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Ce livre écrit ouvertement contre la doétrine de fé g life
catolique, qui approuvoit les fécondés noces, fuivane
,.4. l’authorité de faint P au l, 8c condamnoit comme here-
fie la dodtrine de M o n t a s , qui les re je tto it, prétendant
que le Paraclet avoit amené une plus grande perfection
que les apôtres.
Tertullien écrivit enfuite le traité des j eûnes , pour
foutenir les nouvelles loix que les Montaniftes vou-i
Idient impofer en cette matière; Les catholiques ne re»
connoiifoient pour jeûnes d’obligation dans la loi non-
conft. Afoji. v e lle , que ceux quipretendoient la Pâque, en mémoire
ij. de la pallion de J , C. & que l’on a nommez depuis le
Marcu.xo. Carême C ’eft: ainfi queTéglife entendoit cette parole
d e j . C. quelle jeûneroit quand fon époux lui feroitôté.'
Ce jeûne de la pâque duroit jufques à l’heure de vê-;
t. r5. p fes ^ jufques au fbir. Il y avoit d’autres jeûnes
qui n’etoient que' de dévotion, favoir toutes les
femaineslaquatrième 8s fixiéme fe r le , c’eft à dire le
mercredi Ss le vendredi ; ce jeûne s’appelloit la ftation ;>
il y avoit les jeûnes commandez par les évêques pour
les befoins des églifes, 8s ceux que chacun s'impofoit
par fa dévotion particulière. Ces jeûnes de dévotion ne
duroient que jufques à Nbne. Quelques-uns qui ajoû-
toienc au jeûne la x e rophag ie , c’eft à dire l’ufage des
viandes feches, s’ abftenant non feulement de la chair
8c du vin , mais des fruits vineux 5s fucculens ; 8s quelques
uns fe reduifoient âu pain 8s â l’eau-, mais ces auf*
teritez étoient de dévotion. Tels étoient les jeûnes des
catholiques, félon Tertullien même que Ion ne louper#.
Um. çonnera pas de les avoir flatez en ce traité. Origene prefinLevitic,
c> i* É i l B I ^ A l n / 1 a que dans le meme tems en parle a peu près de me me.
Les Montaniftes ajoûtoient plufieurs autres jeûnes,
qu’ils regardoient comme d’obligation , prétendant
L i v r e c i u q u i - b ’ me: 93
que le Paraclet les avoit ordonnez , 8c tous leurs jeûnes
îcoient jufques au foir 8s avec xerophagie, à laquelle
ilsjoignoient l’abftinence dubain : grande aufterité en
pais chaud. Tertullien montre bien en ce traité l’excellence
& l’utilité du jeûne ; maisilneprouve^point cette
prétendue obligation, au-delà de la pratique univer-
f-Ile de l’églife. il marque la xerophagie comme recommandée
en tems de perfecution, pour fe préparer
au combat ; les prières folemnelles à tierce, à fexte 8c à
none; la raifon dejeuner jufqu’àn o n e , pour honorer
la mort de J . C. & à vêpres pour fa fepulture. il marque
les jours que les Chrétiens diftinguoientdes autres: favoir
la fête de pâque 8c celle de la pentecôte, avec les
cinquante jours entre les deux que l’on paffoit en toute
forte de joye. Les ftations de la quatrième 8c de la fixiéme
ferie, le jeûne de la parafeeve, c’eft à diredu grand
v endredi, auquel les catholiques joignoient quelquefois
le famedi. Il die qu’en Grece on tenoit en certains
lieux des conciles de toutes les églifes aflemblées pour
traiter en commun des affaires les plus importantes; 5s
que ces affemblées commençoient par des ftations 5s
des jeûnes. Il remarque que dans les agapes on donnoit
double portion aux évêques par honneur.
Dans le livre de la pudicité , Tertullien combat la
pratique de l’églife qui recevoir à penitence ceux qui
après le baptême étoient tombez dans la fornication,
ou même dans l’adultere. Le pape avoit fait un decrec
fur ce fu je t , dont il fe moque en ces termes : J ’apprens
que l’on a appofé un édit 8c même peremptoire; le fou-
verain p ontife, c’eftà dire l’évêque des e v êq u e s , d it:
Je remets les pechez d’adultere 8s de fornication à
ceux qui auront accompli leur penitence. Les papes ne
prenoientpoint alors ces titre s , 8s e’eft par ironie que
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XL VI.
De la pudicité Conft. Apofi, 11
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