
îp o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
elles ayent la paix , après avoir expliqué la calife devant
1 éveque , tk avoir fait la pénitence non feulement
e lle s , mais celles a qui vous lçavez que s’applique
notre intention.
Lucien fe recommande enfuite aux mêmes perfon-
n e s , dont Celetin lui avoir fait les complimens, x a-
joûte Sabine, Speline , & le s iceurs Januaria , D a tiv a ,
& Donata; ôi encore ; Nous laluons Satur & les f f n s ,
avec Bafîien &i tout le clergé , Uranius, Alexius, Quin-
t ien , Colonica, & tous les autres dont je n ai pas écrit
les noms , parce que j etois déjà las ; ils doivent me le
pardonner. J e fouhaite une bonne ianté à A le x iu s , à
Getulicus, aux argentiers & aux foeurs Mes foetus Ja -
nuaria &c Sophie vous faluènt, & je vous les recommande.
Te lle etoit la lettre de Lucien, il ne mourut pas
dans la prifon : &c comme il avoir plus de zele que de
fçience ôc de diferetion , il fe mit a donner indifferem*
mène aux apoftats des billets de réconciliation, éciits
de fa main au nom des confeifeurs, fe faifant comme
ch e f de finition. II en écrivit plufiturs au nom d’un jeu ne
homme nomme Aurelius , qui ne fçavoit pas é c ii-
re : pluiieurs au nom du martyr Paul , dont il parloit
dans fa lettre, même après la mort de Paul.
S. Cyprien ne içut ce defordre que depuis •, mais cependant
comme il apprit que quelques conft fleurs fe re-
lâchoient , & ne donnoient pas l’exemple qu’ils de-
'?■ h 7- voient aux autres fideles, il en écrivit au prêtre R o ga -
tien , & aux autres confeifeurs, les exhortant a les cor-
riger. Quelle honte, dit-il, pour votre nom, que 1 on en
voye un parmi vous y vre & immodefh- ! un autre qui
revient en fon pays, après avoir été banni ; enforteque
fi on le reprend, il péri fle non comme Chrétien , mais
comme coupable, j apprends que quelques-uns sen-
L i v r e s i i i b ’ m e . i 9i
Hem & s'élèvent ; & ce qui eft execrable, que quelques-
uns profanent les temples de D ieu , fanétifiez de nouveau
par la confeflion, en couchant indifféremment
dans le même lieu où couchent des femmes: quand
leur confcience ne leur reprocheroit point d’autre c r ime,
le feul fcandale en eft un grand. Il ne doit avoir
non plus entre vous , ni difputes, ni ja loufie s , ni querelles
, ni paroles injurieufes. Avançons de plus en plus
dans la voye duSeigneur; afin que quand par fa mife-
ricorde il nous aura donné la paix qu’il nous promet,
nos freres & les payens mêmes nous trouvent entièrement
changez. Quoique j ’aye écrit à notre clergé depuis
peu, lorfque vous étiez encore en prifon, & même “Mt'
depuis, que l’on vous fournit ce dont vous pourriez
avoir befoin , pour la nourriture ou pour le vêtement,
je n’ai pas laiflé de vous envoyer fur le petit fonds que
j ’avois emporté avec moi pour ma dépenfe, deux cens
cinquante fefterces,outre les deux cens cinquanteque
je vous avois envoyez auparavant. V i& o r , qui de le cteur
a été fait diacre , & qui eft avec m o i, vous en a
auflï envoyé quatre cens v ingt cinq. Le fefterce valoie
environ deux fols de notre monnoie ; ainfi les 150. font
vin gt-cin q liv re s , & les 4 15 . quarante deux livres dix
fols. Ces confefleurs hors de prifon , & les autres revenus
de leur exil,femblent montrer que la perfecution s’a-
douciffoit aC a rth ag e ; mais elle continuoit ailleurs.
En Afie vers ce même tems, c’eft-à-dire , le quator- Ml* r*
torzieme deMay,un marchand nomméMaximefut pre- Ma*imc.C
fenteau proconfulOptimus,quiaprèslui avoirdeman-
de fon n om , lui demandaaufli fa condition. Il répondit
: J e fuis né libre, mais je fuis efclavede J . C. Le pro-
conful d it: Quelle eft ta profefllon ? Maxime répondit :
Je fuis un homme du peuple, qui v is de mon trafic. Es«