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Orig. in Cel,
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carnation, ni la croix de J . G. il iè contente d’éloigner
les idées baffes des payens, qui croyoient que nous
adorions un homme ordinaire, & lafigure de la croix
en elle-même, comme inftrument du iùpplice. Au refte,
cette objeéfion ne leur fut pas venuë dans l’efprit s’ils
n avoient vu lès chrétiens ou dans les égliiès, ou dans
leurs mailon sren dre quelque reipecb à la figure de la
croix. Et fi les chrétiens n’avoient eu aucune forte d’images,
Cecilius 11’auroit pas dit, qu’ils n’en ont point
de connues, mais abfolument qu’ils n’ent ont point.
Contre le reproche que les chrétiens n’avoient ni
flatuës, ni temple, ni autels, ni faerifices 5 il iè contenté
de dire, que l’homrne eit la vraye image de Dieu , le.
monde ion temple, la vie pure & les bonnes oeuvres, le
Véritable fàcrifice.. C’eft à peu près ainfi qu’Origene ré -
pondoiit peu de tems après, & avant lui Clement
Alexandrin ion maître. Ce n’eil pas qu’il ne fut nor
toire, queles chrétiens s’affembloient en certainslieuxi,
pour l’exercice de leur religion ; mais ces lieux reflèm-
bloient plutôt à des écoles qu’à des temples, tels que
ceux des payens, qui n’étoient jamais iàns idoles de
relief, ni iàns autels propres à brûler des yiélimes.
Il dit qu’il n’y a autre déitinée que la providence de
Dieu y & promet un traité du deftin que nous n’avons
plus. Sur ce que l’on reproche aux chrétiens leur pauvreté,
il dit: C’eft nôtre gloire 5 comme le luxe relâche:
le courage, la frugalité l’affermit. Et toutefois peut-on
etre pauvre quand on n’a beibin de rien , quand on
ne defire point le bien, d’autrui ? ;Si nous croyions les
richeflès utiles, nous les demanderons à Dieu, celui à
qui toy t apartient pourroit bien nous en donner queL-
que partie. Mais nous aimons mieux les mépriièr que
fes garder, nous lui demandons plutôt l’innocence &
L i v r e c i n q ü i e ’me.
îa patierice. C’eft ce qu’ il y a de plus fingulier dans le
dialogue de Minucius Félix, dont la conclufion eft la
converfion de Cecilius.
Vers ce même tems au commencement de Cara- xu i.
calla, ou peut-être fur la fin de Severe, Tertullienadref- uènàtcapuî*4
ià un écrit à Scapula proconful d’A frique, pour l’exhorter
à faire ceifer la perfecution, qui par confequent
duroit encore en cette province. Il y marque d’abord
que ces a v is , que les chrétiens donnent aux perfecu-
feurs, ne font pas pour l’intereft des chrétiens, qui fe
rejoüiffent plus d’être condamnez que d’être abfbus ;
mais pour l’intereft des perfecuteurs eux-mêmes. Il dit eiii'
expreflèment : A Dieu ne plaiiè, que nous ioyons indignez
des maux que nous délirons fouffrir, ni que nous
nous procurions quelque vengeance , nous qui l’attendons
de Dieu. Il remarque , comme des lignes évidens
de cette vengeanee divine, pluiieurs évenemens extra^
ordinaires arrivez depuis la perfecution;
Sous le gouverneur Hilarien le peuple cria , que l’on
ôtât aux chrétiens les aires ,.où ils faifoient leurs iepuh
tures, & les aires- où ils battoient leurs bleds furent
inutiles, car ils n’eurent point de moiflôm II y eut des
pluyes & des tonnerres extraordinaires :des feux parurent
la nuit fur les murailles de Carthagc : à Utique la
foleil s’éclipfa contre les réglés de l’aftronomie. Claude
Herminien gouverneur deCappadoce , indigné da
la. converfion de fa femme , traita cruellçment les
chrétiens : il fut feul attaqué de pefte dans içn palais,
& plein de vers bien qu’encore tout vivant, il difoit r
il ne faut pas q.u’on le lçache, de peur que les chrétiens:
ne s’en réjoüiffent. Enfuite reconnoiiTant là faute, d’avoir
contraint quelques-uns parles tourmensà apofta-
fier ,. il mourut, preique chrétien. Cecilius-Capelk-,
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