
f88 H i s t o i r e E c c e e s i a s î i q j o ' e :
couronnez les premiers, de leur remettre leur péché;
Car pour Etecufc, elle n’a fait que donner de l’argent,
pour fe racheter de facrifier;, elle n’eil montée q u e ju f-
ques à Tria-fata rc’étoit un lieu dans la grande place de
R om e ; elle eil defcenduë au ffi-tô t, & je fç a i fort bien
qu’elle n’a point facrifié. Leur caufe ayant été examin
é e , ceux qui les gouvernent leur ont ordonné de demeurer
ainu^jufques à ce qu’il y ait un évêque. C ’etoit
le clergé de Rome qui gouvernoit pendant la vacance
du faint iîegs. Celerin continue :.Je vousfupplie donc
de rapporter c e c i! tous vos freres les confeifeurs ; ainfi
J i C. veüille vous, donner la couronne que vous avez
méritée ^nonfeulement par la confeffion, mais par tout
lê.cours de votre v ie , qui a été un exemple de vertu.
Car vous devez fçavoir que je ne fuis, pas feul qui demande
cela pour elles ;:mais Sta tius, Severien , ôc tous
les confeifeurs qui font vefïusicide chez vous. Elles ont
été les. recevoir au p o r t , les ont amenez dansla v ille ,
les.ontaffiliez jufquesau nombre de. foixante-cinq , 8c
continuent jufques à.préfentà les affilier en toutes chor
fes ; car ils logent tous chez elles. Macaire vous fâluë ,
avecfes foeursCornelie 8c Emerite, qui fe réjoüiifentde
votre glorieufè confeffion , 8c tous les autres freres : 8c
S a tu rn in q u i a auffi confeifc courageufement fous les
onglesdé fer ; il vousprie inilamment de la mêmecha-
fe. Vos freres Calphurnius 8c Marie ,.ÔC tous.les faims:
vous faluënt..
Lucien cépondant à cette lettre de Celerin, témoir
•gnoitd’abord une grande confufion , de. ce que Celerin
n’o fo it l’appeller fon frere : M oi, d it-il, qui.n'ai corn
rëiTé le nom,de Dieu-, que devant de petites gens, 8c en-
tremblant ; au lien qu e vous avez- épouvanté ce grand
fergenti, précurfeur de l'A nte-chiift-j.cfeffii dire , 1 ’emi
• L i v r e s- i x t m v. .
pereur Decius, devant qui Celerin avoit confeifé; au
lieu que Lucien n’avoit confelfé que devant les magi--
ftrats municipaux de Carthage. Lucien venant au fujet
de la lettre , ajoute : Vous avez dû favoir ce qui s’eft.
paifé ici. Le bienheureux, martyr Paul étant encore au
monde., m’ap p ella, 8c me d it: Lucien, je vous dis de-
vant Ja C . après qu’il m’aura appellé , fi quelqu’un vous-
demande la paix , donnez-lui en mon nom ; 8c tous,tant
que nous fommes, que Dieu a daigné appeller en cette:
perfecution , nous avons tout dnn accord donné à tousi
des lettres de paix. Sachez donc , mon frere, que j ’ai
refolu d'executer ce que Paul a ordonné., 8c que nous?
l’avons tous conclu- depuis que nous fommes en c e tte
affliétion, lorfqu’on a ordonné, fu iv an tle commandement
de. l’empereur, de nousfaire mourir de faim 8c de
fo if, Sc.que l'on nous a enfermez en deux cachots, où>
la chaleur étoit infupportable ; maintenant on nous a:
rendu le jour. C ’eil pourquoi, mon cher fre re , je vous:
priedefaluer Numeria ôc Candida, qui auront la paix,,
fuivant l’ordre de Paul 8c des autres martyrs, dont voici?
les noms : BalTus, qui eil mort dans la carrière : Mappa-
licus , à laqueilion ¡Fortunion, dans la prifon : Paul ,
après là qijeilion : Fortune, Viétorin, V iëlo r, Herenée/
Credüla, Herene., D o n a t , Firmus, V e n tu s F r u é lu s ,
Ju lie , Martial 8c A riilon , q u i; parla volonté de Dieu,
font morts de faim, dans la priion. Vous apprendrez
bientôt que nous les aurons fuivis ; car nous fommes-
enfermez pour la feconde-fois. Il y a huit jours aujourd’h
u i, que je vous écris ; 8c avant ces huit jours,»
cinq jours durant on ne nous a donné qu’un peu do
pain, 8c de l’eau par mefure. C ’eil pourquoi je demande,,
que quand- le Seigneur aura, donné, la paix ài
liégl-ife.,. fiiiv an tl’ordre, de,Eaul ôc.notre. ponjclufion,^.
A a iijj