
ijjr H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j je .
de tout peuple 8c de tout le lieu,des adorateurs plus fidèles,
à qui il feroit paffer fa grâce, 6c plus abondante à cau-
fe de la grandeur de celui qui les inftruiroit. Il étoit prédit
que l'auteur de cet\ce g râ ce , le maître qui enfeigne-
roic cette dodrine au genre humain, 8c qui viendroit
l ’éclairer 6c le conduire, feroit le Fils de Dieu : non pas
engendré de forte qu’il rougiiTe du nom du F ils , ou qu’il
ait en fa naiffance rien de femblable aux amours de v o tre
Jupiter. J ’expliquerai fa nature, 6c par là on entendra
fa génération.
Nous avons déjà dit que Dieu a créé ce monde par fa
parole, fa raifon 8c fa puiffance. Vos fages mêmes conviennent
que£ogos,c’eft-à dire la parole 6c la raifon,fem-
blent être l’ouvrier de l’univers. Nous difons encore que
la propre fubftance du verbe , delaraifon 6c delà vertu
par laquelle Dieu a tout f a i t , efl: l’efprit. Que Dieu l’a
proféré, 6c en le proférant l’a engendré y c’eft pourquoi
il eft nommé Fils de D ieu , 6c Dieu à caufe de l’unité de
fubftance ; car Dieu efl: efprit. Quand le foleil pouffe
un rayon , la fubftance n’eft pas feparée, mais étendue.
Ainfi le verbe efl: efpric d’un elprit ôcDieu de Dieu,com-
meunelumiere allumée d’une autre lumière. Ainfi ce
qui procédé de Dieu eilDieu 6c fils de Dieu , 6c les deux
font un.Un efprit procédé de l’efprit,6c unDieu deDieu:
autre en propriété, non en nombre ; en ordre , non en
nature : il efl: forti de fon principe fans le quitter. Donc
ce rayon de D ie u , comme il avoit toujours été prédit ,
efl: defeendu dans une certaine V ie rg e , a été fait chair
dans fon fein , efl: né homme uni à Dieu y cette chair
foutenuë de l’efprit fe nourrit, cro ît, parle, enféigne,
opere, 6c c’eftfle Chrift. Recevez toujours cette fable
femblable aux v ô t re s , en attendant que j e montre comme
on prouve qu’il efl: le Chrift,
L i v r e c i n q o i e *me .
Il marque enfuite comment les Juifs l’ont perfecuté;
6c parlant de fa mort, il die : Toutefois étant crucifié il
rendit l’efprit en parlant, 6c prévint le miniftere du bou-
reau. Au même moment le jour manqua en plein midi.
Ceux qui ne fçavoient pas que cela même avoit été prédit
de J . C. le prirent pour une éclipfe y n’ayant pû y
trouver leur compte, ils le nièrent y mais ce prodige
eft rapporté dans vos archives. Il marque la refurreêlion
6c l’afcenfion, puis il ajoute : Pilate déjà chrétien en fa
confcience, donnaavis à Tibere qui regnoic a lo r s , de
tout ce qui concernoit J . C. les empereurs même y au-
roient c rû , s’ils n’étoient pas neceflaires au monde,ou
s’ils pou voient être einpereurs 6c chrétiens.Nous avons
fait voir la date de notre feéfe 6c de notre nom , avec
fon auteur. Que perfonne déformais n’en parle ni n’en
juge autrement, puifqu’il n’eft permis à qui que ce foit
de mentir touchant fa religion. Nous diions 6c nous le
difons hautement, 6c dans les tourmens y nousfervons
Dieu par J . C. tenez-le fi vous voulez pour un homme
y c’eft par lui 6c en lui que Dieu veut être connu 6c
fervi. Les Juifs ont appris à fervir Dieu par Moïfe, qui
ctoit un homme y chez les Grecs Orphée, Mufée, Me-
lampus, Trophonius, ont établi des cérémonies :vous-
mêmes, Numa qui n’étoit qu’un homme, vous a chargez
de fuperftitions três-penibles.Trouvez bon quej. C.
ait enfeigné auffi la divinité qui lui eft propre, non comme
Num a , pour humanifer de* hommes encore farouches
y en les étonnant par la multitude des d ivin ite z ,
qu’il leur propofoit à fervir y mais pour ouvrir les yeux à
des hommes déjà polis, trompez par leur proprepoli-
teffe, afin de leur faire connoître la vérité.
Après avoir établi la vraye re ligion , il vient a 1 origine
des faulfes, 8t explique lanature des démons, leurs
v I I.
Aveu des démons.