
1
IX,
Perfécution de
Gallus.
Cypr. ep.f 8.
Euf. ehr, Mi“
z L d H i s t o i r é E c C L E S IA S T Ï QUE.
par ceux qui en font dehors ? Que refte-t-il, linon que
l’églile cede au Capitole ? que les prêtres le retirent,
emportant l’autel du Seigneur ; 8c que les idoles avec
leurs autels prophanes, palTent au milieu de nôtre lànc-
tuaire ? Ce lànétuaife étoit un demi cercle, où les prêtres
étoient affis, ayant l’évêque au milieu d’eux , 8c environnant
la table lactée , où l’on offroit le làint Sacrifice.
S. Gyprien continue : Ne ièroit-ce pas donner à No-
vaden une ample matière de declamer contre nous ; fi
ceux qui ont renié publiquement J. C. non feulement
font reçüs làns penitence, mais encore le rendent terribles
? S’ils demandent la paix,qu’ils quittent les armes;
s’ils veulent fatisfaire , pourquoi menacent-ils ? qu’ils
lâchent que les prêtres de Dieu ne les craignent point.
Quand l’Antechrift viendra on ne lui cedera pas, parce
qu’il menacera de mort ceux qui lui refifteront. Il
ne nous importe par qui & quand nous foyons tuez;
puilque nous recevons toûjours de N. S. la récompen-
fe de notre mort. Et quoique je lâche , que l’affeéiion
que nous nous devons , vous oblige de lire toûjours
mes lettres à votre clergé 8c à votre peuple; je vous prie
néanmoins de faire cette fois , à ma priere, ce que vous
faites de vous-même, afin que fi les difeours empoifonnez
que l’on a répandus contre moi , ont laifle quelque
mauyailè imprelïion, elle foit entièrement effacée. Enfin
il avertit les fideles de Rome de n’avoir aucun commerce
avec les ichifmatiques, non pas même dans les
repas ou les convèrlàtiOns. C’eft ce qui m’a lèmblé de
plus remarquable dans cette lettre de S. Gyprien à làint
Corneille,
La perlecution dont les évêques avoient été avertis
du ciel étoit déjà commencée , à l’occafion d’une pefte
violente qui s’étendit en plufieurs parties 4® l’empire.
L ivre I eîtie’ mï 247
L’empereur Hoftiiien en étoit mort ; & comme elle aug-
mentoit, Gallus 8c fon fils Volufien eurent recours à
leurs Dieux, 8c envoyèrent des édits par toutes les provinces,
pour ordonner des lâcrifices. S. Gyprien fut demandé
pour la féconde fois dans le cirque, par les cris du
peuple de Carthage, pour être expoie à un lion , 8c on
croit que ce fut alors qu’il écrivit le traité de l’exhortation
aux martyrs. Le pape S. Corneille fut le premier à
Rome , qui confefla le nom de J. C. dans cette perfécü-
tion; fon exemple encouragea tellement les fideles , que
fous ceux qui içurent qu’il ctoit interrogé, accoururent
pour confeflër avec lui ; 8c plufieurs de ceux qui étoient
tombez le releverent en cette occafion. §. Corneille aiant
donc refulê de làcrifier aux faux Dieux , fut envoyé en
exil par ordre de l’empereur Gallus à Ccntumcelles, aujourd’hui
Civiravechia, qui étoit un lieu très-agréable
345. milles de Rome. Là il reçût une lettré de làint Cy-
prien, qui le congratuloit 8c toute ï’églife Romaine , dé
fàglorieufe confeflion. Il marque la différence de No-
vatien, que les perlecuteurs lailToienr cependant en repos,
puis il conclut : Puifque nous fournies avertis par
la Providence divine,.que le jour de notre combat approche
; appliquons nous làns cefle avec tout le peuple, aux
jeûnes, aux veillés 8c aux prières. Souvenons-nous les
uns des autres, 8c qui que ce foit de nousqui forte d’ici
le premier , par la mifèricorde de Dieu, que notre charité
continue auprès de lui ; 8c que nos prières ne cef-
fent point pour nos freres. Ainfi parloit le confeiTeur
Gyprien au confelTeur Corneille.
!Un des plus illuftres martyrs de Rome , que l’on rapporte
à Cette perfécution, 8c à l’an 2 y 2. fut S. Hyppo-
lite prêtre 5 qui avôit fuivi le Ichifine de Novat 8c de
Novatien. Gomme on le menoit au martyre, je peuple
i f j. Orcf. y j 1',
C é Z l »
' Cypr, ep. p . p,
55*
Tûn, vr. ep, y i ,
Cypr, ep» 69, p , 57-
X
Martyre de S#
Hyppolite&du
Pape S.Corneil--
jÊ