
'jo b H i s t o i r e E c c L e s ï a s t iq .u e .
tême , & on y voyoit ces paroles remarquables : Je
liiois les écrits des heretiques, fentant bien que mon
ame étoit infe&ée de leurspenfées execrables ; mais j’en
tirois ce profit, de les convaincre en moi-même , &
les detefter beaucoup davantage. Un de nos freres les
prêtres m’en détournoit , & me faifoic craindre dé
m’engager dans ce bourbier ; car il diloit que mon amë
en étoit toûjours infectée , Sc il me ièmbloit qu il di-
foit vrai. Alors Dieu m’envoya une vifion qui me fortifia
, 8c j’entendis une voix qui me commanda mani-
feftement en ces mots : Lis tout ce qui te viendra
dans les mains 5 car tu es capable de redreiTer & d’é-
v. nufMc. prouver tout ; tu as eu cet avantage dès le commencement
, & il t’a conduit à la foi. Je reçus la vifion’,
comme conforme à cette parole apoftolique adrefTée
aux plus forts : Soyez bons changeurs. Enfuite après
avoir dit quelque chofe de toutes-les herefies , il ajoû-
toit : J ’ ai reçû cette réglé & cette forme de nôtre
bienheureux pape Heraclas il chafloit de 1 églifè ceux
qui venoient de quelques herefies, après s’être fopareZ,
ou qui étoient dénoncez, comme fréquentant ceux qui
enfeignoient une autre d o c t r in e& quoiqu’ils le priaf-
fen t, il ne les admettoit p o in t, jüfques à ce qu’ils de'-
- claraiïënt publiquement tout ce qu’ils avoieilt oüi chez
nos adverfaires. Alors il les recevoir fàns qu!ils euiTent
befoin d’un autre baptême ; car il leur avoit donné auparavant
dans le S. Efprit. Après avoir amplement traité
la queftion du baptême , faint Denis concluoit ainfr;
Ce ne font pas feulement les Afriquains qui ont introduit
cela de nos jours ; il y a long-tems que l’on a fait
des décrets femblables dans les fynodes de nos freres,
à Icône Sc à Synnade, & en plufieurs lieux ; or je ne
puis prendre fur m o i, de les jetter dans des difputcs
Sc des querelles en renveriànt leurs fentimens. Ces conciles
d’Icone & de Synnadefont les mêmes dontparloit
Firmilien dans fit lettre à S. Cyprien.
La quatrième lettre de faint Denis d’Alexandrie tou- |
chant le baptême , étoit adreiïee à Denis prêtre de l’é-
gliiè Romaine, qui en fut depuis évêque. L’évêque d’A lexandrie
y rendoit témoignage , que c’étoit un homme
admirable & d’une grande doctrine.. La cinquième
étoit adreflèe encore au papë Sixte, où après avoir dit
beaucoup de chofes cdntre les heretiques, il ajoûtoft
cette hiftoire : Effectivement, mon frere, j’ai befoin dé
conièil, & je vous demande vôtre avis, for cette affaire
qui m’eft arrivée, craignant de me tromper. UndenOs
freres , qui-palTe pour ancien fidele, & qui eft dans nôtre
communion dès devant mon ordination, & je crdi
même devant celle du bien-heureux Heraclas ; s’étant
trouvé preièrit depuis peü à quelques baptêmes, & ayarit
oüi les interrogations & les répùnfes 5'eft venu me trouver
fondant en larmes & fe jetïant à mes pieds, il m'a
juré que le baptême qu’il a reçû chez les heretiques ,
n’eft point tel, & n’a rien de commun avec celui-ci ; Sc
qu’il eft plein d’impieté & de blafphêmes. Il ièntoit, di-
foit-rl, en foname de grands remords, Sc n’ofoit lever
les yeux à Dieu , tant ilétoit frappé de l'impiété de cës
a£f ions & de ces paroles. G’eft pourquoi il prioit qu’ il
pût recevoir cette ablution trés-püre & être admis à
l’églife & à la grâce. Je n’ai pas ôfé le faire, difant que
lè long-tëms qu’il a paifé dans la communion de l’églife
doit fuffire. Car après qu’il a oüi la confecration
de l’euchatiftie Sc reponduviWw, avec les autres 5; après
qu’il s’eft prefenté debout à la table, qu’il a étendu lès
mains, pour recevoir la iàinte' nourriture , Sc qu’il a
participé au corps Sc au iàng de N. S . J . C . pendant