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Plat. G or g »Edi t.
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ï o s H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq u e .
n ’eft que l'effet de leur mérité. Selon lu i, Dieu a créé'
avant les corps un certain nombre d’efprits égaux; qui
la plupart ont fa illi, ôc félon les degrez de leurs fautes
ont ete attaches à divers corps créés exprès pour les
punir ; en forte que de purs efprits ils font devenus
ames, ou d anges, ou d’affres , ou d’hommes. Car il
tient les anges compofez d’ames ôc de corps très fub-
tils Se appliquez fuivant leur mcrite à differens minif-
teres. Il tient auffi que les affres font animez , ôc ne
font que de belles priions pour des efprits moins coupables
que ceux qui habitent ce bas monde. Celui dé tous
les efprits , qui dès le commencement s’eft attaché æ
Dieu, par une charité plus parfaite, amerité de lui être
uni d une maniereplusexcellente, pour n’en être jamais'
fepare, ôcc’eff l'amede J . C. sous les autres efprits font
fujets à changer de bien-en m al, ôede mal en bien. La
felicité des bienheureux ne les rend pas impeccables,
de peur qu’ils ne fe l’attribuent à eux-mêmes plutôt
q u i Dieu.; ôc d’ailleurs le démon même ceffera un jour
d’être ennemi de D ieu ; fa mauvaife volonté étant détruite
, afin que Dieu fort tout en tous. Mais Cela n’arrivera
qu’après une longue fuite de fiecles; car après ce
monde il y en aura un autre ôc plufieurs autres ; comme
il y en a eu plufieurs devant ; même il n’y a jamais eu de
tems fans monde, ôc il n’y en aura jamais, de peur que
Dieu ne foie oifif.
• Origene avoit puifé ces opinions dans Ja pbiíofophie
de Platon , qu’il favoit parfaitement. Il en avoit pris
eiur autres, ce principe fpecieux ; que les peines font
toutes medecinalcs, ôc n’ont pour but que la correftion
de celui qui les fouffre ; ce qui lui paroiffoi t plus propre
à accorder la juftice de Die» avec fa bont é , que des peines
éternelles. Ü n’ avanies'rientou-tefois qu’il n’appuyé
L V.
Défenfe d’Ori-
gene.
L i v r e c i n q ^u i e ’ m e ; 1 0 7
dé quelque paffage de l’écriture ; mais fouvent dans le
fens détourné, il diftingue très-bien les trois fens de l ’écriture
; le littéral ou grammatical, le figuré ou allégorique
ôc l’anagogiquc ou myftique; il montre les erreurs
des Juifs ôc des beretique-s qui ont pris trop à la lettre
des expreflions figurées, ôc de ceuxquiont voulu trouv
e r des myfferes par tout. Mais il fe trompe fouvent
dans l’application de ces réglés ; il donne trop au fens
n jy ftiq u e , Sc négligétroplelicteral. Voilàlesprincipales
erreurs d’Origenè, tellement renfermées dans fon
traité des princes , qu’elles en font le corps ôc le principal
deffein.
Il eft vrai qu’il ne les avance que comme des opinions,
en doutant ôc les foumettant au jugement du
leèteur. Il expofe d’aboed la foi de l’églife catholique,
ôc ce qu’elle enfeigne univerfellement ; il traite le refte
/Tomme des queftions problématiques , fur lefquelles
il propofe fes penféesavec une grande modeftie. C ’eft
ain.fi qu’il peut être exeufé fut les opinions qui font
ionftamment de lui ; car il y en avoit d’autres qu’il
défavoftoit abfolument, fe plaignant que les heretiques
avoient falfifié fes ouvrages. Voici comme il en parloit
dans une de fes lettres : Un certain herefiarque , après
que nous eûmes difputc en prefcnce de plufieurs perr
B 1 ■ J • J • I" • trO'Oris, ionnes ; prit la\ relation des mains de ceux qui 1 avoient
é c rite , y ajoûta, en ôta , y changea ce qu’il vo u lu t,
faifant paroîcre fous mon nom ce qu’il avoit écrit lui-
mênae ôc m’infultant. Nos freres de Paleftine en furent
indignez ; 6c mfenvoïerenc unhommeà Athènes pour
avoir l’originàl: J;e ne l’avois n i lû n ir e v û ; ô c je l’avois
tell ement négligé, que j ’eus peine à le ttouver. J e l’envoy
ai toutefois ; ôc jeprens Dieu à témoin , qu’ayant
etc trouver celui qui gvoit falfifié cet. é c r it ; comme je
P ij