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tïel dont il fe fert, 6c qui fut enfuite confacrée par la dé-
cifion du concile de Nicée.
de/ent. Dans le premier livre il difoit encore : que Dieu n’a
jamais été fans être pere, & que J . C. a toujours été Verbe,
fagefle 6c vertu : car Dieu ne les a pas engendrées
après avoir été fans elles. Mais il difoit, que le Filsn’eft
pas de lui-même, 6c qu’il tient l’êtrede fon pere. Et en-
fuite : Etant la fplendeur delà lumière éternelle, il faut
auffi qu’il foit éternel ; puifque la lumière eft toujours,
il eft clair que la fplendeur eft toujours auffi ; car c’eft
par fa fplendeur que l’on entend qu’il eft la lumière ,
& une lumière ne peut être fans éclairer. Revenons aux
comparaifons. Si le foleil eft , la fplendeur eft , le jour
eft ; fi l’un Si l’autre manque , il n’y a point de folèil,
Si donc le foleil étoit éternel, le jour ne cefTeroit point ;
mais parce qu’il ne l’eft pas , le jour commence Si finit
avec lui. Or Dieu eft une lumière éternelle , qui
n’a point commencé, Si ne finira jamais ; il a donc
une fplendeur éternelle , qui eft toujours avec lui, Si
eft toujours engendrée, procédant de lui fans com-
. 5 » . Gr. inencement. C’eft cette fageife qui dit : Je fuis celle
avec qui il fe plaifoit ; 6c tous les jours je me ré-
joüiflois devant fa face en tout temps. Il ajoutoit en-
fuite : Le Pere donc étant éternel, le Fils auffi eft é-
ternel, Si lumière de lumière ; car s’il y a un Pere, il
y a un Fils ; s’il n’y avoir point de Fils, comment &
de qui feroit-il Pere ï mais l’un 6c l’autre eft, & eft toujours.
de fent. Dans le fécond livre, S. Denis répondoit au reproche
que l’on lui faifoit , de parler du Pere fans nommer
le Fils, 6c de parler du Fils fans nommer le Pere;
de les divifer ainfi , 6c les éloigner l’un de l’autre,. Il di-
foit : Chacun des noms que j’ai dit eft infeparablc : J’ai
L i v r e s e p t i e ’m e . 3 4 7
nommé le Pere , 6c avant que de parler du F ils , je l’ai
marqué dans le Pere. J ’ai nommé le Fils quand je n’au-
rois pas parlé du Pere, on l ’a déjà compris dans le Fils.
J ’ai ajouté le S. Efprit ; mais en même temps j’ai ajouté
d’où & par qui il eft venu. Mais ils ne fçavent pas, que
le Pere ne peut être feparé du F ils, entant que Pere ; car
ce nom établit en même temps la haifon. LeFilsnon plus
ne peut être feparé du Pere ; car le nom du Pere montre
l’union ; 6c l’efprit eft entre leurs main s, puifqu’il
ne peut être fans celui qui l ’envoie , ôc fans celui qui
le porte. Comment donc en me fervant de ces noms ,
peut-on penfer que je les drvife , ou que je les fépare
l’un de l ’autre ? Éc un peu après : Ainfî nous érendons .
l ’uiiité indivifible à la trirtité : 6c nous renfermons la
trimté dans l’unité , fans la diminuer. Il difoit encore: h
Si quelqu’un de mes calomniateurs, parce que j’ai dit
que Dieu eft l’auteur 6c l’ouvrier de toutes chofes,croit
que je dife qu’il l’eft auffi de J . C . qu’il prenne garde
que je 1 ai nommé»Pere auparavant : en quoi le Fils eft
auffi marqué par avance. Car après avoir nommé le Pere
auteur, j’ai ajouté : Et il n’eft pas Pere des chofes dont
il eft auteur, fi on entend proprement le Pere q u ia engendré
: car nous prouverons dans la fuite l’étenduë du
nom du Pere. Le Pere non plus n’eft pas auteur, fi on
n’attribue ce nom qu’aux ouvriers ; car chez les Grecs
les fiptvans font nommez poètes, c’eft;-à-dire, auteurs
de leurs difeours.
Il difoit encore : Notre penfée pouffe la parole de I B I j
Confonds, fuivantcette cxprelfion du prophète. Mon r/^4+-
coeur a pouffé une bonne parole : ôc chacune eft diftin-
guée de l’autre , aïant un lieu propre 6c feparé ; l’une
dans le coeur, l’autre fur la langue : toutefois elles ne
font pas éloignées, & ne peuvent être l’une fins l’autre :
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