
Martyr. 3. Nov.
Pru bym. 4.
Martyr. §|. .Jpril.
^taajinc, p. ji6.
Prud. ibid.
M a rty r. 1.
iS-Jul-
JLtban. ad fo lit.
Prudent, bym. 3.
468 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rivé à terre, & lui marqua l’endroit. Comme celui ci
hefitoit, doutant de la vérité de fa vifion une fainte
veuve fut auiïx avertie en fonge du lieu où le corps
etoit caché dans le fable ; elle le dit à plulieurs chrétiens,
Si les aïant mené avec elle, ils trouvèrent le
faine corps & le portèrent à une petite églife où ils l’en-
terrereni.
Dans la même ville de Sarragofle où S. Vincent étoit
diacre ,-on compte un grand nombre de martyrs fous
le même Dacicn : entre autres dix- huit dont les reliques
furent confervez dans le même fepulcre , IçivoT, Optât,
Lupercus, Succcffus, Martial, Urbain.Julia, Quin-
tilien, Pubhus, Fronton, Félix, Cecilien, Evotius,Pri-
mitius, Apodemius Si quatre Saturnins. La vierge En-
cratide ou Engratia fut tellement tourmentée , qu’elle
eut tout le corps déchiré, une mamelle coupée, Si une
partie du foïe arrachée. En cet état elle fut rnife en
prifon, vivant encore, & ne mourut que de la corruption
de fes plaies. A Geronde ou Girone on marque
Félix,qui mourut dans les tourmens. A Barcelone Cu-
cuph is martyr îlluftre Si Eulalia. A Cordouë Acifclus
Si Zoïle. Obus, qui en étoit évêque, confeffa la foi
dans cette perfecution, & vécut plus de loixante ans
après.
A Merida capitale de Lufitanie, Eulalie vierge de
famille noble, fouffnt le martyre âgée feulement de douze
ans. Dès l’enfance elle a^oit témoigné fon amour
pour la virginité ; en méprifant les ornemens Si montrant
une gravité au „ O deifus de fon âOge. Elle montroit
auih une telle ardeur pour le martyre, que f s parensh
tenoient cachée loin de la ville,, dans une m.ufon de
campagne. Mais elle s’échappa de nuit toute fu ie , vint
a la ville à pied à travers champ, Si fie préfuita le ma-
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tin au tribunal,en criant : Vous cherchez les chrétiens,
me voici -, je méprife les idoles, parce qu’elles ne font
I rien', Si Maximien, parce qu’il les adore. Le gouverneur
après avoir en vain eflaïé de l’adoucir, lai menaça
des tourmens. Eulalie lui cracha contre les y eu x , ren-
verfa les idoles, Si foula aux pieds la farine qu’on leur
oifroit Aulïi-tôt deux bourreaux lui déchirèrent les
cotez jufqu’aux os. Elle comptoir les coups, Si difoit
que c’étoitune écriturequi gravoit en elle la viétoirede
J . C. Elle ne jettoit m larmes ni gemiiTemens,&paroii-
foit infenfible. On lui appliqua les flambeaux àrdens,
le feu prit à fes cheveux épars dont elle fe couvroit le
fein par modeïfie,& la flamme étant montée à fa tête,
elle ouvrit là bouche pour la recevoir,& en fut é tou f fée.
On vit pancher fa tête mourante & en même
temps une colombe blanche comme neige parut fortir
de fa bouche Si s’élever au ciel, reprefentant fon ame
pure : les bourreaux mêmes virent ce prodige. Cetoic
au mois de Décembre : auflï tôt il tomba quantité de
neige fur la place, qui couvrit le corps delà martyre ,
& parut l’enfevelir. La vierge Leocadieétoiten prifon
à Tolede : aïant appris les tourmens de fainte Eulalie
& des autres martyrs, elle fe mit à genoux, Si rendit
l’efprit en priant Dieu.
A Complut, Julie Si Pafteur, deux jeunes enfans
qui étoient aux écoles, mais déjà bien préparez au
martyre, voùnt tous les chrétiens étonnez de l’arri-
vee du gouverneur Dacien , qui venoit les perfecuter,
jr terent leurs livres, & s’offrirent tous deux gaiement
au martyrr. Dacien les fit tourmenter cruellement, Si
leur fit couper la tête. La jeuneife pouvoir exeufer ces
[ excès de ferveur ; mais en général il étoit défendu de
feprefenter au martyre. Voila les plusilluftres martyrs
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