
í oo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
mettent avec l’évêque. Car au lieu que les martyrs m ont
écrieSc m’ont prié de remettre l’examen des apoffcats
& leur réconciliation, après la paix de l'églife ôt mon
retour; ceux-ci communiquent dès à prefentôt offrent
avec eux, 8c leur donnent l euchariftie. Au lieu que fi
les martyrs, par lachaleur deieur gloire , demandoient
quelque chofe de plus , que la loi de Dieu ne permet t
ce feroit aux prêtres 6c aux diacres de les avertio com«
pie l’on a toujours fait par le pafle. Aufïi Dieu ne ceffe
point de nous reprendre jour Si nuit,; Car outre les vi-i
fions noèturnes, le jour même, les enfans innocens»'
qui font avec nous, font remplis du S. Efprit. ils voyent
en extafede leurs yeux ,.Si entendent S i difent les cho-,
fe s , dont le Seigneur a I3 bonté de nous avertir. Vous
apprendrez tout à mon retour. Cependant ceux d’entre
Vous, qui font imprudens & en fle z , doivent favoir, que
s ’ils continuent, j ’uferai delà correéfion que le Seigneur
commande, je leur défendrai,cependant d’offrir, Si les
obligerai à plaider leur caufè devant nous , devant les
confefleurSjôi même devant tout le peuple, quand nous
aurons recommencé de nous affembler. Cette défenfè
aux prêtres d’offrir pour un tems, femble être la peina
canonique;, que l’on a depuis nommée fufpenfe. -
Dans la lettre au peuple fidele , il témoigne une extrême
compaffion pour ceux qui étoient tombez, & leur
fait efperer leur rétabliffement, pourvu qu ils ne précipitent
rieri. Il blâme encore les prêtres qui ont commencé
de commu niquer avec eux , d’offrir pour eu x , &C
leur donner I’euchariftie, au lieu d’obferver l’ordre de
la penitence , de l’exomologefe 8c de l’impofition des
mains, il exhórte le peuple à contenir les coupables •,
8c à leur inipirer la patience, & ajoute : Qu.’ils écoutent
nçtre conied f qu’ils attendent notre retour, ûfinqu’a-
L i v r e s i x i e ’m e : io r
lo r s , en I aflemblée de plufieurs évêqües, & en la pre-
fence des confeifeurs, nous puiffions examiner les lettres
des bienheureux martyrs.
Saint Cyprien crut quelque tems après devoir un peu
fe relâcher , à caufe de la faifon ; 8c écrivit ainfi aux
prêtres 8c aux diacres : Comme je vois qu’il n’eft pas
encore poffible d’aller à vous , 8c que nous entrons
<déja dans l’été, qui apporte de grandes 8c fréquentes
maladies, je croi qu’il faut pourvoir à nos freres; afin
que ceux qui ont des billets des martyrs, s’ils font prévenus
de m a l, 8c fc trouvent en p é ril, puifTent, fans
attendre notre prefence, faire la confeffion de leur péché
devant tout prêtre p re fen t, ou s’il ne fe trouve
point de pretre, 8c que la mort preffe, devant un diacre
; Sc qu ayant reçu l’impofition de la main pour la
penitence, ils aillent au Seigneur avec lap a ix , que les
martyrs nous ont prié de leur donner. On ne croit pas
que ceci doives entendre de l’abfolution facramentelle ;
mais feulement de quelque ceremonie , qu’un diacre
peut accomplir par commiffion de l’évêque. Saint C y prien
continue : Soutenez auffi le refte de ceux qui font
tombez, 8c les confolez, afin qu’ils ne perdent pas la
fo y , 8c ne defefperent pas de la miiericorde du Seigneur.
Que votre vigilance s’étende auffi furies cate-
cumenes; fi fe trouvant prêts de mourir & en péril, ils
implorent la grâce de D ieu , elle ne doit pas leur être
tefufee. Maiscomme quelques-uns qui n’avoient point
de billets des m a rty rs , preffoient indiferetement , il
confirma le meme ordre , 8c ajouta : Comme cette
affaire ne regarde ni un petit nombre de perfonnes, ni
une eg life , ou une province feule, mais le monde entie
r ; qu ils attendent la paix publique de l’églife , afin
que dans une affemblée de plufieurs évêques , 6c en
T om e U , q c
X L I I I .
S. Cyprien uic
d’indulgence
pour les malades.
18.
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