
XL VI.
Fermeté de S
Cyprien.
ü m
wM
V. lib. v*rr. «. r.
ep'ft. 66.p, 6p.
a d Pvp»
Mattb. x x ir.
if*
xo8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
ques étrangers mes collègues, ou des prêtres , ou de*
diacres fe trouvent prefens, ou furvienntnt ; inftruifez-
les de tout ce c i, & permettez leur, s'ils v eulen t, d’en
prendre des copies pour emporter chez eux : quoique
j'a ie ordonnéà notre frere le leébeur Satur, de les laif-;
fer copier à tous ceux qui le defireront, afin que tous
agi fient de concert, pour regler ain.fi les églifes en at-,
tendant.
Cependant les apoftats preffant toujours leur rétablif-
fement, écrivirent à S. Cyprien commèau nom de toute,
l ’égliie prétendant que la paix leur étoit dûë > & que
le martyr Paul l'avoit donnée à tous. S. Cyprien leur ré-:
pondit : Le Seigneur a fondé l’églife fur les évêques , en
difant à Pierre : Tu es P ierre, & fur cet te pierre je bâtirai
mon égliie. L ’églife confifte dans l’évêque, le clergé
& tout le peuple fidele. Car encore que ces paroles de
J . C . établiflent principalement la primauté de faint
Pierre & d c fon fiege ; les autres évêques s’en font fervis
à caufe de l'unité de l’épifcopat. il dit ailleurs : Encore
qu’une multitude rebelle fe fepare, l’églife ne fe retire
pas de Jefu s-Ch rift, & ceux-là font l’églife , le peuple
uni à l’évêque : l’évêque eft dans l’églife, 8c l’églife dans
l’évêque. L’églife catholique eft Une , Scies évêques
joints enfemble, font les liens de fon union. A Dieu ne
plaife de permettre que le nombre des apoftats s’appelle
l’ég life , il n’eft pas le Dieu des morts, mais des
yivans. S’ils font l’é g life , que refte-t’i l , finon que nous
les prions de vouloir bien nous recevoir ? Quelques-uns
qui avant leur chûte s’étoient fignalez dans l’églife par
leurs bonnes oe uv res, m’ont écrit depuis peu avec humilité
& modeftje ; difant qu’encore qu’ils euflent un
billet des martyrs , ils ne vouloient pas demander
la paix à contre-tems. Vous donc qui venez de m’écrire
L i v r e s i x i e ’ me . 20g
crire, marquez vos noms, afin que je fçache à qui je dois
répondre.
Il approuva auffi la conduite de ion clergé, qui de l’avis
des évêques qui s’étoient trouvez à Carthage,avoient
refolu de ne point communiquer avec Gaïus prêtre de
Didde ôc avec fon diacre ; parce qu’ils avoient communiqué
avec les apoftats, 8c prefenté leurs offrandes, même
après en avoir été repris deux fois par les évêques,
ils avoient perfifté. Saint Cyprien ordonna à fon clergé
d’en ufèr de même, à l’égard des prêtres & des diacres
étrangers, qui pourroient tomber dans la même
faute. Ils l’avoient auffi confulté touchant Philumene
& Fortunat foudiacres, & Favorin acoly the, qui étoient
revenus après s’être retirez. Il ordonne qu’ils s’abf-
tiennent feulement de recevoir la diftribution qui leur
étoit dûë par mois comme clercs; fans être privez de
leurs fonétions. Mais au refte il déclare qu’il ne peut
juger fèul cette affaire, 8c qu’ elle doit être examinée
avec fès collègues, c’eft-à -d ire avec les, prêtres, &;
avec tout le peuple. Tels étoient alors les jugemens
eccleflaftiques. Il donna encore avis de tout ceci au
clergé de Rome, 8c leur envoya les copies de ces lettres
, même de celle où il parle fi avantageufement de
l’épiicopat. En même tems il les avertifloit, de fe donner
de garde de Privât évêque heretique de Lambefe.
Ce fut le foudiacre Fortunat qui fut chargé de ces
lettres.
Pendant cette première année de la perfècution, il
y eut plufieurs martyrs à Alexandrie, qui fbuffrirent
conftamment les tourmens 8c la mort. Le premier
nommé Ju lien , vieux & fi gouteux, qu’il 11e pouvoit
ni marcher, ni fe foutenir, fut prefenté avec deux
hommes qui le portoient, dont l’un renonça auffi-
Tome I I . Dd
Ep. 35. l j .
X L V II.
Martyrs d’Alexandrie.
Eufsu.hifi.c.^z,