
Lib. Xl\*p. J.
Lib vi i.p. 1 3^.
Lib. I. p. 7#j
p.17.
Lib. iv» p* 184*
Lib. iv .p . i 76‘
TLom. 1 . in 1.
Reg.hom. z6Jn
Num-
XVIII.
Moeurs des
Chrétiens.
Lib.ï-p.cii*
Lib. i l . f.6%.
Lib. n i . p. 1 15.
f . \ 16.
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i f î H i s t o i r e E c o l e s î a s t i<*u
gnant quelquefois des jeûnes. .Ils les chaffoient en pro=
nonçant le nom de J. C. & récitant les évangiles. Ce
faine nom avoit feul tant de force, quil chailoicles démons
, quelquefois même étant prononcé par les mé-
chans. Il y avoit des payens qui fans connoître Abraham
, employoient le nom du Dieu d’Abraham pour
exorcifer les démons ; les Egyptiens fit tous les magi-
ciens meloient a leurs^nehantemens les noms d’Abra-
ham, d lfaac, de Jacob 8c d’Ifraël. Les chrétiens chaf-
oient les démons , non-feulement des hommes, mais
des be.tes fie des lieux dédiez aux démons. Plufieurs
voyant les peines que foudroient les efprits immondes,
ie convertiiToient a la foi; plufieurs fe corrigeoient, fie
fur tout les poffédez.
Le grand effet de la prédication de l’évangile, eft la
converfion des moeurs. .Si quelqu'un avoit guéri cent
perionnesde l’impureté, de l’injuftice,du mépris de la
divinité, on auroit peine à croire qu’il n’y eut rien de
furnaturel : que doit-on donc penfer d’une fi grande
multitude de^ chrétiens , tellement changez depuis
quils ont reçu cette doélrine, que les payens traitoient
de tromperie, embraffant meme lacontinence parfaite ;
& cela pour tout le monde? car il n’y a point de nation
fous le ciel où cette doéfrine ne foit établie. Elle eft fi
eloignee de la fédition que le législateur des chrétiens
leur a défendu tout homicide, fic a condamné Iëntre-
prife de fes difciples, même contre les plus méchans.
hommes. Il a voulu qu ils fe laiffaffent égorger comme
des brebis, plutôt que de fe défendre contre leurs per-
fecuteurs. Auifi combat-il pour eux, eh forte qu’ils gagnent
plus par cette douceur , qu’ils ne feroient par
la refiftance ; fie bien loin que l’on ait pû les exterminer,
le nombre des martyrs eft petit, en comparaifoa
L i v r e s e p . t i e ’ mé :
des autres. Les loix politiques étoienc neceffaires aux
Juifs, tant qu’ils ont fait un corps d’état, qu’il falloir
défendre au dehors contre les étrangers , Sc punir les
crimes au dedans; les chrétiens vivant fous l’empire
Romain, n’avoient point befoin de loix particulières
pour le temporel.
Le zele des chrétiens pour la converfion des infidèles
étoit tel, que quelques - uns faifoient leur occupation
daller pour cet effet par les villes, les bourgs,,
fie les villages ; fit de peur qu’on ne les foupçonnât d’intérêt,
quelquefois ils ne recevoient pas même leur
fubfiftance; ou fi le befoin les y obligeoit, ils fe con-
tentoient du neceffaire , quoique l’on voulut leur don-
ner plus. A quoi Origene ajoute t Maintenant que
dans la multitude de ceux qui fe convertiffent, il y a
des riches, des perfonnes conftituées eh dignité , des
femmes nobles fit opulentes; peut être quelqu’un ofe-
roit dire que_quelque petite gloire attire à enfeigner
notre doétrine. Mais on ne pouvoir avoir cefoupçon du
commencement, lorfque le péril étoit grand, principalement
pour les doéteurs, fit à prefent même l’honneur
que nous pouvons recevoir de quelques- uns des nôtres,
n’égale pas le mépris que nous fouffrons des payens.
Le zele des converfions n’empêchait pas les chrétiens
d éprouver , autant qu’il leur étoit poffible, ceux qui
Vouloient les écouter. Ils les préparoient en particulier
par des exorcifmes, avant'que de les recevoir dans l’af-
femblee; 8c quand ils les trouvoient fuffifamment avancez
dans le defir de bien vivre, ils les y introduiioient ,
les diftinguant encore en deux ordres; l’un des com-
mençans qui n’avoient pas encore appris le fymbole
1 autre de ceux qui paroiffoient entièrement refolus à
fuivre les maximes du chriftianifine. Il y avoit des perp
. I I-&S
Lib: 1 1 i.p . 1-4 r*