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Sup. n. 43«
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104 H i s t o i r e E e CLE SI,AS T VOXIV.^
ree , ou Theoélifte evêque du lieu, ôc Alexandre évc-’
que de Jeru falem , lui impoferent les mains , ôc l’ordon-
nerenc pretre, a l’âge de quarante-cinq ans; car c’étoit
environ l an ¿30. Demecrius évêque d’Alexandrie le
trouva fore mauvais, foit par jaloufie du mérite d’Ori-
gene , fait par le zele de la difeipline ecclefiaftique. il
publia alors la faute qu’Grigene avoit commife, fe fai-
| fant eunuque, qui jufques là avoit été tenue fecrette.
Car cette mutilation étoit défendue par les loixde l’é-
g life , ôcrendoit irrégulier ; celui qui fê la faifoit étoit
regardé comme homicide de foi-même, ôc ennemi de
l’ouvrage de Dieu. Alexandre de Jerufalem fedéfendoit
en difant qu il n’avoit ordonné Origene que fur le témoignage
avantageux que Demetrius lui-même en a-
voit donne par feslettres; toutefois cette ordination excita
des troubles qui durèrent long tenu dans l’églife.
Origene fit fon voyage en Grece, ôcrevintà Alexandrie
ou tl continua les écrits qu’il avoit commencé.
!-■ eveque Demetrius avoit deja témoigné de l’aigreur
contre lu i , en fe plaignant qu’à ion premier voyag e
dePaleftine, les évêques l’avoient fait prêcher, n érant
que laïque. Son ordination l’irrita beaucoup plus ; outre
l’irrégularité qui s’y trouvoit, il releva plufieurs erreurs
qui paroiffent dans les ouvrages -d’Origene , &c
aifembla un concile d’évêques Ôc de prêtres, où il lui
fut fait defenfe d’ enfeigner à Alexandrie, ni même d’y
demeurer. Origene fe retira àCefarée en Paleftine, la if ,
fant à Heraclas la conduite de fon école , pour l’ini-,
truélion des fideles; c’étoit la dixième année de l’empereur
Alexandre, 1 3 1 . de J . C. Demetrius paifa plus
avant enfuite, ôc dans un autre concile de quelques é v ê ques
d Egypte, il prononça contre Origene une fente,n-
ce de dépolition qu’il leur fit fouferire ; enfin il en
vint
L i v r e e x n q j j i e ’ m k 1 0 5 "
v in t jufques à l’excommunication ; & écrivit de tous
çpcezpourlefairerejetterdela communion de tous les
évêques. Demetrius mourut peu de tems après, la mê-
çieannée X31. après avoir tenu le fiege d’Alexandrie
quarante-trois ans, & Heraclas lui fucceda.
Les erreurs que l’on r.eprochoit à Origene , fe trou-
voie.nt principalement dans fon traité Peri-archôn, c eft-
à d ire , des principes; qui étoit comme une introduction
à la théologie. Nous ne l’avons que de la verfion de
R u fio , qui l’a corrigé autant qu’il a p ù , & déclaré qu’il
en a ôté tout ce qui paroiffoit.contraire à la doétrinede
l ’églife, principalement touchant laT r in ité ; toutefois
nous y lifons encore des opinions hardies ôc fingulieres,
qui n’étant point tirées de la tradition de l’églife, ont
été univerfellement rejettées , nonobftanr la grande
autorité d’O rigene. Dans ce traité des principes il entreprend
de renverfer parles fondemenslesherefiesde
Valentinien, de Marcion ôc des autres femblables ; qui ,
pour trouver la caufe du m a l, avoient inventé deux
principes; ôc vouloient qu’il y eût des efpritsôc des hommes
de deux natures différentes; les uns effenti.ellemenc
bons > les autres effentiellement mauvais. Origene établit
au contraire, qu’il n’y a que Dieu qui foit de fa nature
bon §c immuable, que toute créature eft fujette au
changement ôc capable de bien ou de mal ; que la caufe
du mal eft l’imperfeéHon de la créature raifonnable, qui
ufantmaldefaliberté, décheoitde la perfection de fon
orig ine , par fa pure faute-
Il établit donc pour fondement le libre arbitre qu’il
prouve iplidement, ôc par la raifon ôc par l’écriture ;
répondant à tous les pàffages dont les heretiques abu-
foient pour Je combattre. Mais il en pouffe trop les con»
Séquences ; car il prétend que l’inégalité des créatures
Tome II. Q
Supl.lil* VI» 71»
i°*
LIV.
Erreurs d’Ori*
gene.
Ruf. praf. in lib*
1. & n*
lit»l$v. i.c . J.d*
lib* u n . c» zi
l i b • n . c» r . 3 i