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fe fouvenir qu’ils étoient Pontiques tte chrétiens, & qui
font devenus barbares , jufquesà étrangler leurs compatriotes
, ou les tuer à coup de bâtons, & montrer aux
barbares les chemins ou les maifons qu’ils ne connoiffent
pas : ceux-là doivent être exclus, même du rang des
auditeurs, jufqu.es à ce que l’on en ait ordonné en commun
dans l’alfemblée des Saints, où préfidera le Sarnt-
Eiprit.
Cm,8_ Ceux qui ont e’u la hardieffe d’entrer dans les maifons
d’autrui : s’ils font acculez & convaincus, ils feront privez
même du rane des auditeurs : s’ils BHH D fe dénoncent eux-
. memes îk. reftituent, ils fe profterneront au rang des con-
can.9. vertís. Ceux qui ont trouvé dans la campagne ou dans
leurs maifons quelque chófe que les barbares avoient
lailfé: s’ils font accufez & convaincus, ils feront auifi entre
les profternez ¡s’ilsdénoncent & reftituent,ils feront
cm. io. même admis à la priere. Geux qui accomplilTent le commandement
de Dieu , le doivent accomplir fans aucun
intérêt fordide , fans rien demander, ni pour avoir indiqué,
ni pour avoir fauvé ■ ni pour avoir trouvé, ni
fous quelque autre prétexte que ce fo it: T elle eft l’épitre
canonique de S. Grégoire Thaumaturge. On y voit plu-
iieurs dégrez de penitence diftinguez dès-lors ; quelques-
uns étoient admis aux prières publiques, mais profter-
nez.; d’autres n’étoient admis qu’aux inftrudtions ; d’autres
en étoient même exclus. On y voit , comme dans
celle de S. Denis d’Alexandrie , que ces anciens cafuiftes
décidoient tout par l’autorité de l’écriture.
Lvm. Ce ne fut pas feulement l’Afie & la Grece qui fouffri-
Converfions * . 1 p l i t . r*
des Barbares. rent par les incuriions des barbares ; les Germains paiic-
on,/, av. vu. c. ïent les Alpes, traverferent la Rethie & entrèrent en Italie
jufques à Ravenne.j les Allemans coururent les Gaules
& paffcrent auffi en Italie : Les Quades & les Sarmates
L i v r e s e e t i e ’m e . 357
ravagèrent la Pannonie ; Des Germains plus reculez entreront
en Efpagne : les Parthes vinrent jufqu’en Syrie.
Il y eut des guerres civiles par tout l'empire -, &c il fuc
affligé en même temps par la guerre , par la pefte , qui
concinuoit toujours ; par des tfemblemens de terre &
des inondations.. L a pefte étoit fi grande à Rome & dans
les villes d'Achaxe , qu en un jour elle emportoit cinq Trebell. in Gal. f
mille perfonnes. Sous le confulat de Gallien & de Fauf- ,77 D‘
tin l’an 162.. de J . C . il y eut un tremblement de terre
qui dura plufieurs jou rs , avec des tenebres &c un muo
ilfement fouterrain. Plufieurs moururent de peur ; le
plus grand mal fut dans les villes d Afie : Rome & la
Lybie furent auifi fecouées ; la terre s’ouvrit en plufieurs
lieux , & les foffez étoient remplis d’eau falée ; la mer
inondaplufieurs villes. Ainfi Dieu commençoit à faire é-
clater fa vengeance contre les perfecuteUrs de leglife ; Orof. vir. c. tz;
mais l’églife croiifoit, même hors de 1 empire, à 1 occafion
de ces calamitez publiques. Les barbares qui ravagèrent
l’Afie , emmenerent entre leurs-captifs plufieurs faints
évêques, qui guériifoient les malades, chaffoient les de- É|
mons par le nom de J . C . & enfeignoient la vertu parleurs
difcours & par leurs exemples. Les barbares les
admiroient, & les trouvoient fages, & fe perfuadoient
qu’en les imitant ils trouveroient Dieu propice. Ainfi
plufieurs fe faifoient infttuire, recevoient le baptême,
& s’aflembloient à la maniere des autres chrétiens.
Tel fut le commencement de la converfion de ces
barbares. > ;
Le philofophe Plotin étoit alors en grand c rédit, T]o« x -Iii!ofo
même auprès de l’empereur Gallien & de fa femme phe.
Salonine. Il avoit étudié plufieurs années à Alexandrie ^ ° rph,r' V,PI(
fous Ammonius, dont notre Orgene fut auffi difçiple :
mais on croit qu’il y avoit en meme temps un autre Ori- m 1