
j o i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ehe à coups de pierre, & dites: Quitte cette folie. Thaï
raque dit ; Si je n’étois fage je ferois fou comme vous.
Le gouverneur di tiRegarde tes dents ébranlées, & prens
pitié de toi,miferable. Tharaque dit : Vous ne m’affligeriez
point quand vous me feriez couper tous les memï
bres l’un après l’autre ; mais je demeurerois ferme en
celui qui me donne la force , qui eft J. C. Le gouverneur
dit : Croi-moi,car c’eft ton intérêt;approche 6c
facrifie, Tharaque dit : Si je fçavois qu’il me fût plus
avantageux, je ne fouffrirois pas tout ceci,- Et corrmie
Tharaque ne parloit plus,le gouverneur dit : Frappez-
lui la bouche,& lui dites qu’il crie. Tharaque dit : Mes
dents font tombées, & j’ai les mâchoires, brifées ; je ne
puis parler. Maxime dit : Et en cet état tu n’obéis pas,
infenfé?approche des autels & facrifie aux dieux. Tharaque
dit : Si vous m’avez ôté l’ufage de la parole, du
moins vous ne me ferez point changer de fentimentjau
contraire vous avez encore accru ma fermeté par vos
fupplices. Legouverneurdit : Jeiçaurai bient’ôter cette
fermeté, impie. Tharaque dit : Je fuis prêt à foutenir
tous vos affauts; mais je vous furmonte au nom de Dieu
qui me fortifie. Le gouverneur dit : Ouvrez-lui les
mains & les approchez du feu. Tharaque dit : Je ne
crains point votre feu temporel ; je crains feulement
d’être condamné au feu éternel,fi je vous obéiifois. Le
gouverneur dit : Voilà tes mains toutes perdues par le
feu ; quitte ta folie , infenfé,& facrifie. Tharaquedit;
Vous parlez à moi comme fi je refufois vos cruelles inventions
; apprenez maintenant du moins, que je fuis
ferme contre toutes vos attaques. Le gouverneur dit :
Liez-le par les pieds,attachez-le en haut,&mettez fous
fon vifage une fumée picquante. Tharaque dit : Je me
fuis mocqué de votre feu, Ôc je ne craindrai point vo-
L i v r e n e u v i e ’m e . J O î
tre fumée. Maxime lui dit ¡Tandis que tu es fufpendu
eoniens de facrifier. Tharaque lui dit : Sacrifiez-vous-
même, proconful, comme vous avez accoutumé de fa~
erificr à des hommes ; pourquoi, Dieu me garde de le
faire. Maxime dit: Mettez de bon vinaigre aveedufel
ôc vcrfez-lui dans les narrines. Tharaque dit : Ton vinaigre
eft doux & ton fel eft infipide pour moi. Maxime
dit ; Mêlez de la moutarde au vinaigre ôc lui mettez
dans le nez. Tharaque dit : Tes mimftres te trompent,
Maxi-me , ils m’ont donné du miel pour de la
moutarde. Maximedit : Je chercherai pour toi de nouveaux
tourmens à la prochaine fceanee Ôc je te rendrai
fage. Tharaque dit:Ec moi je viendrai plus préparé contre
tes inventions. Maxime dit: Décachez-le,mettez-le
aux fers & le livrez au geôlier. Appeliez celui qui luit.
Demetrius centurion die : Le voici, feigneur. Maxime
dit .-Dis moi, Probus,as-tu réfolude ce délivrer des
tourmens, ou n’as tu pas encore renoncé à ta folie ? Je
te coniêiile d’approcher &c de facrifier aux dieux, comme
les empereurs font, pour le faluc de tous les hommes.
Probus dit : Je viens devant vous aujourd’hui
mieux préparé & fortifié par la queftion que j’ai déjà
fouffertc. Eprouvez - moi donc par toutes vos inventions
; car ni vous ni vos empereurs , ni. des démons
que vous fervez, ni votre pere fatan , ne me perfuade-
ront jamais cette impiété , d’adorer les dieux que je ne
connois point. J’ai mon Dieu,le Dieu vivant qui eft au
ciel, c’eft celui-là que j’adore & que je fers. Maxime dit:
Et ceux-ci ne font pas des dieux vivans,impie ? Probus
dit : Ceux qui font dans des pierres & dans du bois,,
dans les ouvrages des hommes , comment peuvent ils
être des dieux vivans ? vous vous trompez, proconful,
c’eft une grande ignorance de les f O O ervir. Maxime dit :