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Martyre de faine
Maximilien.
[inc. 30^.
0» . 196.
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405 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
Si de cafler ceux qui n’obéïroienr pas. Ainfi la perfécu-
tion commença par les chrétiens qui fervoient dans les
armées; & pluiieurs quittèrent volontiers le fervice,
plutôt que de renoncer à Dieu. On fe contenta d’abord
de cette peine, & on en fit mourir peu; car les empereurs
craignoienc le grand nombre des chrétiens;
Sous le confulat deTufcus & d’Anulinus, le quatrié»
me des id e s , c’eft-à-dire, le douzième de Mars l’an 196,
à T e belle en Numidie, Fabius Viétor fut prefenté avec
fçn fils Maximilien dans la place devant le proconful
Dion ; Si Pompeien avocat demanda que ce jeune
homme fut mefuré, pour être engagé au fervice de
guerre. Car chez les Romains tous les jeunes gens é-
toient obligez à fervir un certain nombre de campagnes;
& fur le grand nombre de ceux qui étoient en â g e , on
choifilToit les plus grands Si les mieux faits. Le proconful
Dion lu demanda comment il s’appelloit. Maximilien
répondit : Pourquoi voulez-vous fçavoir mon nom ?
Il ne m’eil pas permis de porter les armes, parce que je
fuis chrétien. Ce n’étoit pas la profeifion des armes pré-
cifément que les chrétiens rejettoient, mais l’idolâtrie ,
qui en étoit inféparable, après les ordres queDiocletien
venoit de donner, comme on voit en d’autres adles. Le
proconful dit: Appliquez le à la mefure, Maximilien dit:
J e ne puis porter les armes ; je ne puis mal faire ; je fuis
chrétien. Le proconful dit: Qu’il foitmefuré. Il le fut ,
& un officier dit-tout haut : Il a cinq pieds & dix pouces,
C ’étoit la mefure fuffifante. Dion ditaux officiers fQ u ’on
le marque. C ’étoit aufïi l’ufage de les marquer par des
piqûures fur la peau , ou autrement. Maximilien réfif-
t o i t , en difant : Je n’en ferai rien ; je ne puis porter les
armes. Dion lui dit : Il faut que tu les portes, ou que tu
perifles, Maximilien dit : Je n’en ferai riefi. Coupez-moi
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la tête; je ne fers point le llecle , je fers mon Dieu.' Dion
dit : Qui te l’a pcrfuadé ? Mon efprit,dit Maximilien ,
& celui qui m’a appellé. Dion dit à Viêtor : Confeille
ton fils. Viétor répondit : Il a fon confeil ; il fqait ce qui
lui eft bon. Dion dit à Maximilien: Reçois la marque.
Il répondit : Je ne la recevrai point; j’ai déjà la marque
de Je f i s Chrilt mon Dieu. Dion d it : Je t’envoïerai
tout-à-l’heure à ton Chrift. Je voudrois, répondit-il ,
que vous le fi liiez tout-à l’heure ; c’eft ma gloire. Dion
dit aux officiers : Qu’on le marque. Il réliiloit en difant
: Je ne recevrai point la marque du fiecle. Si vous
me la donnez, je la romprai, parce qu’elle ne vaut
rien: Je fuis chrétien. I l ne m’eil pas permis de'porter
du plomb à mon cou, après le ligne falutaire de J . C .
Fils du Dieu vivant, quevousneconnoiifez pas. Le proconful
après l’avoir encore preflé pluiieurs fo is , lui d it:
A la fuite de nos maîtres, Diocletien & Max imien,
Confiance Si Nlaxime, il y a des foldats chrétiens qui
font le fervice. Maximilien dit : ils fçavent ce qui leur
convient ; pour moi je fuis chrétien, & je ne puis faire
de mal. Quel mal font ceux qui fervent, dit le proconful
? Maximilien répondit : Vous fçavez ce qu’ils font.
On voit par-là qu’ils ne refufoient pas le fervice de guerre,
comme mauvais par lui-même ; mais à caufe desoc-
cafions du peche ; principalement fous des empereurs
païens.
Dion voïant qu’il ne pouvoit le perfuader, dit : Mettez
fon nom ; puis il ajouta : Parce que tu as refufé le ferv
ice , par un efprit rebelle, tu feras condamné comme
tu mérités , pour donner exemple aux autres. Et il recita,
la fentenee fur la tablette: Parce que Maximilien a refufé
le ferment militaire, par un efprit de révolte , il eft
ordonne q u ll fera puni par le glaive. Maximilien répo»-