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7<> H i s t o i r e E c c l e s i a s t î 'q u e .
d Antioche, iàlut en N . S. Quand j’ai appris qu’Aicfe--
piade, que la grandeur de fa foi rend très-propre au mi-,
niftere, a reçu par la divine providence le gouverne-,
ment de votre egliiè, le Seigneur a adouci les fers dont
j etois charge dans la priion, & les a rendus légers. Il envoya
cette lettre par le prêtre Clement d’Alexandrie ,-
homme, dit-il, éprouvé&confommédans la veitu,
que la providence de Dieu a amené en ce pais pour affermir
l’égliiè de J . Ç.
Alexandre étant iorti de priion, eut une révélation en
longe qui lui ordonna d’aller à Jeruialem viiïter les iàints
lieux. Il y trouva Narciiïe qui avoir repris le gouvernement
de ion egliiè. Car ayant diiparu plufieurs années,,
il revint au tems de Gordius que l’on avoir mis à ià,
place, & parut comme réfufeité des morts. Le reipett
quel on avôit pour ià. vertu, principalement à caulède
ià patience contre la calomnie, fit que tous les freres le
prièrent de reprendre la conduite de ion troupeau j mais,
il étoit fi âgé., qu’il ne pouvoir preique plus agir. Les
plus vertueux d’entre les freres eurent une révélation la.
nuit ; une yoix très diftinéte leur ordonna de loi tir hors,
des portes de la ville, & de prendre pour évêque celui
que Dieu leur envoyeroit. Ils trouvèrent Alexandre, ÔC
quoiqu’il fut déjà évêque d’une autreégliiè, le témoignage
de la volonté de Dieu, & la confeiîion illuftre
qu’il avoit faite pendant la perfecurion, furent cauiè-
qu’ils le retinrent, de l’avis commué de tous les évêques
deseglifes voifines. Ainfi Alexandre demeura éyêque de
Jeruialem avec Narciiïe ; & c’eft le premier exemple d’un,
éyeque transféré d’un fiege à un autre, & doftné pour
coadjuteur aunévêque vivant: quoiqu’àvrai dire Alexandre
etoit plutôt le iucceiîêur de Narciiïe , qui n’a- /
yoit plus que l’honneur de l’épilcopat. Il enfaifoit naen-
L i v r e c i n Q u i e ’me. 7 7 -
tion dans une lettre écrite aux Antinoïtes en ces termes:
Narciife vous iàluë, lui qui a tenu ici avant moi
la place d’évêque, & qui ayant déjà plus de cent feize
ans, eft maintenant uni avec moi par les prières. Il vous
prie, comme m oi, d’être de mêmes ièntimens.
A Rome, dans ce même tems du pape Zephirin &
de 1‘cmpereur Caracalla, il y eut une diipute celebre entre
Gaius catholique & Proclus Montanifte, où Gaiu-s
qui étoit très-éloquent le convainquit de deffendreiàns
raiibn la nouvelleprophetie.il avoir écrit la relation de
cette diipute, où il diioit entr’autres chofes ; Je puis
montrer clairement les trophées des apôtres. Car fi vous
youlez aller au Vatican ou iur le chemin d’Oftie, vous
trouverez les trophées de ceux qui ont établi cette églife
par leurs difeours & par leurs vertus.
G ’eft à peu près le tems que Minutius Félix avocat
fameux vivoit à Rome, & écrivoit un excellent dialogue
pour la défeniè de la religion chrétienne, contre les calomnies
des payens. Il y fait parler avec lui deux de fies
amis, Octavius januarius déjà chrétien, & Cecilius Na-
talis encore payen. Oéfave étoit de tout tems ami de
Félix ; il avoir été le confident de iès amours, & le compagnon
des égaremens de fa jeuneife : & quand ils quittèrent
l’idolâtrie pour fe convertir à la foi-chrétienne,;
Octave fut le premier. Après quelque tems d’abfence,
une affaire & le defir de voir fon ami Félix , lui fit quitter
ià maiibn, ià femme & fes enfans encore petits,.
pour venir àRome; où Félix, qui nel’atrendoitpoint,
le reçut avec une joie extrême. Au bout d’un jour ou
deux ils allèrent à Qftie, où Félix devoit paifer les-va-
çations de l’autômne, & Cecilius fut de la partie. Un-
matin, comme ils iè promenoient tous trois fur le bord
de lamer, Cecilius ayant remarqué une idole de Serait
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X X X IX .
AuteursEcclc-
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Minutius Félix.
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