
ap Cypr.ep» 78.
y 8 G’.
XXXVIII.
Martyre du pape
S. Sixte.
A n . 2.58»
Orat. Voler, ap,
Trebeli, Cypr, ad LUC» tpisi, il.
JO 6 H i s t o i r ï E ccI e s i a s t î q d e .
S. C y pricn demeura environ onze mois en cet exil a Cu-
rube, 8c profita de ce tems pour regler les ‘affaires de
l’églife ; principalement ce qui regardoit le foin des
pauvres.
L'année fuivjantc 158 . d e J.C .fous le con fulat de Mem-
mius Fufcus 8c de Pomponius Baffus, l’empereur Vale-
rien étant en O r ien t , occupe a la guerre contre les Per-
fe s , laiffa tout le foin des affaires à Macrien, le grand ennemi
'A tn b r.ii- ojf,
u a8.
des chrétiens. On peut donc croire que ce fut a fa
perfuafion que l'empereur écrivit au fenat une lettre ,
portant que l’on fît mourir, fans déla i, les évêques, les
prêtres 8c les diacres -, que les fenateurs, ceux qui avoient
le titre d'£grfff/'«s ,8c les chevaliers Romains , perdiflent
leur dignité, 8cfuffent encore dépouillez de leurs biens?
que fi après avoir perdu leurs biens , ils Continuoient
d’être chré tien s, on les fît auffi mourir. Les femmes de
qualité perdroienc leurs b ien s , 8c feroient envoyeés en
e x il; les Céfariensou affranchis de C é fa r, qui avoient
déjà cortfeffé ou qui confeffoient alors, feroient confif-
quez comme efclaves de l’empereur, enchaînez 8c env
o y e z dans festerres. A cette lettre adreffeeau fenat,
l’empereur avoir joint des copies des lettres qu il en-
v o y o it aux gouverneurs des provinces touchant les
chrétiens. ' ■ ' ' 'i < ‘ ,
En exécution de cette ordonnance on fit mourir a
Rome le pape S. Sixte. Il fut pris avec quelques-uns
de fon c le rg é , comme il étoitau cimetiere de Callifte,
pour celebrer les faints myfteres. Lorfqu’on le menoit
au fupplice, S. Laurent, le premier des diaeresde l’églife
R om a in e , le fiiivoit en pleurant, Sc lui difoit : Ou allez-
vous mon pere fans votre fils ? vous n.’avez pas accoutumé
d’offrir de facrificefans minifïre ; en quoi vous
a i-je déplu, - Eprouvez fi je fuis digne du choix qu®
Catalog Buehtr 'i
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n. 5.
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ÿous avez fait1 de m o i, pour me confier la difpenfarion
.•dufangdeN. S. S. Sixte lui répondit: Ce n’eftpas moi
qui te laiffes, mon- fils , mais un plus grand combat
t’eft refervé ; on nous épargne nous autres vieillards -,
ju me fuivras dans trois jours. Le pape S. Sixte eut la
tête tranchée le 6. d’ Aouif dans le cimetiere de Caliif-
ce, 8c avec lui Quartus. Il avoit tenu le faintfiegeonze
mois 8c fix jours. Ce qu’il fit de plus mémorable fut la
tranilacion de> corps de faint Pierre 8c de S. Paul aux ca- b Bm * ¡S 1 1 / I l Hé/Mi
tacombes; peut-etre pour les mettre plus en furete. Il la
fie cette même année 158. lejour dejem fête vingt-neuv
i è m e de Juin. Après la mort de S Sixte le fiegevacqua
p r è s d’un an; pendant lequel les prêtres gouvernèrent
l’églife Romain^'.
Cependant le préfet de Rome croyant que les Chré-
tiens avoient de grands tréfors en referve, 8c voulant
r r ° ^ . . Prudent, péri•
s en aflurer, le ht amener taint Laurent, qui en avoir jiepk.hymn. z.
la garde, comme le premier des fept diacres de l’églife
Romaine. Le voyant en fit prelence , il lui dit : Vous
vous plaignez d’ordinaire , que nous vous traitons
cruellement ; il n’y a point ici de tourmens ; je vous demande
doucement ce qui dépend de vous. On dit que
dans vos cérémonies les pontifes offrent des libations
avec des vafes d’o r , que le fang de la viéb’me eft reçu
dans des coupes d’argent ; 8c que pour éclairer vos fa-
crifices noélurnes, vous avez des cierges fichez à des
chandeliers d’or. On dit que pour fournir à ces offrandes,
les freres vendent leurs héritages 8c reduifent fou-
vent leurs enfans à la pauvreté ; mettez au jour ces tré-
fors cachez, le prince en a befoin-pourl’entretienjdedès
troupes. Auffi bien j ’apprens que félon votre doctrine,il
faut rendre à Cefar ce qui lui appartient. J e ne prois pas
que votreDieu faiTe battre monoy e ; il n’ a pas apporté de
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