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par les fre re s , 8c ils l’élûrent évêque à la place d’Eufebe
*p«d v«cber. fon ami qui étoit mort. Il laifla plufieurs ouvrages, en-
Docir. tew.t. p. , r i
459. tr autres un canon palcal que nous avons..
Ce fut environ ce temps, que le grand faint Antoi-
Commcncemcns n e , auteur des communautez monaftiques, fe retira du,
s « t c i iTJontle pour vivre en folitude. Il étoit Egyptien S né à
Athanaf. vit# Coma près d’Heraclée dans la haute Egypte ou Ar-
cadie , fes parens étoient nobles & riches ; 8c étant
chrétiens, ils l’éleverent chrétiennement : ils le nourrirent
en leurmaifon, 8c il ne connoiifoitqu’eux & leur
famille. Lorfqu’il vint à croître, il ne voulut point être
inftruit aux lettres, pour éviter la communication avec
gjgll! §m les autres enfans. Ainfi il ne fçût jamais ni lire ni écrire,
Ghrïjttproi.». 4. ni aucune langue que l’Egyptienne. I l alloit à l’églife
avec fes parens, mais il n’y afliftoit pas négligemment :
il étoit très-attentif aux leétures, & en confervoit le
fruit dans fon coeur. Il rendoit une grande obéiflance
à fon pere & à fa rnere ; 8c bien qu’ils fuilent riches, il ne
les importunoit jamais pour la dépenfe d’une nourriture
délicate ; mais fe contentoit de ce qu’on lui don-
noit.
Son pere & fa mere étant morts, & l’âïant laiiTé » à
l’âge de dix-huit à vingt ans , avec une foeur encore fort
j;eune , il prit le foin qu’il devoit d’elle 8c de la maiion :
mais à peine fix mois furent-ils paiTez,. qu’allant félon fil
coutume à l’ég life ; il avoit l’efpnt re cu e illi, & penfoit
en lui-même durant le chemin , comment les apôtres
Matth. «I. i7. avoient abandonné toutes chofes pour fuivre J . C . 8c
Aa.iy : -gomment ceux dont il eft parlé dans les A 6 te s , ven-
doient leurs biens, 8c en mettoient le prix aux pieds des
apôtres, pour être diftribué à ceux qui en avoient be-
foin ; 8c quelle eft l’efperance qui leur eft refervée dans
cohjf. i. 1 le ciel. Plein de ces penfées, il entra dans l ’églife au
1
même temps que l’on lifoit l’évangde , où notre Seigneur
dit à un riche : Si tu veux être p a rfa it, v a , vends M““ -xtx-
tout ce que tu a s , donne-le aux pauvres, 8c viens 8c me
fuis ; 8c tu auras un tréfor au ciel. Antoine regarda le
fonvenir de l’exemple des faints comme envoie de Dieu;
8c la leéfure de l’évangile comme faite pour lu i , 8c fi-
tôt qu’il fut forti de l’églife il diftribua à fes vôifins ,
afin qu’ils n’euffent rien à démêler avec lu i, ni avec
fa foeur, tous les héritages qu’il avoit de fon patrimoine
qui étoient trois cens arures de terre , très-fertile &
très-agreable ; Parure eft un peu moins de demi-arpent.
Quant à ’ fes meubles , il les vendit tous ; 8c en aïant
tiré une fomine notable , il donna cet argent aux pauvres
, à la referve de quelque peu qu’il retint pour fit
foeur.
Etant une autre fois entré dans l’églife , 8c entendant ntxAnt. cap.*.
lire l’évangile où J . C. dit : Ne foïez point en fouci du Matth.v 1.34.
lendemain, il ne put fe réfoudre à demeurer davantage,
& aïant encore donné aux pauvres ce qui lui reftoit , &
mis fa foeur entre les rnains.de quelques filles chrétiennes
de fa connoiflance , pour l’élever avec elles : il quitta
fa maifon pour embralfer la vie afcetique , veillant fur
lui même, 8c gardant une très-grande tempérance. L’Egypte
n’avoit pas encore tant de maifons de.,foütaires ;
8c aucun d’eux ne connoiifoit le grand defert : mais chacun
de ceux qui vouloient penfer à leur ia lu t, demeu-
roit feul en quelque lieu près de fon bourg.
Dans le voifinage d’Antoine vivoit un vieillard qui
dès fà jeunelfe s’étoit exercé â la vie folitaire ; 1 aïant vu
il fut touché d une l'oiiable émulation , 8c commença
premièrement à demeurer auffi hors du bourg. Mais s il
entendoit parler de quelque vertueux folitaire, il l’alloit
chercher, & ne s’en retoumoit point fans l’avoir vû ;
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