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I V.
Çoûçile _de R.OP1^
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2 2 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
D’ailleurs on nevouloit pas relâcher la difcîpliné, en
les admettant fans choix à la communion 5 mais on re-
folut de tirer en longueur leur penitence, de prier pour
eux avec larmes le pere des mifericordes, d’examiner les
lescaufes,lesvolontez&les befoins de chacun en particulier.
Ce décret du concile fut rédigé en pluileurs articles
ou canons, que l’on- envoya à Rome & aux autres
églifes. Ce font ces canons que l’on a depwis appeliez pe-
nitentiaux, qui regloientla conduite des évêques à l’égard
des pécheurs penitens, fuivant les divers degrez
des pechez. Avec ces canons & la lettre fynodale, faint
Cyprien envoya auffi une lettre qu’il écrivit en fon particulier
au pape S. Corneille par Mettius foudiacre,&Ni-
cephore acolyte; & il écrivit en même tems aux con-
feiTeurs , qui étoient tombez dans le fchifme de Novatien;
niais il ordonna à Mettius de lire auparavant au
pape les lettres qu’il leur écrivoit, & de ne les poinr rendre
fi le pape ne le jugeoit à propos ; de peur qu’on nç
lui fit dire autre chofe, que ce qu’il difoit effectivement.
Tel fut le premier concile tenu à Carthage par feint C y prien
depuis la perfe'cution. Il paroît avoir duré long-
tenis, ou plutôt avoir été interrompu & repris pluileurs
fois.
Le Pape feint Corneille ayant reçu ces lettres d’A frique
, alTembla à Rome un concile de foixante évêques,
8c d’un plus grand nombre de prêtres & de diacres. Le
décret du conciie de Carthage touchant les apoftats y
fut reçu & confirmé , entre autres le canon qui por-
toit, qué les évêques tombez dans le crime, feroient reçus
à l’églife , après avoir fait penitence : mais feulement
au rang des laïques, fens jamais pouvoir offrir
de fecrifice , ni faire aucune fonéfion fecerdotale. Cë
même concile condamne Novatien, fon fchifme & fe
cruelle
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cruelle doétrine , qui refùfoic la communion à ceux qui
écoient tombez, quelque penitence qu'il fiffent. Saint
Corneille fit part aux autres églifes de ce qui s’étoit
pafle en ce concile, Ilé c rivo iten tr’autres à Fabius évêque
d’Antioche, lui montrant que toutes les églifes d’I-
talie & d’Afrique étoient du même fentiment : Il en
écrivit auffi à Denis d’Alexandrie. Il fe tint des conciles
femblables dans les autres provinces, touchant le fchifme
& l'erreur des Novatiens. On dit que ce fut en ce
memetems, & à l’occafion de leur condamnation, que
les évêques ajoutèrent au canon, ou catalogue du clergé
de chaque ég life , un prêtre penitencier, pour recevoir
les confeifions de ceux qui feroient tombez après
le baptême. Novatien fe voyant ainû vaincu à Rome ,
envoya en Afrique un évêque de fon p a rti, nommé Eva-
rifte, Novat le prêtre de C a r th a g e , un diacre nommé
Niçoftrate confeffeur,&deux autres fchifmaciques nommez
Primus Si Denis, pour faire une nouvelle tentative
en faveur du parti ; Si S. Corneille en donna auffi-tôt
avis à faint C yp r ien , par une lettre dont il chargea le
confeffeur Augendus,
Novat étant parti de Rome , les confeiïeurs qu’il
avoit féduits, revinrent à eux. ils pouvoient auffi avoir “ .“kffe“rs
v eu la lettre de faint Denis d’Alexandrie à Novatien ; ils ¿p-cyprïlp.s'a.
avoient reçu cellesque faint Cyprien leur avoit écrites; c^pr!^"'"’1'
Si peut-être fon traité de l’unité de l’églife q u ïl écri- 43-
v it en ce même tem s& l’envoya à Rome. On s’apper-
cevoit déjà qu’ils étoient adoucis & moins enflez. Urbain
&c Sidoine vinrent trouver les prêtres de l’églife
Romaine, difantqueMaximeprêtre ôcconfeifeur vou-
loit revenir à L’églife avec eux ; mais comme ce qu’ ils
avoient fait donnoitfujet de skn défier, le pape voulut
que les prêtres le? oüiffent condamner de leur pro-
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