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de J . C. a précédé ;, la feule impofition des mains de
l’évêque peut conférer Le S. Efprit à un homme peniteru
& croyant.
Car 1 efficace du nom de J . C. eft grande ; jufques-là
que les pa.yens même font quelquefois des miracles en
ion nom. Celui qui a été baptifé étant dans quelque erreur
ou péché y s’iL fe corrige enfuite de fa créance , &
change de vie , renonçant au péché, s’il vient à l’évêque
& i l ’églife, & reçoit l’impofition desmains, il recev
ra le S. E fp r it, fans perdre cette invocation précédente
du nom de J . C. célébrée légitimement par le facre-
ment, quitoutefoisnelui fuffiroit pas feul pour lefalut,
&c qui prend alors la vertu que lle n’auroit pas. eue. Les
Apôtres après leur baptême , commirent des pechéz,
principalement quand ils abandonnèrent J . C. &c faint
Pierre quand il le renia, leur foi même étoit encore très-
imparfaite : toutefois, en cet état ils„étoient baptifez, &
baptifoient les autres.
Mais que direz-vous de ceux qui font baptifez , comme
il.arriveiouvent, par des, évêques de très -mauvaife
v ie , qui. étant enfin convaincus, fontpri.ve’z del’épifco-
pat ou.même de la communion ? Et que direz-vous de
ceux qui feront baptifez. par des évêques,, ou errans dans
leur créance, ou ignorans ? fi en donnant le facrement ils
ne parlent pas bien nettement, ou s’ilsdifentquelque
choie autrement qu’il ne fa u t , qui toutefois ne donne
pas grande atteinte à notre vraie foi ? Reeonnoiftbns
donc la force de la vertu celefte & de 1,’opération d iv ine
; & puifque notre falut confifte dans le baptême d’ef-
prit,que le pLus.fouvent eft joint avec le baptême d’ eau;
fi nous donnons, nous - mêmes le baptême.. L ’auteur
parle ici en évêque exécutons pleinement ce qui eft
écritavectoute l.’integrité& lafoiemnité poifibled fans,
L i v r e s î p t i e ’ m h I 1 9 3
r i e n retrancher, ou fi un clerc d’un moindre rang a don- .
né le baptême en cas de neceffité; attendons l’évene-
ment, pour fuppléer nous-mêmes ce qui manque, ou
referver au Seigneur de le fuppléer. Que s’il a été donné
par des étrangers, apportons-y le remede dont la cho-
fe eft capable. Le S. Efprit n’eft point hors de l’é g life , la
foi même ne peut être faine non feulement chez les hérétiques
, mais chez les fchifmatiques ; quand donc ils
font pénitence & fe co rrig en t, ils n’ont befoin d’autre
fecours, que du baptême ipirituel &c de l’impofition des
mains de i’évêque; de peur que nous ne femblions mé-
prifer l’invocation du nom de Je fu s , qui ne peut etre
effacée, puifque l’Apô-tre d i t , qu’il n’y a qu’un baptême.
Enfuite il explique le baptême de fan g , marqué par X[1.
J . C. quand il dit : J e dois être baptifé d’un autre baptême,
ce baptême fupplée au baptême d’eau pour les
cathecumenes , & remplit ce qui manquoit au baptême
des hérétiques convertis. C e ne font pas deux baptêmes
differens, mais deux matières qui concourent a
donner le même falut ; on peut fe pafîer de l une des
deux. Les cathecumenes martyrs fe paftent d eau ; Sc
toutefois s’ils ont quelque re lâ ch e , on leur donne le-
baptême d’eau; les fideles baptifez regulierement Xe-
paftent du baptême de leur fang. Ce font les deux fleu- J«-
ves fortant du coeur de J .C . marquez par le fang 8t 1 eau Xix.
qui fortirent de ion côté à la croix:, Si qui 1 un & 1 au- l, j 0.,, 6,.
tre fignifient le S.Efptit. D’où’ vient que l apotreS.Jean
les joinc enfemble difant : Il y en a trois qui rendent
témoignage ; l’efprir , l’eau Si Le fang ; Sc ces trois font
une même chofe..
On ne fait point quel fut alors 1 événement de cette: xxxnn
difpute. Il eft certain qu’elle duroit encore fous le-pape'
S , Sixte, fuccefteur de S. Eûienne on le voit, par les 1er.- “ c..
§ 0 iis;