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ApoJog.e 37.41,
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4 6 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q . u e .
regarde cette pratique comme un culte des petites div'i-
nitez, que lespayens plaçoient aux portes 5 puis il ajoute
: Je fçai qu’un de nos freres fut rudement châtié en une
v iilo n , la même nuit que fes efclaves avoient couronné
fa porte, fur une joye publique, annoncée fubitement.
Et toutefois il ne l'avoit ni fait ni commandé ; car ilétoit
forri, & l’ayoit trouvé fait à fon retour.
Quant aux aflemblées de familles, innocentes parel-;
les-mêmes; comme pour des fiançailles, ou des noces ,
pour donner le nom à un enfant, ou la Toge virile à
un jeune homme, c’eft-à-dire, le manteau romain, qui
marquoit ion entrée dans le monde ; je c r o i, d it -il,
qu’il n’y a point de péril, quoiqu’il s’y faiTe des iàcri-
fices, puifque nous n’y prenons point départ, & nous
en fommes fimples ipeétateurs & à regret. Mais il je
fuis appellé à un facerdoce ou à un iàcrifice ; je n'irai
point ; je n’y participerai, ni de mon confeil, ni de
mon argent, ni de mon miniftere. Si quelqu’un donne
le vin pour la libation, ou iert au iàcrifice d’une parole
, il iera réputé miniftre de l’idolatrie; c’eft aux délaves
& aux affranchis fideles à voir fur ces réglés, quels
fervices ils peuvent rendre à leurs maîtres, ou aux magif-
trats, lorfqu’ils iàcrifient. Tertullien condamne ici toutes
les charges publiques, comme interdites aux Chrétiens,
non feulement à caufe des aéfes d’idolatrie qui en
étoient prefque infeparables, mais à cauiè de la neceffité
de faire mourir les criminels. En quoi fans doute il eft ex-
ceiîif, auiii-bien qu’én ce qu’il condamne la profeifion
des armes; puifque lui-même dit ailleurs, que les chrétiens
ièrvoientdans les armées avec les payens.
Quant aux paroles, quoique la loi défende de nommer
les faux dieux * il n’eft pas défendu de prononcer
leurs noms ; ce qui eft quelquefois neceflaire : mais de
L i v r e C’i n q u i e ’m e . 4 7
Tes nommer comme Dieux, encore plus de jurer par eux,
ne fut-ce que par habitude , comme les Romains ju-
roient Hercule. Il n’eft pas même permis de fe taire
étant conjuré par un idole, de peur d’approuver tacitement
le ferment, ni de recevoir une benediétion au
nom des faux dieux, comme il arrivoit en faifimt l’aumône
à des payens. Un chrétien empruntant de l’argent
d’un payen, avoit ligné une obligation qui conte-
rioitun ferment par les faux dieux. Tertullien le condamne
comme ayant dû lavoir ce qu’il fignoir. Il conclut
que les chrétiens ne peuvent ufer de trop de précaution
, au milieu de tant de périls de l’idolâtrie.
Ce fut vers le même tems qu’il écrivit le livre aux
martyrs, celui de la patience, & les deux des ornemens
des femmes. Le premier eft adrelfé aux martyrs prifon-
n iers, pour leur donnner une conlblation ipiriruelle ;
comme l’églilè leur donnoit la nourriture corporelle,
tant en général,.de fon trefor, que par la dévotion particulière
des fideles. Il les exhorte à prendre garde aux
tentations de paillon ou de devifion entre eux, & à con-
ferver la paix, qu’ils donnoient ibuvent aux autres. Gar
e’étoit la coûtume que ceuxqui pour leurs pechez étoient
chalfez de l’ëglife , cherchoient les recommandations
des martyrs pour être reconciliez. Il leur marque en ces
termes les avantages de laprifon : vous ne voyez point
des dieux étrangers, vous ne rencontrez point leurs images
, vous n’êtïs point mêlez aux iblemnitez des payens ; -
ni frappez de l’odeur impure de leurs iàcrifices, ni des cris
de leurs fpeclacles , pléinsde cruauté , de fureur ou d’impureté;
vos yeux ne tombent point iùr les lieux publics :
de débauche.
Dans le fécond livre des ornemens desfemmes, il d it,
qu’une femme clirétienne ne.peut . en .conicience defirere,
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Livre de Ter-
tullien auxmar*
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Des ornemens >
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