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XI.
Hexaples d’Ç)
rigene, .
Euf. ri. i i .
Epipb. de menf.
n 19.
128 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iqu e .'
. demeurant à la campagne en folitude ; & quitta tous iès
biens, ne iè refervant ni terres, ni maifon, ni aucune
des choies necefïàires à la vie.
On rapporte à ces premiers tems après ion retour,
la lettre qu’Origene lui écrivit touchant l’ufàge des
iciençes humaines, qui femble plutôt écrite avant ion
entiere converfion. Origene dit que ion beau naturel
le rend capable de devenir un grand jurifconfulte entre
les Romains, ou un grand philofophe entre les Grecs ;
mais il l’exhorte à l’employer tout entier à la pratique
du chriftianifme. Vous devez, dit - i l , prendre des
iciences prophanes, ce qui peut fervir à l’intelligence des
foi 11 tes écritures ; enforte que comme les philoiophes
diiènt que la geometrie, la mufique, la grammaire,
la rhétorique, l’aftronomie, font des difpofitions à la
philofophie ; nous diibns de même de la philofophie,
à l’égard du chriftianifme. Il l’exhorte à s’appliquer
principalement à 1 l’Ecriture Sainte , à la lire avec
grande attention, pour n’en parler, ni n’eh juger le-
gerement, mais avec une foi inébranlable, &; avec la
priere, qu’il dit être abfolument necefïàire pour l’entendre.
Cependant Origene travailloit à un grand ouvrage,
qu’il avoit commencé à Alexandrie, continué en Cappadoce
, & dans iès autres vo y ag e s , & qu’il acheva à
T y r , vingt-huit ans après qu’il l’eût commencé. C’étoit
des éditions de l’Ecriture foinre à pluileurs colomnes,
pour conférer enfemble des différentes verfions. Il en fit
trois, que l’on nomma en grec Hexaples, Oétaples, ou
Tetraples, félon le nombre des colomnes. Les Hexaples
en avoient fix , dont la première contenoit le texte hébreux
en lettres hébraïques; la féconde, le même texte en
lettres grecques 5 en faveur de ceux qui entendoient l’heb
re * ,
L i v r e s i x î e‘ m é; I I ?
treu fan s Iefavoirlire ; la troifîéme colora ne contenoit
la verfion d’Aquila; la quatrième celle de Symmaquc ; la
cinquième les Septante;la fixiémc Theodotion. Oi igene
avoir ainfi placé les Septante, afin qu'ils |fuffent au milieu
des verfions grecques ; 8c qu il fut plus facile de les
y comparer ; car la verfion des Septante etoit la plus autentique;
fur laquelle les autres dévoient être corrigées.
Les Oébaples contenoient de plus deux verfions
grecques, quidepuispeu avoient été trouvées dans les
vaiffeaux de terre; on les nomma la cinquième & la f i -
x iéme, parce que l’on n’en fçavoit point les auteurs.
Origene avoit trouvé la cinquième à Jé rich o , vers la fin
du regnedeCaracalla; & la iîxiéme àNicopolien Epire,
prés dAélium fous l’empire d’Alexandre. Les oétaples
avoient donc huit colomnes ; à la première le texe he-
breu en lettres hébraïques ; à la fécondé le même texte ,
en lettres grecques, à la troifiéme A quila, à la quatrième
Symmaque , à lacinquiéme les Septante, à la fixié-
me T h eod o tion ,à la feptiéme lacinquiéme verfion ; à
lahuitiéme colomne la fîxiéme verfion; ainfi les Septante
étoient juftement au milieu. Chacune des verfions
étoit diftinguée au haut des colomnes, par la première
lettre du nom de l’auteur; alpha pour Aquila, figmapour
Symmaque, thêta pour Theodotion; les Septante & les
deux verfions fans nom, par les lettres grecques qui marquent
les nombres.
Comme ces exemplaires à plufïeurs colomnes étoient
.chers, Origene fit les tetrapes, où il les reduifit aux
quatre les plus neceffaires, à la première colomne étoit
A q u ila , à la fécondé Symmaque, à la troifiéme les
Septante, la quatrième Theodotion. Il fit encore un
au tre tra v a il, afin quelafeule édition des Septantepût
tenir lieu de toutes. Cette édition étoit le corps de 1 ou-
Joms IL R
SupJiv.v. n. 43*
Epih. de menf»
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