
t z 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Jofeph félon la nature, & d’Heli ièlon la loi. Ils ajoii-
toient que le vieil Herode, pour couvrir la baiïèiïe de
ion origine, avoit fait brûler tous les mémoires que les
Juifs conièrvoient encore, pour connoître leurs généalogies
, 8c pour diftinguer les Ifraëlites d’origine , d’avec
les profelytes, & ceux qui étoient mêlez de l’un 8c de
l’autre , & qu’ils appelloientGiores.
tu .vr hijî.c.31. Africain avoit encore compoie un grand ouvrage de
phot.bm.cod. chronologie, pour fervir à la controverfe contre les
payens, en leur montrant l’antiquité de la vraye religion,
& la nouveauté de leurs hiftoires de leurs fables.
Cet ouvrage divifé en cinq livres, contenoit la
fuite de l’hiftoire univerfelle depuis la création du monde,
jufques àlanaiifance de J . C. puis il parcouroit le
refte jufques au regne de Macrin, 8c comptoit en tout
5 7 2 5 . ans, finiifant au confulat de Gratus&deSeleu-
■scUiig.iHiuf. eus, qui eft l’an 2 2 i .d e J .C .& l e quatrième d’Heli oga-
Tagi. ont. l i e . baie. Nous n’avons plus cet ouvrage que dans la chro-
" •111 * nique d’Eufebe. . . i
x. Origene paifa en Grece, 8c demeura quelque tems
ment de S. Gre- à Athènes, où il acheva les commentaires fur Ezechiel,
Thaumaturge. & commença ceux fur le cantique, dont il fit là cinq
Tuf. vi. 5z. tomes ; puis il revint à Ceiàrée de Paleftine, ou il fit les
cinq autres. Firmilien de Cappadoce l’y vint trouver; 8C
on peut croire que Théodore, ou Grégoire du Pont y
revint auffi, après avoir été à Alexandrie, où peut-être
creg.Ky/.vita s’étoit-il retiré pendant la periccution. Ce qui eft cer-
Thaum. P» 971» . *-r*i 1 ma 1 . r* ««
t. tain, eltque Théodore, avant que d etrebaptile, alla à
Alexandrie , où la jeuneife iè rendit de toutes parts,
pour étudier la philoiophie & la medecine. Là quelques
jeunes érudians, jaloux de ià iageife 8c de la pureté de
iès moeurs, lui fuiciterent une miferable, qui avoit été
chaiîee avec infamie d’un lieu de débauche. Comme
L i v r e s i x i e ’m e . 127
il s’entretenoit gravement, fuivant ià coûtume , avec
des içavans, 8c traitoit quelque queftion de philoiophie
, cette femme s’approcha d’une maniere affeélée 8c
iniblente, témoignant par fes difeours 8c par fes geftes
une grande familiarité avec lui. Enfin elle fe plaignit
qu’il ne lui avoir pas payé fon falaire ; ajoûtant impudemment
la caufe de ià prétention. Ceux qui connoif-
foient la vertu de Théodore étoientindignez;lui,fans
s’émouvoir, dit doucement à un de fes amis : Je vous
prie donnez lui de l’argent, afin qu’elle ne nous interrompe
pas davantage. Cèlui-ci demandadla femme
ce qu’elle prétendoit, 8c le lui donna. Mais à peine eut-
elle l’argent dans ià main, que faifie d’un eiprit malin,
elle fe mit à heurler d’une vo ix qui n’étoit pas humaine,
8c tomba fur le viiàge au milieu de l’aiTemblée; ayant
les cheveux épars, qu’elle arrachoit de fes mains, les
yeux renverfez, la bouche écumante. Le démon l’eût
étouffée fi Théodore n’eût prié Dieu pour elle.
Eftant donc revenu trouver Origene en Paleftine, 8c
lui ayant -été recommandé par Firmilien fian compatriote
, il acheva de s’inftruire ; 8c après avoir été cinq
ans ion difciple, ayant reçu le baptême, il s’en retourna
en ion païs avec fon frere Athenodore, qui fut depuis
évêque & martyr. Mais avant que departir, Théodore E -r
voulut témoigner à Origene ià reconnoiflânce, par un
difeours qu’il prononça en là prefence, & devant une
grande aifemblée; où il lui donne les plus grandes
loüanges qu’on puiife donner à un homme, jufques
à le traiter d’inipiré de Dieu & de divin. Nous avons Gr
encore ce diieours. A fon retour, toute ià nation jettoit
les yeux fur lui, croyant qu’il devoit briller dans les
aflemblées, & montrer les fruits de les longues études;
mais il iè retira de toute iocieté, 8c même de la ville,