
II.
z&4 H i s t o i r e E c c x e s i a s t i q ^ o e .
fonnes prépofées pour examiner leur conduite ; pour
éloigner ceux qui faiioient des choies défendues; Sc
recevoir les autres de tout leur coeur» les rendant meilleurs
de jour en jour. Onjne propofoit pas aux catécume-
nes de croire au hazard, & on les inftruiloit peu à peu ,
félon leur portée, ayant égard aux moeurs 8c à la condition.
On exhortoit à croire fimplement, ceux qui n’c«;
tti.n. p.ni. toient pas capables de plus ; ons’efforçoit de démontrer
aux autres la v é r ité , par des queftions 8c des r.éponfes
fui vies.
Les aifemblées des Chrétiens inftruits de la forte ,
comparées aux aifemblées populaires .des villes qu’ils
h ab ita ien t, étoient comme les lumières du monde.
C a r , dit Origene , qui ne confeifera que les pires de
l ’ég life , dont le nombre eft petit en c.omp.araifon des
meilleurs, valent beaucoup mieux, que ceux qui com-
poient les aifemblées populaires ! L’églife de Dieu ,
qui e ft, fi vous voulez à Athènes, eft douce ôc paifible,
ne cherchant en tout qu’à plaire à Dieu ; l’aifemblee
des Athéniens eft feditieufe 5c nullement comparable
à celle-ci. lien eft de même de l’églife de Corinthe &
de celle d’Alexandrie , comparées avec les aifemblees
populaires des mêmes villes. Quiconque voudra l’examiner
fans pafliori, s’étonnera que l’on ait entrepris 8c
que l’on ait pû executer, de former par tout de ces divines
aifemblées. De même fi l’on compare le fenat de
l ’ég life , avec le fenat de chaque v ille , on trouvera
que les fenateurs de l’églife font dignes de gouverner
la cité de Dieu; au lieu que les autres n’ont rien dans
leurs moeurs qui les rendent dignes de leur rang, 8c qui
les mette au-deffus du commun des citoyens. Il faut
comparer de même celui qui gouverne la ville ;*afin de
voir une très-grande différence demoeurs : au-d<dfus des
^ mar.
L i v r e s i î t i e ' m h . zs$
inagiftrats ; même dans les évêques 8c les prêtres les
plus relâchez, 8c les plus éloignez delà perfe&ion. Les
prêtres étoient le fenat de l’ég life , dont l’évêque étoit
le chef.
Les maximes des chrétiens reconnues de tout le mon- m. 1*1177.
j de, les mettent au-deflus des autres nations, bien loin
qu’il y eut fujet de les comparer, comme faifoit Celfe, à
des grenouilles, des chauves-iburis, des fourmies 8c des
vers plongez dans la boue. Les autres adoroient des bêtes
8c des ftatuës, 8c enfin des créatures ; les chrétiens
I portoient leur culte au-deflus de toutes les chofes v ifi-
| bies ou créées , jufques à celui de qui tout dépend , 8c
I qui. voit jufques aux plus fecrettês peniees ; prêt à tout
i fouffrir, plutôt que de renoncer à la pieté. Ils confer-
I voient foigneufementlelien de la focieté c iv ile , qui eft
lajuftice ;• ils pratiquoient la bonté 8c l’humanité. Pour
I plaire à Dieu, ils domptoient les inclinations les plus
| violentes des plaifirs -fenfuels : au lieu que les payens fe
I plongeoient dans les plus fales voluptez, fans s’en ca-
I cher, 8c ioutenant au contraire, qu’il n’y avoit rien en
I cela contre le devoir d’un honnête homme. Les chrétiens
les plus ignorarrs étoient fur cette matière bien au
deiTus des philofoph.es, des veftales Sc des pontifes les
plus purs des payens. Aucun chré tien, dit Origene, Tm.
! n.eft taché de ces v ic e s , de ceux qui fout chrétiens, à
proprement parler ; s’il s’en trouve quelqu’un, il n’eft
pas de ceux qui viennent aux aifemblées 8c qui participent
aux prières; fi ce n’eft quelqu’un qui fe cache dans
la .multitude, ce qui arrive rarement.
En effet , on chafloitde l’églife ceux qui tomboient
dans quelque péché , principalement d’impureté On
les pleuroit comme morts à Dieu ; mais s’ils reffuici-
loient par la penitence, on les recevoir.Toutesfois après
Tom.U. 1 L l