
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
eft plûtôt facrificateur de Dieu très-haut que N . S. J . C.
qui a offert un facrifice à Dieu le Pere , qui a offert le
même , que Melchifedech avoit offert, à fçavoir fon
corps 8c fon farig, & à beni Abraham, en beniffant tout
le peuple fidele ? Il dit que l’eau dans les iaintes écritures
lignifie le baptême, & que le vin lignifie l’euchariftie;
que comme le vin commun relâche l’efprit & délivre
de la triftefle j ainfi en bûvant le iàng du Seigneur, nous
• perdons la mémoire du vieil homme, nous oublions la
première vie paflee dans le fieclë, & le coeur affligé de
lès pechez, & dilaté par la joye de la mifericorde divine.
Que l’eau lignifie le peuple, comme il eft dit dans
xvni. ij. l’écriture. Ainfi quand on mêle de l’eau au vin dans le
calice, on marque l’union du peuple fidele avec ] . C.
en qui il c ro it , & dont il ne peut être feparé ; d’où il
condud que dans laconfecrationdu calice, on ne peut
non plus offrir de l’eau feule; que du vin feul. Il ajoûte :
Le prêtre eft ¡véritablement vicaire de J . C. quand il imite
ce que j . C. a fait ; & il offre alors dans l’églife un
véritable facrifice à Dieu le Pere, quand il l’offre comme
J . C. l’a offert. Ainfi parle faint Cyprien du facrifice
de l’euchariftie.
xvi. • . Origene mourut vers ce tems-là , fous le regne de
Tiiid’Ocieene. m |g o 1 n / ti
Son Ouvrage Gallus & au commencement de 1 annee 2 y 3.11 avqit
fi!«? ii..foixante - neuf ans, & s’étoit occupé jufques à la fin à fer-
Qri*'in ir Y‘ r l’églife par fes difcours & par fes écrits. Un de fes
J f ' i T * ‘ derniers & le plus utile de ceux qui nous refirent, eft
l’ouvrage contre Celfe philofophe Epicurien, qui du
tems de l’empereur Adrien avoit écrit un livre plein de
calomnies & d’injures contré la religion chrétiene; Ori-
. gene entreprit cette réponie à la iollicitation de ion ami
Ambroife , & la commence en difant ; qu’il eût peut-
être été plus a propos d’imiter Jefus- Chrift, qui ne
répondoit
&
L i v r e s ë t t i e*m e ? 15 7
répondoit a u x calomnies de fes ennemis ; que par les
merveilles de fa v ie, gardant le filence devant fes juges.
Ainfi quoiqu’il foit toujours calomnié, tant qu'il y aura
de la malice dans les hommes ; il ne fe défend que
par la vie de fes véritables d ifc ip le s , dont l’éclat l'emporte
fur tous les menfonges. Cette réponfe, dit i l , eft
mutile pour les véritables fideles. Saint Paul ne compte
point les paroles entre les tentations , qui pourroient
b o u s féparer d e là fo i; j ’écris feulement pour les infidèles
Si pour les foibles chrétiens.
Il ne 1e contente pas de détruire les objeétions particulières
de C elfe, il en fappe les fonderpens, St établit
folidement la religion chrétienne , non par des
raifonnemens, mais par des faits conftans, par les prophéties
qui ont promis J . C. par fes miracles 8c par les
moeurs de fes difciples. La foi,même fans raifonnemens,
eft neceffaire, parce que le commun des hommes n’a
ni la capacité ni le loifit-d'examiner : toute la v ie humaine
roule fut la créance de certaines maximes communes
de conduite ; 6t les philofophes qui fe piquoient
tant de raifonnement, choi.fiffoient une feéte plûtôt
qu’une autre , fur quelques préjugez fouvent légers 6c
temeraires. Il eft bien plus raifonnable, puifqu’il faut
croire, de fuivre l’autorité divine. Le ftile de l’écriture,
que les payens méprifoient comme trop fimple , étoit
neceffaire pour ce deffein, de fe faire entendre à tous
les hommes ; au lieu que les écrits de Platon &c des
autres philofophes , n’ctoient d’ufage que pour les
gens d’efprit Ôc les favans. Mais quoique les chrétiens
s'appliquent à l’ inftruéfion des fimples, où les raifonnemens
font peu d’ufage, ils ne négligent pas'la con-
verfion des fages, ni les raifonnemens qui leur con-.
Tome II. • K k
R om .r iiu
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Lib.i.
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