
n. 34.
Trudent. n. 7 1 . Victor. «» 78,
n. 83.
XXX.
Lettre de Fir-
•milieti.
Dion, Alex. ap,
£nj, rii» c. J.
188 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
v é r ité , & non pas je fuis la coutume. Jan v ie r deMuzuIe
d it: L'églife ôt l'hérefic font deux différentes çhofes :
fi les Hérétiques ont le baptême, nous ne l'avons pas ;
fi nous l'avons, les Hérétiques ne le peuvent avoir. Il y
en a deux qui difent, qu’étant nouveaux évêques , ils
ont attendu l’avis de leurs anciens. Natalisd’O ée parle
pour lui & pour deux abfens dont il a pouvoir; Scunde
ces abfens eft Pompée de Sabrate dans la province de
T rip o li ; apparemment celui à qui S. C y prien avoit é-
crit. Les avis de ces deux abfens, font comptez comme
ceux des prefens; ce qui fait que l'on compte ce concile
de quatre-vingt fept évêques. S. Cyprien , comme y
préfidant, dit fon avis le dernier, Sc renvoya fa lettre
à Ju ba ïen.T e l fut le troifiéme concile de Carthagetou-
chant le baptême des Hérétiques.
S. Cyprien favoit que le pape S. Eftienne avoit écrit
fur ce fujet aux évêques d’Orient, 8c avoit déclaré qu ils
n’auroient plus de%bmmunion avec ceux qui rebapti-
foient les Hérétiques. Un des plus illuftres évêques d'Q-
rient, & un des plus attachez à cette op in ion , étoit Fir-
milien évêque deCefarée métropole de laCappadoce.
5 Cyprien lui écrivit par le diacre Rogatien, qu’il char-
gea auffi des copies de fes lettres àEftienne & à Jubaïen;
Firmilien le renvoya vers l’hyver avec une grandelet-
tre pour S. Cyp rien ; où il montre par-tout une grande
eftimeSc une grande affcêkion pour lui ; mais en même
tems il fait éclater fon indignation contre le pape
avec une entiere liberté. Il marque en ces termes la coutume
de tenir des conciles tous les ans : On obferve
chez nous comme une réglé neceffaire, que tous les
a n s , tous tant que nous fommes de prêtres & d’évê-
q u e s , nous nous affemblons, pour regler ce qui eft
de notre cha rge , Scconfulter en cpmmun fur les affaires
L l t V R E S E P T I E M E . 1 5 ?
Tes les plus importantes. Sur l’argument de la tradition
apoftolique, il d i t , que ceux de Rome n’obfervent pas
en tout les traditions originales , puifqu’on voit chez
eux quelques diverfitçz touchant la célébration de la
pâqueôcde plufieurs autres, myfteres, 8e qu’ils n’ubfer-
yent pas toutes chofes précifément comme on les obier-,
v e à Jerufalem.Ces paroles de Firmilien fembient montrer
qu’il faifoit la pique le quatorzième de la lun e,
comme la plupart des Àfiatiques.. Il ajoûte : Ainfi dans
plufieurs autres provinces il y aune grande variété, iui-r
vant les lieux & les perfonpes, fans que l’on ait jamais
rompu pour celala paix 8e l’unité de l’églife catholique,
comme Etienne a maintenant ofé faire.
Il dit encore: L ’heretiquene peut ni ordonner, ni im-
pofer les mains, ni baptifer. ni faire aucune fonétion.
fpirituelle, étant étranger de l’efprit 8e de la fainteté divine.
Nous avons établi tout cela il y a long tem s , a
Icône en Phrygie où nous étions aflejnblcz , de G a la tie ,
deCilicieSc des pays v o ifin s , 8e nous avons refolu de le
foutenir fortement contre les heretiques, car quelques-
uns en doutoient à caufe des Montaniftes, qui fembient
reconnoître le même Pere & le même Fils que nous.
Le baptême des heretiques eft charnel ou fpirituel;
s’il eft charnel, il ne différé en tien de celui des Ju i f s ,
qui n’eft qu’un bain ordinaire pour fe nettoyer. Mais
comment pourroient-ils avoir un bnptême fpirituel,
puifqu’ils n’ont point le S. Efprit ? La fynagogue des hc-
retiquesn’eft point l’époufe, c’eft une adultéré; 8e par
confequent elle ne peut engendrer des enfans de Dieu.
Si cen’eftquenous difions comme Etienne, quel’here-
fieenfante 8e expofe, 8e que l’églife éleve ces enfans ex-
pofez , & les nourrit comme les fiens. Il ne peut y avoir
chez les heretiques de remiffion des pechez ; -la puif-.
Tome U. O o