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S. Marcel ce
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1 an ¿ 9 7 . Cette viètoire le rendit infolent & terrible à
Diocletien. Aïant reçu de lui une lettre , où il lui don-
noit a l ’ordinaire le titre de cefar , il s’écria d’un ton &c
d un regard farouche : Quoi toujours cefar > Il vouloir
paiTer pour le fils de Mars , fans fe mettre en peine de
1 honneur de fa mere Romula.
ntu. v C e fut alors que les foldats chrétiens commencèrent
caf- a erre perfecutez par Veterius maître de la milice, l’an
IH z 98. fous le confulac de Fauftus & deGallus . On peut
FwJ rapporter au même temps le martyre de quarante foldats
chrétiens, qui fouffrirent de grands tourmens à Lau-
riac dans le Noriqué : ville à prefent ruinée , qui étoic
fur la riviere d’E n s , près fon embouchure dans le Danube.
Florien leur compagnon fe joignit à e u x , & le
préfet Aquilin le fit battre à coups de bâton , & enfuite
le jerter dans la riviere d’Ens.
p.; A Ting i ou Tange r en Mauritanie près le dét roit ,
le jour de la nailfance de l’empereur étant v enu , pendant
que tout le monde étoit occupé aux feftins & aux
facrifices; Marcel centurion dans la légion de Trajan
tenant ces feftins pour prophanes, ôta la ceinture militaire
devant les enfeignes de la Î é g ion , & dit à haute
voix : J e fuis foldat de J . C . le roi éternel. Il jetta auffi
fon farment de vigne & fes armes, & ajouta : Je ne veux
plus fervir dans les troupes de vos empereurs ni à vos
dieux de bois & de pierres; qui font des idoles lourdes
& muettes. Si la condition des gens de guerre eft telle,
qu’ils foient obligez defacrifier aux dieux & aux empereurs
; je lai/Te le farment de vigne & la ceinture, & je
renonce au fervice. On voit ici manifieftement la caufe
qui obligeoit les chrétiens à deferter ; c’eft qu’on les
forçoit de prendre part à l ’idolâtrie. A u refte la ceinture
où pendoit l ’épée , étoit la marque de la milice ,
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L i v r e h u i T i e ’ m e . . 413
Sc le farment de vigne étoit la. marque des centurions.
Car ils s’en fervoient pour châtier les foldats, &c ne les ¿«*3.
frappoient point autrement. 1?8 *'
Les foldats furent furpris d’entendre Marcel-parler
ainfi: ils l ’arrêterent & en donnèrent avis à Anaftafe
Fortunat, prefident de la légion, qui le fit mettre en
prifon. Quand les feftins furent f in i s , comme il étoic
affis dans fon conf if toire, il commanda qu’on fît entrer
le centurion Marcel. On l ’amena, & Fortunat lui
dit : Dequoi vous êtes-vous avifé de jetter le baudrier
& le farment de v ign e , contre la difeipline militaire ?
Marcel dit : Dès le douzième jour des calendes d’A o ù t ,
lorfque vous celebriez la fête des empereurs , je répondis
tout haut devant tout le monde , & devant les enfeignes
de cette lé g io n , que j ’étois chrétien, & que d o rénavant
je ne pourrois plus fervir que J .C ; fils de Dieu
le Pere tout-puiflant. Cette autre fête de l’empereur Vagi an Î9Sn. 3;
devoit être le jour qu’Herculius avoit été nommé cefar
, le vingt & unième de Juillet. Fortunat dit : J e ne
puis diflïmuler votre témérité v ainfi j’en donnerai avis
aux empereurs & au cefar. Vous ferez conduit fain &c
fauf à monfeigneur Aurclien Agricolaüs vicaire des
préfets du prétoire. Regulierement le préfet de la légion
devoit juger les foldats fans les' renvoïer au gouverneur
de la province. Mais le préfet du prétoire, dont
Agricolaüs tenoitla place, avoit jurifdiéfion furlesgens
de guerre.
Marcel fut donc mené fous garde dans la Maurita- z.diftrt.f. ie u
nieTingitane , devant Aurelien Agricolaüs. Il lui fut ^ rè l'p ù ^ 'A ’
prefenté le trentième d’Oétobre, & un des officiers di t :
Anaftafe Fortunat prefident de la légion renvoie devant
vous Marcel centurion, qui eft ici prefent. Voic i
la lettre qu’il en a écrite : je la lirai fi vous l’ordonnez,
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