
j i r t ^ H i s t o i r e E c o l e s ï a S t i q o e .
fera fin ie , il y a des prêtres qui avant qu'ils ayent ache-i
v e leur penitence , offrent pour eux , & leur donnent}
Euchariftie. On peut le pardonner aux coupables. Quj,
e len io rt, qui nechercheroitpaslavieavcce.mpreffement
? Mais c'eff à ceux qui préfident à garder la réglé
& n etre pas bouchers, au lieu de pafteurs ; car c’eft Ici
tromper , que de leur accorder ce qui leur nuit. Et parce
que j apprens, nos chers freres, que quelques-uns vous;
preiient avec impudence, & abufent de votre bonté : je
vous prie auffi inftamment que je puis, de vous fouvenir
d e l Evangile, de confidcrerce que les martyrs, vos pré-
deceffeurs,ont autrefois accordé, afin de pefer e x ad e -
ment es emandes de ceux-ci : vous qui êtes les amis du
Seigneur, & qui jugerez u n jo u ra v e c lu i, examinez la
Vie & le nierite de chacun, & la qualité des pechez, de
peur que fi vous permettiez, ou fi nous faifions quelque
choie avec précipitation , notre é g life .n ’en rougît devant
les payens mêmes. Modérez les demandes q ue l’on
vous la it : reconnoiffant& réprimant ceux qui abufent
de vos grâ ces, pour s’en faire des amis, ou même en trafiquer
indignement. Ces mots femblent fignifier que
quelques-uns vendoient àd'autres des billets de martyrs,
j C yP ricn continue : Vous devez auffi prendre g a rd e ,
démarquer nommément ceux à qui vous défirez que
Io n donne la paix ; car j'apprends qu’il y a des billets en
ces termes: Qu un tel avec les fiens foit reçu à la communion
: ce que jamais les martyrs n’ont f a i t , de peur
qu une demande confufe ne nous charge de haine; car
ce mot, avec les fien s ,se ten d lo in : & o n peut nous en
pre enter vingt & trente, ou plus, qui fediront parens,
alliez , affranchis, & domeftiques de celui qui reçoit le
i V f|C,’ J evous prie donc de marquer nommément dans
ieDiiiet , ceux que vous voyez, que vous connoiffez, Si
L i v r e s i x i e ' me . r99
«ont vous lavez que la penitence eft proche de la fa tis-
fa&ion .
La lettre aux prêtres & aux diacres portoit : J ’ai eu
long-tems patience, mais je ne puis plus me taire, fans
cxppfer le peuple & mous-mêmes à l’indignation de
Dieu ; puifque quelques-uns des prêtres nefongeant,ni
au jugement futur, ni à l’évêque qui lesgouverne maintenant,
j veulent s attribuer tour, contre ce qui s’eft pratiqué
fous nos predeceffeurs. J e fouffrirois l’injure que
reçoit 1 epiieopat; mais il n y a plus lieu de diffimuler ,
puifque quelques uns de vous trompent nos freres, &
pour s'attirer des applaudiffemens,en rétabliffantcontre
1 ordre ceux qui font tombez, leur nuifent davantage.
Ils favent eux-mêmes que leur crime eft Je plus
grand de tous; cependant au lieu que dans les moindres
pechez les coupables font penitence pendant un
tems ré g lé , viennent à l’exomologefe félon l’ordre de
lad ifc ip lin e , & reçoivent le droit de communier par
1 impofition des mains de l’évêque & du clergé ; ceux-
ci font admis à la communion, quoiquelaperfeeutioiï
dure encore; on offre leur nom , & fans penitence, ni
exomologefe, ni impofition des mains ; on leur donne
1 euchariftie.S.Cyprien femble ici prendre le mot d’Exo-
mologefe , non pour toute la penitence, comme T e r-
tullien; mais pour une partie, e'eft-à-dire, fuivant la lignification
du mot g re c , pour une confeffion, qui fe
pouvoir faire après ayoir achevé la penitence, avant
que de recevoir 1 impofition des mains , mais on ne
fait fi cette confeffion étoit fecreteou publique. Il continue
ainfi iCeuxqui ne favent pas fi bien les écritures,
n en feront pas coupables, mais ceux-là le feront, qui
prefident & n’en avertiffent pas les freres. De plus, ils
rendent odieux les bien-heureux m a r ty r s , & les corn