
atrends-tu après une iî miferable mort ? Tharaqué dit r
Il ne t’eltpas permis de t’en informer,ni de fçavoir quelle
eft la recompenfe qui nous cil reicrvée ; c’eit pourquoi
nous fôuffrirons l’infolence de tes menaces.
Le gouverneur dit ; T u me parle,malheureux , com-
fi tu ecois mon égal. Tharaque dit : Je ne fuis pas ton
égal, ni defire de l'être; mais je parle librement 6c perfonne
ne peut m en empêcher, à çaufe de Dieu qui me
donne de la force par N . S J . C. Le gouverneur dit : Je
t’ôrerai bien cette libercé, méchant. Tharaque dit; Perfonne
ne peut m’ôter la liberté de parler ; ,m to i, ni tes
empereurs , ni votre pere fatan , ni les démons que tu
adores. Le gouverneur dit : Parce que je te parle, impie
je te rends infolent.,Tharaque d it:N e t’en prends qua,
toi-meme Pour m o i, le Seignetfr que je fers fqaic que
ton vifige-même me fait horreur ; bien loin que j’aime
à te repondre. Maxime dit : Enfin fonge à ne re pas
faire tourmenter davantage , & viens facnfier. Thara-
ce dit : Dans ma première confefljon à Tarie &c dans
la fécondé a Mopfuelte,j’aiconfeifé que je fuis chrétien;
je fuis encore ici le même. Car il né m e il pas permis de
tenverfer la vente. Maxime dit : Quand je t’aurai perdu
de tourmens, à quoi te fervira de te repentir , miferable
? Tharaque dit: Si je me repentois, j’aiirois craint
tes tourmens,la première ou la fécondé fois,& j’aurois
fait ta vo lo n té, maintenant je fuis ferme, & par la grâce
de Dieu , je ne me foucie point de toi. Fais ce que tu
voudras, impudent. Maxime dit : J’ai accru ton impudence
en ne te punifTant pas. Tharaque dit : Je l’ai dit
6c le dis encore : mon corps eft en ton pouvoir, fais ce
que tu voudras. Maxime dit : Liez-le & l’attachez, afin
quil devienne fige. Tharaque dit : Si j’étois fou,jefiroîs
impie comme toi. Le gouverneur Muxiiùe dit : Pendant
L i v r é n é ü v î e ’m e . s °9
que tu es attaché, obéis, avant que de fouffrir les peines
que tu mérites. Tharaque dit : Quoiqu’il ne te ioit
pas permis de me faire louffnr toutes fortes de peines ,
a caufe de ma condition militaire, je ne refuie pourtant
pas tes inventions. Fais ce que tu voudras. Maxime dit :
Un foldat qui honore avec pieté les dieux 8c les empereurs
, reçoit des dons 6c avance dans les honneurs ;
pour toi, tu n’es qu’un impie, & tu as été caifé honteu-
fement ; c’cit pourquoi je te ferai fouitrir des tourmens
plus grands. Tharaque dit : Ufes-en comme il te plaira.
Je t’en ai prié plufieurs fo is, que différés tu ? Le gouverneur
dit ; Ne penfe pas, comme j’ai d it , que je te
v e ü i l le promptement ôter la vie. Je te punirai petit à
petit -u 6c ce qui réitéra de ton corps je le donnerai aux
bêtes. Tharaque dit : N e te contente pas de promettre;
fais au plûtôt ce que tu as à faire. Le gouverneur dit :
Tu te flattes, méchant, qu’après ta mort quelques femmes
vont embaumer ton corps avec des parfums ; mais
j’aurai foin d’en difliper les reites. Tharaque dit : Et
maintenant 6c après ma mort, fais de mon corps ce que
tu voudras.
Le gouverneur dit: Approche, te dis-je, & facrifie aux
dieux. Tharaque dit : Je te l’ai dit plufieurs fois,ftupidc
que tu es, que je ne facrifie pointa tes dieux, & n’adore
point des abominations. Le gouverneur die : Prenez lui
les joués & lui déchirez les levres. Tharaque dit: Tuas
défiguré mon vifage , mais tu as renouvelle mon ame. o D 5 , Maxime dit : T u me forces, miferable, a te traiter au-
trement que je n’ai fais. Tharaque dit : Ne crois pas m’épouvanter
par des paroles; je fuis prêt à tout, portant
les armes de Dieu. Maxime dit : Quelles armes portes-
tu,mau4ic quetu es,.tout nud 6c tout couvert de plaïes ?
Tharaque dit -i T u es trop aveugle pour les voir ; mais
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