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Zpiph. h&r. 67.
4 1 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nous avons une grande application à punir l'opiniâtreté
des mechansi, dont 1 efprit eft corrompu ; & qui intro-
duifent des fe&es nouvelles Si inconnues, pour exclure
a leur fantaiiîe par de mauvaifes religions celles que les
dieux, nous ont accordées. Ce difcours femble regarder
en général tous ceux qui portoient le nom de
chrétiens. Le refcrit continue : Nous avons appris que
les Manichéens, dont vous nous avez écr it , font comme
de nouveaux monftres, venus depuis très-peu de
temps en notre m o n d e , de chczJes Perles nos ennemis;,
&c qu’ils commettent quantité de crimes , en troublant
le repos des peuplés : de forte .qu’il eft à craindre que
dans la fuite du temps ils n’introduifent chez les R o mains
les coutumes exeerables Si les loix infâmes des
Perfes. Et comme ce que vous nous écrivez de leur religion
, a un rapport manifefte avec les maléfices des
magiciens ; nous ordonnons qu’ils fubiifent les mêmes
peines. Que les auteurs Si les chefs foient brûlez avec
leuis écritures abominables ; que les feétateurs opiniâtres
foient punis de mor t , & leurs biens confifquez ;
excepté les perfonnes conftituées en dignité, qui feront
feulement condamnées aux mines, avecconfiscation de
biens. Les empereurs chrétiens ont depuis fuivi ces loix
contre les Manichéens.
Vers le même temps, s’éleva en Egypte une herefie
nouvelle , dont l’auteur fuc Hierax ou Hieracas. Il étoit
Egyt ien , de Leonto , fort inftruit dans les iciences des
Greci Si des; Egyptiens ; parlant bien l ’une Si l’autre
langue, fur tout la fienne; Etant chrétien il tomba dans
l ’erreur Si fit une fcète particulière. H nioit laréfurrec-
tion de la chair , Si n’admettoit que celle de l am e ;
e eft à-dire la réfurreétion fpirituelle du péché à la grâce.
Il condamnoit le ma r ia ge, comme étant de l’im-
Mfil
if;'
L i v r e h ù i t i e ’m e . 41 jr
perfeéfcion de l’ancienne loi ; & difoit que la continence
¿toit cette fanéhfication , (ans laquelle perfonne ne verra
Dieu ; que les enfans qui meurent aVant l’ufage de la
raifon, font exclus du roïaume descieux ; parce qu’il eft
écrit que perfonne ne fera couronnné, s’il n’a combattu
dans les réglés ; que Melchifedec étoit le Saint E fp r i t ,
dont il eft écrit, qu’il prie pour nous par des gemiife-
mens inénarrables, Si difoit que c’eft lui qui eft le prêtre
éternel. Il.fe fondoit principalement fur un livre apocryphe
nommé la monrée d’ifaïë. Hierax s’àttiroit des
feétateurs par l’aufterité de fa v ie ; car il s’abftenoit du
vin Si delà plûpart des viandes ordinaires. Il n’admet-
îoit entre fes difciples que des vierges, des v e u f s , ou
des continens ; &c féduifit pluiieurs de ceux qui pra-
tiquoient en Egypte la vie afcetique. Il compofa un
grand nombre de livres en Grec Si en Egyptien , entre
autres une explication de l’ouvrage des fix jo u r s , mêlée
de pluiieurs fables. Il compofa aulh pluiieurs cantiques;
Il vécut plus de quatre-vingt-dix ans ; Si jufques à la fin
il avoir la main bonne pour écrire ; Si fes yeux ne s e-
toient point affoibhs.
Diocletien étant en E g ypte , envoïa le cefar Galerius
contre Narfes roi de Perfe ; qui à l’exemple de Sapor
fon aïeul, avoit fait une grande entreprife , pour enva hir
les provinces Orientales de l’empire Roma in. Dio-
cletien craignant l’exemple de Valerien , aima mieux y
envoïer Galerius que d’y aller en perfonne; Si demeura
cependant en Orient. Galerius défit par aareife les Perfes
embaraffez de grands équipages : Narfes s’enfuit : Ga -
lerius prit fes femmes Si les enfans, & revint chargé
de butin, après avoir repris la Mefopotamie, Si borné
1 empire par le Tigre. C ’étoit fous le cinquième con-
fulat d’He reul ius , Sc le fécond de Galerius : c’eft-à-dire
1. Tim. H. $.
Latl* de mort. c.$.
Mac. fa ft. chron.
Pa,ch.
an. 197»