
G ciaf. Cyzic. / . i l
Athanaf. v ita
A n i. c. I). ^.479.
X X X V I TI.
Saint Lucien
d'Antioche.
Tiuf. 9. bijt. c. 6.
Hier, in Gettai,
id. ef. 107. & h
R*/.
6o i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
du m y itéré de l’incarnation ,difant : que le Verbe Dieu
s’eft fait homme fans quitter fa divinité. L ’églife d'Alexandrie
demeura un an fans pafteur.
Alors S. Antoine quitta fon monaftere,& vint à Alexandrie
avec les martyrs que l’on y conduifoit de toutes
parts, difant : Allons aufli combattre ou voir les combats.
Quelque deiîr qu’il eût du martyre, il ne voulut
pas fe livrer lui-même ; mais il fervoit les confeffeurs
dans les mines où ils travailloient & dans les priions. Il
prenoit grand foin d’encourager devant les tribunaux
ceux qui y étoient appeliez; & après qu’ils avoient con-
feffé ,d les accompagnoit jufques à l’eXecution. Le juge
voiant la fermeté d’Antoine Si de fes compagnons, défendit
à aucun moine de paroître dans les jugemens,ou.
de fejourner dans la ville. Tous les autres fe cachèrent
ce jour-la ; mais Antoine méprifa tellement cette ordonnance
, que. le lendemain il fe mit en un lieu élevé ;>
aïant exprès lavé fon habit de deffus § qui étoit blanc,,
afin qu’ il parût davantage. Il fe prefenta ainfi au juge
comme il paifoit avec fa fuite, & fut fenfiblement affligé
de n’avoir pas foufferrle martyre ; mais Dieu le re-
fervoir pour l’ inilruction des fohtaires. Après la mort,
de faint Pierre d’Alexândriê, le fort de la perfécution
étant pa-ffé , il retourna à fon monaftere.
A Ëmefe en Phenicie trois martyrs furent expofez
aux bêtes & dévorez. L’un d’eUx-étoit l’évêqueSilvain,
très-avancé en âge, qui ¿voit paffé quarante ans entiers
dans l’épifeopat. Mais un des plus illuftres martyrs de
cette perfécution fut Lucien prêtre de l ’églife d’Antio*
che.très-auftëre en fa vie, très-fçaVant & très-éloquent.
Il fit une édition de l’écriture fainte, ou plûtôtunecor-
reéfion des féptânte, fuivanclesnliilleurs exemplaires:
enforte qu’il y en avoir trois éditions fameufes. Celle
L i v r e n e u v i e ’m e . C03
d ’Egypte faite par Hefychius : celle de Paleftine, parle
martyr Pamphile : celle d’A n tio ch e ,par le martyr Lucien.
Sa doéfcrine toutefois fut quelque temps fufpeéfe :
on l’accufa d’être dansles fentimens de Paul de Samofa-
t e , & il demeura feparé de la communion fous trois
évêques ; apparemment Domne , Timée & Cyrille.
Mais peut-être ne l’accufoit-on que faute de le bien entendre,
comme S. Denis d’Alexandrie. Quoi qu’il en Atbm. in/y»*}.
fo ie , il mourut dans la communion del’églife , confi- I jp l
deré comme un grand afcete&un grand martyr. Il fut e/</.8.î»;/?.<mj.
mené à Nicomedie, où l’empereur M aximin demeuroit
alors ; & prefenta au gouverneur une apologie de la doctrine
chrétienne, qui ne fervit qu’à le faire mettre en
prifon. Delà, il écrivit plufieurs lettres : une entr’autres à
l ’églife d’Antiocbe qui finiffoit par ces mots : Toute la
compagnie des martyrs vous faluë. Je vous annonce la ÎOi 177’
bonne nouvelle , que le pape Anthime a terminé fa
courie par le martyre. Cette lettre fait voir qu’il étoit
en communion avec les autres martyrs & avec l’églife
d ’Antioche. Le pape Anthime qu’il nomme eft l’évê-
que de Nicomedie.
Le gouverneur après avoir inutilement expofé Lu- chrifo/i.hom.$6.
cien à plufieurs tourmens., le voulut éprouver par la m’ 3“ '
faim : & quand il l’eût long-temps foufferte, on dreifa
devant lui une table chargée de viandes offertes aux
idoles, pour irriter l’appetit par la prefencé de l’objet :
mais le faint martyr demeura ferme. Le gouverneur le
fit amener à fon tribunal y l’interrogea encore dans les
courmens, & lu i demanda fon pais, fes parens, la pro-
feffion ; mais il répondoit feulement à toutes les que-
ifions : Je fuis chrétien. Il mourut en prononçant cette
fainte confcllion, l’an 312,. le feptiéme de Janvier: jour
auquel l’églife celebre encore-fa mémoire. Il fut enterré yyt-W