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xx xv.
Lettres de S.
Denis ^Alexandrie
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quoique le lieu lui fût plus connu, il cioyoit n’ytrouvef
ni chrétiens, ni gens raiionnables; & il foavoit qu’il
étoit expofé à l’importunité des voyageurs & aux cour-
fes des voleurs. Mais les frerés lui firent confiderer
qu’il étoit plus proche d’Alexandrie. Il eft vrai, di-
foient-ils, qu’à Kefro il iè raiîemble un grand mélange
de chrétiens d’Egypte, qui font des alîcmblécs plus
nombreufes ; mais ici le voifinage d’Alexandrie vous
donnera le plaifir de voir plus Íauvent vos véritables
amis, & les perfonnes qui vous font les plus cheres, Us
viendront l’un après l’autre aux aifemblécs, Comme
dans un fauxbourgéloigné ; & la chofe arriva ainfi. De
ceux qui accompagnoient faint Denis d’Alexandrie en fa
confemon, le prêtre Maxime lui fucceda en l’épifcopat ;
le diacre Euièbe fut peu de tems après évêque de Lâo-
dicée en Syrie; le diacre Faufté Vécut jufquesà laperfe-
cution de Diocletien, pendant laquelle il eut la tête tranchée
dans une extrême vieilleiFe.
Pendant cet exil S, Denis d’Alexandrie écrivit plu-
- fieurs lettres touchant la queftion du baptême. La
' première au pape Sixte, que l’on comptoir pour la
• fécondé de celles qu’il âvoit écrites fur cette matière,
où parlant du pape iàint Eftienne, il diibit r II âvoit
écrit comme ne voulant plus communiquer avec He-
lenus Firmilien, & tous ceux de Cilicie , de Cappa-
doce, de Galatie & des pais voifins , parce qu’ils re-
baprifoient les heretiques ; quoiqu’en cela ils iùivilTent
des décrets de leurs plus grands cônciles ? Je lui écrivis
en le priant pour eux tous. Et enfuite : décrivis d’abord
en peu de mots à nos chers confrères les prêtres Denis
& Philemon, qui étoient de l’avis d’Eftienne, & qui m’a-
voient écrit fur le même fujetj & maintenant Je leur écris
plus au long.
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L i v r e s e p t i e ’ me. 2 9 ?
Dans cette même lettre faint Denis d’Alexandrie don-
iioit avis au pape Sixte de l’herefie de Sabellius, qui com-
mençoit alors à paroître. Il s’eft élevé, dit-il, à Ptole-
maïde dans la Pentapole une doctrine véritablement
impie, contenant plufieurs blafphêmes contre Dieu le
Pere , tendant à ne point croire fon Fils unique, le premier
de toute créature, le Yerbe incarné, & ne point
jeconnoître le S. Efprit. J’en ai reçû premièrement des
.écrits de part & d’autre , & enfuite des freres font venus
m’en parler ; fur quoi j’ai écrit quelques lettres comme
j’ai pûavec le fecours de Dieu , traitant la queftion allez
dogmatiquement, &; je vous envoy é les copies. En effet
, quelques évêques étoient dans les ientimens de Sabellius,
& leurs opinions avoient tellement prévalu ,
que l’on ne prêchoitprefque plus le Fils de Dieu. Saint
Denis, qui avoit le foin de ces églifes l’ayant appris, v
envoya & exhórtales auteurs de cette erreur de la quitter.
Ils n’en firent rien , au contraire ils paiferent leur
impiété avec plus d’imprudence. Ce qui l’obligea a écrire
une lettre à Euphranor& à Amonius , où il relevoit
ce qui marque l’humanité du Sauveur dans les évangiles
; afin de montrer que ce n’eft pas le Pere, mais le
Fils qui s’eft fait homme pour nous, & par confequent
que le Pere n’eft pas le Fils, & les amener enfoite à la
connoiïïànce de la divinité du Fils.Çette herefie deSabel-
îius étoit la même dans le fonds que celle de Praxeas &
des Patropaffiens, qui nioient la Trinité & ladiftinélion
réelle des perfonnes divines ;& Sabellius l’avoit apprife
de Noëtus, dont il étoit diiciple. L’herefie de Sabellius
s étendit fort loin; il avoit plufieurs ièéfateurs en Me-
fopotamie & plufieurs à Rome.
La lettre que iàint Denis d’ Alexandrie avoit écrite à
avoine au prêtre Philemon, étoit la troifiéme du bao-
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