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qu’ils ne doivent pas palier plus avant dans la pourfuite
de cette affaire. Te lle fut la lettre de Sabin préfet du
pretoire.
Les gouverneurs & les magiftrats des villes & de la
campagne , croïant que cetoit en effet l'intention de
l ’empereur , la firent connoître par écrit ; Se commencèrent
même par l’execution. Tous les confeffeurs qui
étoient en prifon furent délivrez,ceux qui travailloient
aux mines furent renvoïez ; il fembloit que la lumière
parût tout d’un coup après une nuit obfcure. On voïoit
dans toutes les villes les églifes cejebrer leurs aflèmblées
Si leurs colleéfes ordinaires. Les infidèles en étoient fur-
pris,& admirant ce changement fi peu attendu,difoient
tout haut que le Dieu des chrétiens étoit grand Si le
feul vrai Dieu. Les chrétiens qui avoient été fideles
dans la perfecution reprenoient leur première liberté ;
ceux qui étoient tombez cherchoient avec empreffe-
tnent le remede à leurs ames malades, priant ceux qui
étoient demeurez fermes de leur tendre la main , Si
Dieu de leur être propice. Les confeffeurs délivrez du
travail des mines retournoient chez eux & traverfoienfe
les v ille s , remplis d’une joïe incroïable. On en voïoit
fur les grands chemins & dans les places publiques des
troupes nombreufes , qui marchoient en chantant à,
Dieu des pfeaumes & des cantiques ; ilsachevoient ainiï
leur vo ïa g e , Si revenaient dans leurs maifons avec des
vifages contens; les infidèles mêmes fe réjouiffoient
avec eux.
Maxence de fon côté rendit aufli la liberté à l’églife
après s’être rendu maître de l’Afrique. Il y voulut rairç
recevoir fes images., après la mort de fon pere Hercu-
lius : mais les foldats les refuferent ; Si demeurèrent fideles
à GaJejrius. Dès-lors Maxence y eut paffé,s’il n’euç
L i v r e n e u v i e ’ m e .
lté retenu par les dev ins, qui netrouvoientpasles pré-
fages favorables : Si par la crainte d’Alexandre lieutenant
du prefet du pretoire , qui commandoit en A frique.
Maxence effaïa de s’en défaire par artifice : mais
la trahifon aïant été découverte, les foldats donnèrent
la pourpre à Alexandre,qui foutint mal fa révolté,étant
déjà vieux Si naturellement timide Separeffeux.
Il arriva cependant à Rome un accident qui penfa
la renverfer. Le temple de la fortune fut brûlé , fans
que l’on pût fçavoir d’où venoit le feu. Comme on s’em-
preffoit à l’éteindre , un foldat dit des paroles injurieu-
fes à cette prétendue divinité , & fut tué par le peuple
fuperftitieux ; ce qui excita une fédition des foldats;&
le mal eût été loin fi Maxence ne l’eut promptement
arrêté. On peut croire que le foldat qui fut tué étoit
chrétien ; mais non pas ceux qui exciterent la fédition
à fon fujet : feulement on voit que le mépris des faux
dieuxcommençoit à éclater. Maxence méditoit dès-lors
de faire la guerre à Cor.ftantin, fous prétexte de venger
le mort de fon pere Herculius ; mais il voulut auparavant
réduire l’Afrique. Il yenv oïa des troupes : dès le
premier choc celles d’Alexandre plièrent 5 lui-même
fut pris Si étranglé. Cette vidtoire fut un prétexte à
Maxence de piller l’Afrique Si de triompher à Rome;
Si ce fut alors apparemment qu’il envoïa en Afrique
une indulgence, c’eft-à-dire des lettres d’amniftie ou de
grâce , Si qu’il rendit la liberté aux chrétiens.
L ’églife étant donc en paix , les évêques s’affemble-
rent à Carthage pour élire un évêque à la place de
Menfurius. Bocrus Si Celeufius qui afpiroient à cette
chaire firent en forte que l’on n’appeilât que les évêques
voifins, fans attendre ceux de Numidie , comme'en effet
il n’étoit point neceffaire. Car c’étoit la coutume.
Optât.Mile-v. lib%
1. com. Farm»
XXXIV.
Comme cernent
du fchifme des
Donaciftes.
Opta. MtUv.ibt.
v . Vaie f. de fc / .if
Donat. c. 1.