le preifoit, il dit que cette cité n’étoit la partie que des
gens de bien , & qu’elle étoit fituée à l’Orient. Le juge
embarraffé croïoit que ce fût quelque ville où les chrétiens
fe vouluifent fortifier contre les Romains. Enfin,
après l’avoir bien fait tourmenter & déchirer, voïa.nt
qu’il n’en pop voit tirer au tre chofe , *il le condamna à
perdre la tête. Les autres moururent de même après de
pareils combats.
Firmilien vint enfuite à Pamphile & à ceux qui Fac-
compagnoient, & après les avoir encore interrogez, les
condamna à la même peine. Un jeune homme d’entre
les efclaves de Pamphile, qu’il avoir prisfoind’inftruiie,
nommé- Porphyre , voïant la fentence prononcée
contre fon maître, s’écria du milieu de la foule & demanda
que lui & les autres fuilent enterrez après leur
mort. Firmilien lui demanda s’il étoit chrétien ; il répondit
qu’oiii. Firmilien le mit entre les mains des bourreaux;
& comme il refufa de L c rifie r, il le fit déchirer
jufquesaUx os. Porphyre ne difoit pas un mot, & ne té-
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