
3 , H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui t a moiiTonné, foit moiifonné lui-même. Te ne t’ai dm
fait cuire : que celui qui c’a cu it, foie cuit lui-même.
Apres ces proteftations il en mangeoit en sûreté. En hail
ne de la chair, qui étoit du mauvais principe, il falloir
empecher la génération , & par confequent le mariage
Il ne falloir point donner l’aumône:ni honorer les reliques
des faints,ce qu’ils traitoient d’idolâtrie : ni croire
que J C , le fut incarné & qu’il eût véritablement fouf-
x L -, À . f principal de la dodfnne de Manés.
« , ' Quelque abfurdè quelle f u t , elle ne lai fia pas de s’étendre
loin & de durer très- long-temps Ceux qui l l L
ieignoient difoient qu’ils ne vouioient point emplorer
d autorité : mais la raifon toute fimple, pour délivrer les
hommes de 1 erreur , & les amener à Dieu. Nous ne fai
ions pas comme vous, difoient-ils aux catholiques, en
obligeant d abord a croire : nous ne voulons que l’on
cioie qu après avoir examiné & reconnu la venté. Ils
etoient puiiïans dans la réfutation ; ils avoient des ma-
_ niercs douces & wfînuates, & ufoienr d’un grand art
'■ H?ur eng agcr mfenfiblement dans leurs penfées. L ’un
d eux trou va un catholique fatigué des mouches, difant
qu il ne les pouvoir plus fouffrir & qu’il les haïffoit. l e
Mamcneen « g j d k : Qui a f a ita , Lc cltholl
dans la colere ou il e to it , n’ofa dire que ce fût Dieu. Le
Manichéen di t : Si ce n’eft pas D ieu, qui donc les a faitesk
f l reJ 0 r t qUe G’e ft le démon: Le Manichéen
d i t . Si le demon a fait la mouche, comme le bon fens
vous le fait avouer, quia fait l’abeille ? L ’autre n’ofa dire
T Î e“ c fait l’abeille , plutôt que la mouche. De
1 abeille le Manichéen le mena à la fauterellc , à un le-
ard, a un odeau, a un mouton,à un boeuf,a un éléphant.
fait “ lu‘ Snc D i» « " * « * r
L i v r e h u i t i e ’m e . 387
Les Manichéens écoient divifez en deux ordres : les
I auditeurs 8c les élus. Les élus'faifoient profeffion de
I pauvreté & d’une abilinence très-rigoureufe : les audi-
1 teurs pouvoient avoir du bien, 8c vivre à peu près com-
3 me les autres hommes. Ils devoient néanmoins tous s’ab-
! ftenir du vin, de la chair, des oeufs 8c du fromage: parce
1 qu’ils d ifo ien t, que ces corps n’avoient aucune partie
| de la fubftance divine. Entre les élus il y en avoir douz
e , qu’ils nommoient maîtres , ôc un treizième, qui
I étoit le premier, à l’exemple de Manés & de fes douze
j difciples. Au-deflous écoient foixante-douze évêques,
j ordonnez par les maîtres : 8c ces évêques ordonnoient des
prêtres & des diacres. Ils avoient un baptême, mais corrompu.
Ils celebroicnt l’euchariftie , mais avec un mélange
h execrable , qu’on n’ofe l’écrire.
Domne évêque d’Antioche étoit mort l’an'17 5 . 8c
Tunée lui a voit fuccedé. A Timée fucccda Cyrille l’an
j.81. De fon temps vivoit à Antic^he un prêtre nommé
| Dorothee natif de T y r . C ’étoit un homme de merice,
inftruit des lettres humaines, & fi zélé pour la fcience
d e là religion, qu’il étudia l’Hebreu, ôrencendoit l’écriture
en original : il vécut jufques à cent cinq ans. Maxime
évêque d’Alexandrie mourut en z 8 i. & T h eo n a s lu i
fucçeda. A Cefarée de Paleftine après Théodore, Aga-
pius fut évêque : à Jerufalem après Himenée, Zamb-
da s, puis Hermon. Du temps de Theonas l’églife d’A lexandrie
avoit deux prêtres üluftres, Achillas 8c Pie-
nus. Achillas avoir la charge de l’école chrétienne : c’é-
I toit un excellent philofophe,& un modèle parfait de la
> pratique de l’évangile Pierius étoit recommandable par
I ia pauyreté & l’aufterité de fa vie3 par les fciences d iv ines
8c humaines qu’il poflfedoit. Il i (¿avoir parfaitement la
dialectique & }a rethorique : étoit grand théologien ,
C c c ij
Aug. cont.
Tauft.c. j. i o .
e. ult.
Cyrill, cat0 6.
p. g | p
Aug. h&r. c. 46.
X I I I .
S accciîions d’évenues.
Tuf. 7. hiß- c.
& chron, an.2.80.
Anaß. ehr. Vagi,
an. 18 j. ». 5.