
2.86 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
tre. S. Cyprien appuie fur lacomparaifon de la confirmation
ôc du baptême, endifant : Quepuifque 1 on confirme
les Heretiques, on doit a plus forte raifon les bap-
tife r ; &c qu’ils ne peuvent pas plus donner le Saint-Ef-
prit par un facrement que par l’autre. Il dit que l’effet
du baptême étant la régénération , l’hérefie ne peut
engendrer à Dieu des enfans par J . C . dont elle neft
point l’ époufe : il infifte fur l’unité de l*eglife marquée
dans le cantique par le jardin fe rm e , la fontaine icel-
c*it.«•!«.- lée & le puits d’eau v iv e. Comment, dit i l , celui qui
eft hors d e l’églrfe peut-il entrer dans ce jardin^ou boire
de cette fontaine? Il paroît irrité de ce que le pape
avoit déclaré qu’il ne communiquerait plus avec les é-
vêques qui défendoient cette opinion; il laccufe d a-
v eu g lcm en t, de dureté Si d’obftination, & dit qu un
évêque doit être docile; &c non feulement enfeigner ,
mais apprendre & s’inftruirc tous les jours,
xxix. S. Cyprien invoqua enfuite un concile de trois provinces,
d'Afrique, deNumidie &c de Mauritanie, qui fut
^co^cxrtk. tenu à Carthage le premier jour de Septembre 15 6. Il s’y
tp.çytr, trouva quatre-vingt-cinq évêques , avec les prêtres, les
diacres & une grande partie du peuple, Sc entre ces évoques
il y avoit quinze confefleurs ,dont quelques-uns
furent martyrs. On y lut les lettres de Jubaïen &c de
S. C yp r ien , puis il dit ¡Vous avez oui,mes chers collègues
ce que notre confrere Jubaïen m’a écrit, & ce que
je lui ai répondu ; on vous alû aufli une autre lettre de
Jubaïen , par laquelle répondant à la mienne, non feulement
a co n ièn ti, mais fuivant le mouvement de fa
pieté , il m’a remercié de l’avoir inftruit. Il refte que
chacun de nous dife fon avis fur le même fujet, fans juger
perfonne, ou féparer de la communion celui qui. ne
ferait pas de notre avis. Çar aucun de nous ne s eta-
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Elit évêque des é v êque s, & ne réduit fes collègues à
lui obéir, par une terreur tyrannique; puifque tout é v ê que
a une pleine liberté de fa volonté 6c une entiere
puiffance; ôc comme il ne peut être jugé par un autre,
il ne le peut aufli juger. Attendons tous le jugement
de N . S. J. C. qui feul a la puiffance de nous prépofer
au gouvernement de fon églife , 8c de juger de notre
conduite. ^
Il eft aifé de voir que par ces mots d’évêque des évê-
ques, S. Cyprien marque le pape S. Eftienne, comme
Tertullienen avoit ufé en p arlantdeS.Zeph yrin ,&c’eft
au pape qu’il reproche d'ufer de terreur tyrannique r
toutefois S, Eftienne avoit raifon dans le fond, & fou-
tenoit le bon p a r t i, que raute j’églife catholique a em-
braffé. Quant àe equ ed it S. Cyprien, que chaque évêque
eft libre dans fa conduite, ¿ n ’en doit rendre compte
qu’à Dieu ;. cela eft v ra i, dans les points fur lefquels
il n’y a encore ni décifion de l’églMe, ni canons univerfellement
reçus. C ’eft ainfi que S. Auguftin l’expl 1- Ai/g, J de ba/t; .
Y n • • »*1 que: & c eit par ce principe q u i! excuire Sc . Cypri■e n imiobn,trna uÙcon, ath..
de s’être trompé dans cette queftion fi difficile. ed*
Après que S. Cyprien eut ainfi parlé pour l’ouverture
du concile, chacun des évêques dit fon avis de fuite,,
commençant par les plus anciens félon l’ordre de leur
ordination. Ils ne firent que repeter les mêmes raifona
& les mênïes autoritez de l’écriture, que faint Cyprien
avoit employées dans fes lettres , chacun s’attachant
à celle qui r avoit le plus frappe. On y voit les exorcif- *■
mes avant lé baptême ; e’eft Crefcent évêque de Cirthe ■ «f
en Numidie qui en fait mention. Sedat de Tuburbe
en Mauritanie, parle de l’eau fanébifiée dans l’églife
par la priere dè l’évêque pour le baptême. LibofuS'
die Vag,a dit : Le Seigneur dit dans l'évangile ¡ Je fuis 1& Ji.