
3<ro H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
■ culape ni les autres dieux ne viennent plus à nous. Car
depuis que l’on a commencé d’adorer Jefus ; on n’a p lu s
fenti aucune utilité publique de la part des dieux. - Ce
Porphyre écrivit beaucoup contre la religion chrétienne
dont il étoit ennemi déclaré, après l’avoir abjurée : car
h il avoit été chrétien. Mais il ne croïoit gueres plus à la
religion païenne qu’il profeflo it, comme on voit par
fa lettre à Anebo. Plufieurs heretiques & plufieurs autres
impofteurs fe fervoient alors du nom de chrétiens
& des Gnoftiques pour tromper les peuples ; faifant
valoir de prétendus révélations de Zoroaftre & de
quelques autres. Plotin les combattit, parce qu’ils fou-
fenoient que Platon n’avoit pas pénétré le fonds de l’ef-
fence intelligible : & Porphire convainquit de fauffeté &
de nouveauté ie livre attribué à Zoroaitre.
Plotin mourut de cette perte ou maladie populaire ,
dont le principal accident étoit une enflure intérieure
de la gorge, qui étouffoit le malade. Euftochiusfon ami
l ’étant venu v o ir , comme il étoit près de mourir, il
dit : Je t’attends encore ,• & je m’efforce de rejoindre ce
qu’il y a en nous de divin à ce qu’il y a de divin dans
l’univers. Cependant un ferpent parta fous fon lit &
alla Ce cacher dans un trou dp la muraille -, & auflî-tôt
Plotin rendit l’e fp r it , âgé de foixante & iîx a n s , la fe*
conde année de l’empereur Claude , 16 9 , de J . C . Les
difciples de Plotin prirent fans doute ce ferpent pour fon
démon familier. Après fa mort Amelius confulta l’ora*
d e d’Apollon pous içavoir où fon ame étoit allée ; &
l ’oracle répondit, .en faifant l’éloge de P lo tin , d’un fti-
Ie plus pompeux que folide , & le mettant aux champs
Elifées avec Platon & Pythagore : ce qu’il n’y avoit
point de poëte qui ne pût dire 5 & toutefois Porphyre
préfend tirer grand avantage de cet oracle,
V IV R E
L I V R E H V I T I E ' M E .
OD e n a t roi de Palmyre étoit maître de tout }•_. ., • J . . . - u n Hcrefic de Paul de
l’Orient : fa femme Zenobie plus îllultre que samo&tc.
lui étoit une princefTe d’une vertu & d’une conduite Trehii. >« Gd.
, . 1 I r r a - \admirable': lçavante meme da ns 1l es auteurs rG' recs, VmSÊmMuïté-noiWn--1i.’P -
qu’elle avoit étudiez avec lerheteur Longin. Elleetoic >7'
Juive de religion ; & voulant aufli connoître la doétri-
ne des chrétiens, elle s’adrefla à Paul de Samofate evê-
que d’Antioche , qui avoit fuccedéâ Demctrien. Il ne
lui enfeigna rien de J .C . qu’elle ne pût croire aifement.
Car il en avoit lui-même des fentimens bas & terref-
très; ne lui attribuant que la nature d’une homme ordinaire
, contre la doélrine de l’églife : fa vie étoit d’ailleurs
peu conforme à la fainceté de fon miniftere. Ainfi
les évêques d’Oricnt réfolurent de s’aiïembler, pour
remedier à ce defordre. S. Denis d’Alexandrie fut invité
à ce concile ; mais il demanda un d é la i, s’excu-
fant fur fon. âge & fur la foiblefle de fa fanté. Cependant
il envoïa une lettre qui contenoit fon avis fur la
queftion : mais il l’adreffa à route l’églife d’Antioche , eb/vh.î. 3».
fans faire l’honneur à Paul de le falucr,ni de luiadrefler
la parole. Le concile fut tenu à Antioche , la douzié- An.in.
me année de l’empereur Gallien, 16 4 . de J .C . Leseve-
ques les plus illuftres qui s’y trouvèrent furent, Firmi-
lien de Cefaréeen Cappadoce,Grégoire Thaumaturge,
évêque de Neocefarée, & fon frere Athcnodore évêque
d’une autre églife dans le P o n t , Helcnus de Tar-
fe en C ilic ie , Nicomas d’Icone, Hymenée de Jerufa-
lem, élu cette même année après la mort de Maza*
bane, Theotecne de Cefarée en Palcftine, Maxime
Tome I I , Zz