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XI.
Converfîon dp
Neoceiarée.
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Tkaumi’ylQQj.
2 5 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
étoit l’églife, quel étoit l’unique évêque élû par fon ordre
, les prêtres unis à l’évêque, le véritable peuple de
J.C . qui étoient ceux que l’ennemi attaquoit,qui étoient
au contraire ceux que le démon épargnoit comme lui
étant acquis. Le pape Lucius ne tint le faint ilege que
cinq mois, & mourut le 4 . de Mars l’an 253. Le 1 3 . de
Mai fuivant on élut Etienne, qui gouverna quatre ans.
& près de trois mois.
Cependant la pefte qui continuoit avec violence, fut
caufè dans le Pont de la converfion deplufieurs infidèles.
Car elle f commença dans une fête folemnelle,
qu’ils celebroientàNeocemrée en l’honneur d’un deleurs
faux dieux. Tout le peuple dupais y venoit en foule ; le
theatre étoit plein, & cette année la prelfe étoit fi grande
, que ni les muficiens, ni les joüeurs de Gobelets & les
autres charlatans ne pouvoient fé faire entendre, ni
montrer leur adreffe. Alors cette grande multitude s’écria
tout d’une voix : Jupiter, fais nous de la place. Saint
Grégoire Thaumaturge l’ayant appris, envoya un des.
fiens leur dire; qu’ils auroient bien - tôt plus de place
qu’ils ne voudraient. En effet la pefte fè mit dans cette
même affemblée, & changea les danfes & les chants de
joye en cantiques fu^ebres ; ce fut comme un feu, qui
s’étendit promptement dans toutes les maifons. Les.
temples étoient pleins de malades qui. alloient implorer
lefecouts de leurs dieux & y demeuraient morts; on
les voyoit au tour des fontaines chercher du rafraî-
chilTement qu’ils ne trouvoient point. Plufieurs alloient
eux-mêmes dans les fepulchres ; parce que les vi-
vans ne fuffifoient plus pour enfevelir les morts. Des
fpeélres entroient dans les maifons comme pour les
ave rtir, & la mort fuivoit auffi-tôt. En cette extrémité
ils eurent recours à faint Grégoire ; &. fi-tô t que le:
L i v r e s e p t i e ’ m e .' £$gi
fpeftre funefte étoit entré dans une maifon , on prioit
1 e iâint évêque d’y venir faire des prières. Il chaffoit par
tout la maladie, & le bruit s’en répendit d’une maifon
à l’autre, on ne cherchoit plus d’autre remede ; on ne
confultoit plus les oracles, on ne faifoit plus de fàcri-
fices, on ne demeuroit plus dans les temples. Tous re-
gardoient le fàint évêque, & chacun vouloir l’attirer
chez fo y , la récompenfe qu’il tiroit d’eux étoit le lalut
de leurs ames. Ainix il les convertit to u s , les uns pour
les avoir délivrez de la maladie, les autres par la crainte
d’y tomber.’
En Afrique la maladie ne fut pas moindre ; chacun
fuyoit les malades, & les expofoit fans pitié. Car’thage
étoit pleine de corps morts, dont perfonnene prenoit
foin, finon autant que l’intérêt l’y engageoit. Alors
S. Cyprienaffembla le peuple & l’excita aux oeuvres de
charité, par les exemples de l’écriture iàinte ;-ajoûtant
que nous devons imiter la bonté de Dieu , & aflifter
même nos ennemis. Il diftribua auffi-tôt à chacun dés
fideles ià fonélion félon les conditions ; les pauvres
contribuoient de leur travail, les riches de leurs biens.
Ainfi on donna un fècours confiderable , non-feulement
aux chrétiens, mais aux payensmême, qui periè-
cutoienr l’églifè.
S. Cyprien écrivit auflï le traité de la moralité , pour
confoler les fideles & les animer au mépris de la mort.
Quelques-uns, dit-il, font touchez de ce que cette maladie
attaque les nôtres , aufli-bien que les infidèles,
comme fi le chrétien n’avoit embrafle la fo i, qu’afin
d etre exempt des maux, & de joüir heureufèment de
ce monde, & comme fi en fouffranr toutes les adverfi-
tez temporelles, il n’étoit pas refèrvé aux délices de la
vie future. Si un chrétien comprend à quelles condi-
I i ij
xn.
Traité de faint
Cyprien, de la
mortalité.
Pont, in vit a
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