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viennent. Ils ont appris de S. Paul à ne pas croire terne'-
rairement.
Quant aux prophéties , il eft jufte d’ajouter foi aux
livres des Ju i f s , du moins comme à ceux des autres na-
r;&. i.;. tions,chacune pour ce qui regarde fes antiquitez. Oron
ne peut douter de l’antiquité des Ju i f s , il l’on confi-
dere les preuves que donne Jofephdans les livres contre
i,I+' Appion , 8cTatien contre les Grecs, il étoit neceifaire
f.ij. que les Ju ifs euffentdes prophètes , quand ee n’eût été
que pour les détourner de confulter les oracles 8c les
devins des payens » autrement la v ra y e religion eût paru
inférieure aux fauifes. Origene rapporte les principales
prophéties, qui ont prédit diftin&ement la naif-
î ¡s- &c. pance t [a pafljon, la mort 8c les autres circonftances de
l’avenement de J .C . 8c obierve que depuis qu’il eft venu,
les Ju ifs n’ont plus ni prophéties , ni miracles, ni au-
f.ei.iib' it. cune marque de l’aihftance" divine ; comme l’on en
voit chez les chrétiens. On oppofoit aux prophéties les
t oracles des payens; mais les plus fages d’entr’eux n’y
1 ajoutoientgueres d e fo i; 8c quand il y eût eu quelque
q ' ehofe de lurnaturel ; le peu de vertu de ceux qui les rendoient,
Scia maniere honteufedontlapythoneife étoit
infpirée, devoit faire croire que les efprits impurs en
Í-55S. étoient les auteurs, au lieu que les prophètes de Dieu
étoient d'ordinaire les plus iaints perfonnages. Lobfcu-
ritéfembloiteommune aux uns 8c aux autres; mais il y
a. cette différence , que les oracles prophanes étoient
toujours obfcurs ou ambigus; au lieu que les prophètes
párlent clairement , dans tout ee qui devoit être entendu
aufti-tôt, principalement dans les exhortations
8c les inftru&ions morales, Auffi a-t-on eonfervé leurs
difcours, pour fe rY irà lap o fte r ité , par les inftruâùons
L i v r e s e t t i e ’ m e ; ¿59
i8Cpar les p réd irion s , il y a des chofes obfcures , pour
exercer ceux qui ont le courage de les étudier ; mais
il n’y a prefque rien que l’on ne puiffe entendre, quand
on conféré les maniérés de parler femblables, 8c quand
on prend toute la fuite de la dodtrine ; enforte qu’il
n’eft pas libre de leur donner telle explication que l’on
veut.
Celfe ne nioit pas que J . G, eût Fait des miracles ; mais
il les attribuoit àlaro agie qu’il a vo ir, difoit-il, apprife
en E g yp te ; 8c comme l’évangile même fait mention de
faux prophètes 8c de faux miracles ; il vouloit les confondre
8c attribuer tout également! l’art magique 8c à
l'opération des démons. Origene ioutient, que pofanc
une fois quelque puiffance au deffus de la nature, s’il y
en a une mauvaife, il faut qu’ il y en ait une bonne encore
fuperieure ; 8c par confequenr s’il y ad e faux miracles
dont les démons ioient auteurs , il y en a de vrais
qui viennent de Dieu ; or il y a des moyens fûrs de
les difcerner ; les moeurs de ceux qui les fon t, leur doctrine
8c lçs effets qui en fuivent. Moïfe 8c les prophètes,
J.C . 8c fes difciples n’ont rien enfeigné que de très-digne
de Dieu, conforme à la raiion, utile aux bonnes moeurs
8c a la iocieté civile ; ils ont pratiqué les premiers ce
qu ils enfeignoient ,8c l’effet a été grand 8c permanent.
Moife a formé une nation entiere, gouvernée par des
loix faintes 8cdes moeurs pures. J . C. araffemblé toutes
les nations dans la connoiffance du vrai D ieu , 8c dans
la pratique des moeurs les plus conformes à la raifon.
Les charlatans ne cherchent point à corriger les, hommes
étant eux-mêmes très-corrompus , 8c les miracles
des impofteurs ont eu peu de fuite. J e ne crois pas, dit
Origene, qu il refte trente feêtateurs de Simon le magicien
dans tout le monde, quoique jamais ils n’ayent
K k ij
XVII.
Mincie d e j.
Lib.n.p. ÍÚ
I.ib. I.p. 44. L ib 'y L .p .tS j