
quand Sevcre prit Byzance fur le parti de N ige r, s’écria
: RejoüiiTez vous chrétiens : parce que Severe leur
étoit alors favorable. Il rapporte enfuite les exemples de
plufieurs gouverneurs qui avoient traite' les chrétiens
plus humainement. Cincius Severe à Thyidre en Afrique
leur fuggeroit lui-même lesréponfes qu’ils devoient
faire pour être renvoyez. Veipronius Candide renv oya
un chrétien , fous pretexte qu’il ne pouvoit contenter
ceux qui le pourfuivoient, fans favorifer le tumulte.
Afper en voyant un qui cedoit à de légers tourmens ,
ne le contraignit point à fàcrifier, après ayoir déclaré
à fon confeil qu’il étoit fâché que cette affaire lui fut
venue. Pudens, comme on lui eut envoyé un chrétien,
ayant compris par le titre d’accufation qu’elle étoit ca-
lomnieufe , la déchira & renvoya l’accufé, difànt qu’il
ne l’interrogeroit point fans accuíateur legitime, fui-
yant l’ordre de l’empereur.
Tous ces gouvreneurs étoient en Afrique ; car Ter-
tullien ajoûte :T o u t cela vous peut être attefté par vos
officiers 8c par vos confeillers, qui ont eux-mêmes obli¿
gation aux chrétiens. Le fecretaire de l’un d’eux fut
délivré du démon qui l’alloit précipiter ; un parent
d’un autre ; un petit garçon d’un autre : 8c combien
d’hommes de qualité, pour ne pas parler de gehs du
commun , ont été délivrez des démons, ou guéris de
leurs maladies ? Il marque en ces termes que la perfc-
cution duroit toûjours : Encore à prefent ce nom eft
perfecuté par le commandant de la légion, & par le
gouverneur de la Mauritanie, mais jufques au glaive
feulement, comme il a été ordonné au commencement
; c’eft-à-dire que iès officiers fè eontentoient de
faire mourir les chrétiens, fans les tourmenter. Il finit
en reprefentant leur grand nombre , & de perfonnes
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coniidérables fur tout à Carthage.
'Origene continuoit toûjours d’enfeigner à Alexan-
drie ; mais ledefir de voir l’égliiè de Rome fi ancienne, d° ristncy.
le porta à y faire un voyage vers ce même tems, fous c. i4.
le pontificat de Zephyrin. Son féjour n’y fut pas long,
& il retourna bien-tôt à Alexandrie reprendre les occupations
ordinaires fous l’évêque Demetrius, qui l’ex-
hortoit & le fupplioit prefque de s’appliquer à fervir l’é-
glife. Origene vit qu’il ne pouvoit fuffire à l’étude profonde
de la théologie ; à l’explication de l’écriture, & en f‘ 154
même tems à î’inftruélion deceux quivenoientà lui 8c
qui ne lelaiffoient pas refpirer, fe fùccedant les uns les
autres depuis le matin jûfques au foir. Il partagea donc
cette multitude, & choifit entre fes amis Heraclas pour
le foulager. C’étoit un homme appliqué à la théologie,
8c d’ailleurs très fçavant dans les humanitez, 8c raifon-
nablement inftruit de la philofophie. _ Il le chargea de
donner les premières inftruétions à ceux qui commen-
çoient, fe refèrvant les plus avancez»
La paillon qu’il avoit d’entendre l’écriture fainte lui t. te.
fit apprendre la langue hébraïque, quoique cette étude mer.hfcnf
ne convînt guere à fon âge & à là nation; car il avoit '
déjà environ trente an s , & les Alexandrins ni les au-
tresGrecs n’apprenoient pas volontiers leslanguesétran-
geres. Il acheta donc les exemplaires hébraïques dont m ^ ^
les Juifs fè ièrvoient, & rechercha les verfions grecques ni, I l t ^
qui en avoient été faites, outre celle des Septante, c’eft-
à-dire, laverfion d’Aquïla, deTheodotien&de Sym-
maque. Cette derniere venoit d’être faite du tems de i|fffl3 §f
1) n f i > / ‘ 1 l ' v 1 XiKXH. 3 ©» 1 empereur Seyere, 1 auteur s etoit plus attache a rendre
le ièns que les paroles ; & après avoir fait une première
Veriîon, il en fit une féconde: Il avoit été Chrétien, & r „/. « . m.
paflà à la ieéle des Ebionites, pour laquelle il é c r iv itI7i