
;88 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^3a{'ln.Am^of cont:l"c l’évangile de S. Matthieu ; quelques-uns le font
auteur de certains heretiques demi Ju ifs , que l’on nom-
moit Symmaquiens.
. Ce fut.alors qu’Origene convertit à la fo i catholi-
». Ti.f.-i . ^ ue Anforoife homme confiderable à Alexandrie, pour
fes richelTes & pour fon eiprit, mais engagé dans les erreurs
des Valentiniens ; étant convaincu & éclairé il fe
rendit, & fut depuis un des plus grands amisd’Orjgene.
i l y eut plufieurs autres foavans hommes, que la réputation
d’Origene attira pour l’écouter, & non feulement
des heretiques, mais des payens & des philofophes ; car
il ne fè contentoit pas d’enfeigner la dottrine chrétienne,
il y joignit la philofophie & les lettres humaines. Ceux
en qui il trouvoit le plus beau naturel, il les introdui-
foit à la philofophie, leur enfeignant la geometrie, f a -
rithmetique & les autres icierices préliminaires ; puis il
leur montroit les feétes des philofophes & leurs différentes
opinions , expliquait leurs écrits, & y faifoit des
commentaires. Il excitoit à l’étude des humanirez, ceux
qui avoient l’eiprit plus commun, aflurant qu’elles n’é-
toient pas peu utiles peur l’intelligence & la preuve des
fàintes écritures. Telles étoient fes raifons,pour s’appliquer
lui-même à l’étude des lettres humaines & de la
philofophie. Sa réputationétoitfi grande, même che?
les payens, que fouvént leurs philofophes le confulr
toient, lui dédioient des livres, ou faifoient mention de
lui dans leurs écrits.
3t*f.n.h0.e». Il étoit ainfi qceupéà Alexandrie, lorfqu’il vint un
foldat apportant les lettres du gouverneur d’Arabie à
l’éveque Demetrius & au prefer d’E gypte , afin de lui
envoyer en diligence Origene , pour l’entretenir de
fcience. Ils envoyèrent Origene , il alla en Arabie ; &
ayant termine en peu de tems l’affaire qui l’y avoit
. ( L i v r e c i n q ü i e ’ m i . s ?
ap p e lle , il revin t à Alexandrie, Peu de tems après une
guerre civ ile affez v iolente, qui s y alluma, 1 obligea
d’enfortir; & n e fe trouva pas en fureté dans l’E g y p te ,
il paflaen Paleftine ; & s’arrêta à Cefarée, ou il fe mit
à enfeigner publiquement- Ce fut dans ce voyag e de
Paleitine qu’il trouva une yerfion de l ’écriture fans nom
ff auteur ; car il.iparquoit qu’il l’avoit trouvée à Jé r ich o ,
dans un vaifleau de terre , fous l’empereur Antonin fils
deSevere. Quoi qu’O rigene ne fût pas encore prêtre,
les éyêques du pays l inventerent, non-feulement à parle
r , mais à expliquer les écritures dans l’affemblée publique
de l’églife. Démetrius évêque d Alexandrie s en
pla ign it; mais Alexandre de Jerufalem Theoétifle
de Cefarée lui répondirent en ces termes : Ce que vous
ajoute^ dans vps lettres, qu'il eft inoüi que les laïques
parlent devant les évêques ôc expliquent les écritures;
il nous femble qu’en cela vous vous êtes manifeftement
trompé. Car lorfque l’on trouve des hommes capables
d ’aider les freres dans la parole de Dieu, les évêques
les prient de ¡ expliquer au peuple, comme à Larande
1 évêque Nercn a fait parler Evelpis-, à Icône 1 évêque
Celfe a employé Paulin , àSynnade levêque Attique
a employé Théodore. C étoient tousdefaintsperfonna-
g e s , & il eft à croire que le même fe pratique en d'au*-
très lie u x , quoique nous n’en ayons pas de eonnoif-
iançe. Ainfi partait Alexandre évêque de Jerufalem.
Pernetriys é c riv it àO r ig en e , & lui envoya même des
diacres defon é g life , pour le preffer de revenir à A le x
an drie, il revint & reprit fes études & fes occupations
Ordinaires,
La guerre qui avoit chaffé Origene d’Alexandrie ,
étoit apparemment ledefordre qu’y fit l’empereur Ca-
racalla. Car il y v in t la cinquième année de fon regne
Tome I L M
X L IV .
Mprt de Cad
racalla* Ma crin
empcreujv