
j5 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
J . C . Ils s'allemblerent donc dans la maifon d'Urbain
Donat, Second éyêquedeTigifite,qui tenoitlapremière
chaire, s écant allis, die: Commençons par nous éprouver
, afin que nous publions ordonner ici un évêque,
puis il dit à Donàt de Mafculite : On dit que vous avez
livré les écritures. Donat répondit : Vous fçavez, mfcn
frere, comme Florus m’a cherché, pour m’obliger à
offrir de l’encens. Dieu n’a pas permis que je fois tombé
entre fes mains, mais puifque Dieu m’a pardonné,
féiervez-moi aufïi à Dieu. Second dit : Que ferons-nous
donc des martyrs, qui ont été couronnez pour ne les
avoir pas livrées î Donat dit : Renvoïez-moi à Dieu ,
je lui en rendrai compte. -Second lui dit : Paffez d’un
côté. Puis il dit à Marin de Tibilite : On dit que vous
les avez auffi livrées. Marin répondit : J ’ai donné de
petits papiers à Poilus, mais j’ai confervé mes livres.
Second dit Paffez de ce côté. Puis il dit à Donat ds
Calame : On dit que vous avez livré les écritures. Do-
nat répondit : J ’ai donné des livres de médecine. Second
dit : Paffez à côté. Puis il dit à Viétor de Rufïïca-
de : On dit que vous avez livré les quatre évangiles,
Viétor répondit: C ’eft Valentinle curateur : c’eft lui
qui m’a forcé à les jetter au feu : jefçavois bien qu’il les
falloir perdre : pardonnez-moi ce péché, & Dieu me
Je pardonnera. Second dit : Paffez à côté.
Enfuite il dit à Purputius dé Limate : On dit que
vous avez fait mourir les deux enfàns de votre foeur à
Milée dans la prifon. Purpurius répondit: Penfez-vous
m’épouvanter comme les autres ? Et vous qu’avez-vous
f a i t , lorfque le curateur & le fenat vous ont arrêté ,
pour vous faire livrer les écritures ï Comment vous êtes
vous tiré de. leurs mains, finon en donnant ou en faisant
donner tout ce quç vous ayiez ? Ils ne vous Jaif-
L i v r e n e u v ï e ’ mé. f } f
forent pas aller ailément. Pour moi j’ai tue & je tue
ceux qui font contre moi ; ne m’obligez pas d’en dire
dav.mtagc;vous içavezque je ne me foucie de perfonne.
Second le jeune dit à ion oncle Second .• Entendez-vous
ce qu’il dit contre vous ? il eft prêt à fe retirer & à faire
f-h.fine, non feulement lui, mais tous ecux que vous
accufez ; je fçai qu’ils doivent vous quitter & donner
une fenrence contre vous ; vous demeurerez feul comme
un beretique. Que vous împofte ce que chacun
d’eux a fait 5 ils en rendront compte à Dieu. L’evêque
Second dit à Félix de Rotaria & à Vnffor de Garbe; Que
vous en iemble ? Ils répondirent ; lisent à en rendre
compte à Dieu. Second dit; Vous le fçavez & Dieu aiiffii
Affeïez-vous. Ilsrépondirenttous:Dieu fon loiié Après
ce préliminaire, ces évêques traditeurs par leur propre
confdlion , ne laifferent pas de procéder à l élcdtion
d’un évêque de Cirthe , capitale de Numid’ie.
On rapporte à ce même temps, où la perfécutionétoit
appaifée en Occident, le concile, tenu en Efpagne à Elui-
r e , c’eft à-dire Eliberis ou Illiberis, dans la province
Betique : cette ville eft à prefent ruinée , mais on croit
qu’elle étoit proche de Grenade. Dix-neuf évêques s’y
affemblerent, entr'aimes Ofius de Cordoue, déjà con-
feffeur, & depuis encore plus célébré : Sabin de Se ville,
Flavius d’Eluire , Liberius de Merida , Vaîere de Sarra-
goce, fameux confeffeur, Decentius de Lcon, Melan--
thius de Tolede , Vincent d’Offone, Qifntien d’Evo-
ra , Patrice de M ilaga. A vec les é vêques vingt fix prêtres
prirent féance au concile; les diacres étant debout,.
& tout le peuple prefent. On y fit quatre- vingt-un canons
de difcipline, qui commencèrent par l'idolatrie
eümme le plus grand de tous Rs crimes.
Le premier porte : qui quiconque après le baptême