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Leoiiu- ► •
JÜ* ►vi. c. Ui.
z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fieurs crurent, tant elle fut cruelle , que le temps de
l’Antechrift approchoit, comme témoignoit Judas auteur
eeelefiaftique dê ce temps-là, qui fituncommentaire
fur les 70. femaines de D an ie l, où il apportoit
l’ordredes temps jufqu’à cette dixième année deSevere.
Let'us écoit alors gouverneur d’Egypte,& Demetrius-
fuccefleur de Julien,étoit évêque d’Alexandrie. Il y eut
un très,grand nombre de martyrs en dette v ille , parce
que l’on y envoyoit les chrétiens de toute l’E g yp te , &:
même de laT h eba ïd e . Entre eux fut Leonide pere
d’Origene. Il avoit élevé avec grand foin ce f i ls , qui
étoit alors en fa 17 . année. Outre les arts libéraux &
les belles lettres, il la v o it inftruit desfaintes écritures
dont il lui faifoit tous les jours apprendre Se reciter quelques
fentences, avant les études profanes. Origen e sy
appliquoit tellement, qu’il ne fe contentoit pas du fens-
littéral & fac ile ; mais il vouloit toujours y trouver des»
fens cachez jufqu’à fatiguer fonpere par fes queftions.
Leonide avec un vifagefevere reprimoit fa curiofité,&
l’avertiifoit de ne pas excederla portéedefon âge;mais
en fon coeur il étoit ravi de ce beau naturel, & rendoiü
à Dieu de grandes aétions de grâces, de lui avoir donné
un tel fils. Souvent pendant qu’Origene dormo it, fon
pere s’approchoit du lit , Se lui découvrant l’eftomac,le
baifoit avec refpeét, comme un temple de l’efprit de
Dieu. La perfecution étant ouverte , Origene fut touché
d’un fi grand déiir du martyre, qu’il fe feroit pre-
fenté lui même, fi famerene l’eut retenu par fes priere»
& par fa tendre fie. Mais quand îlfçu tque fonp e re e to it
en prifon , il redoubla fes efforts, Se fa mere fut réduite
à lui cacher tous fes habits , pour le contraindre a demeurer
dans la rnaifon. Ne pouvant faire autre chofe ,,
il écrivit à ton pere une lettre très-forte,pour l’encoura^
L i v r e c i n q u i e ’m e . 3
ger au martyre,où il lui difoit ces mors:Tenez fe rm e ,
■Sene vous mettez point en peine de nous. Car il avoit
fix petits freres plus jeunes que lui. Leonide eut la tête
tranchée : Se comme fes biens furent confifquez,il laifia
fa veuve chargée de fes fept enfans dans une extreme
pauvreté.
En A friq u e la perfecution fut violente ; 8e nous Scilli.
trouvons qu’elle y avoit commencé deux ans aupara- tains,
vant,puifque les a ¿tes des martyrs Scillitains font dattez
du confulat de Claude fous le proconful Saturnin , ce
qui fe rencontre la huitième année de Severe,10 0 . de J .
C . Ce Saturnin fut le premier de ce temps- là qui em- îW / - ads“,P-
ploya le glaive en A fr iq u e contre les chrétiens. On lui
en prefenta douze à Carthage , dont les principaux
étoient Sperar, Narzal,Cittin Se trois femmes,Donate,
Seconde Se Veftine ; étant devant le proconful, il leur
^ r 1 1 1 Martyr. dit à tous : Vous pouvez.elperer le pardon des empe- fineer. ¿>.77,
reurs nos maîtres, fi vous revenez au bon fensenobfer-
vantles cérémonies de nos dieux. Speratdit : Nous n’avons
jarpais fait de mal, ni participé à l’injuftice. Nous
île nous fouvenons pas d’avoir injurié perfonne ; au
contraire étant maltraitez, nous avons toujours rendu
grâces à Dieu. Nous avons même prié pour ceux qui
nous perfecutoient injuftement ; en quoi nous obéif-
fons à notre empereur qui nous a prefcrit cette regie de
vie. Le proconful Saturnin dit : Nous avons aufiî une
religion qui eft fimple. Nous jurons par le genie des empereurs,&
nous faifons des voeux pour leur fante. V ous
devez en faire autant. Sperar répondit : Si vous voulez
m’écouter tranquillement,je vous dirai lem y fiere de la
fimplicité chrétienne. Le proconful Saturnin dit : T e -
çouterai-je dire du mal de nos cérémonies ? Jurez plutôt
tous par le genre des empereurs nos maîtres pour joiiir
A ij