
f i t H IS T O IR E E C C L E S I A S T I QU.Ë.
dit ; Mon cops eft en ton pouvoir. Que le Seigneur voie
du ciel mon abaiffement Si mes fouffraçces ; & quiljuge
entre toi &c moi. Maxime dit ; celui que tu invoque?,
miferable, c’eft lui qui t’a livré comme tu mérités pour
fouffrir ceci. Probus dit ; Mon Dieu eft bon, il ne veut
mal à aucun des hommes ,; mais chacun connoît ce qui
lui en avantageux , étant libre & maître de fa raifon.
Maxime dit ; Verfez-lui du vin des autels, & lui mettez
de la chair dans la bouche. Probus die ; Seigneur J . C.
Fils du Dieu vivant , voïez d’en-haut la violence qu’on
me fait, & jugez ma caufe. Le gouverneur dit ; Tu as
bien fouffert, miferable ; & enfin tu as mangé du facrifi-
ce. Que feras-tu maintenant ? Probus dit ; T u n’as rien
fait de merveilleux de me faise prendre par force des fa-
crifices impurs, le Seigneur connoît ma réfolution. Le
gouverneur dit ; T u en as bû & mangé, ftupide ; promets
tu de le faire de toi-même , pour être tiré de tes
liens. Probus dit ; Malheur t’arrive , méchant, plutôt
que tu furmontes ma réfolution , & que tu prophanes
ma confcilion ; mais f^aches que quand tu m’aurois fait
avallertoustesfacrificesimmondes,tu nemeferois point
de mal. 1 Car le Seigneur voit du ciel la violence que je
fouffre,
Le gouverneur dit ; Rougiflez les broches & lui brûlez
le gras des jambes. Probus dit ; Ni ton f e u , ni tes
tourmens , ni ton perefatan, ne peuvent obliger le fer-
viteur du yraf Dieu à fe départir de fa confeflion. Le
gouverneur dit; T u n’as plus de partie faine en ton corps,
& tu perfiftes dans ta folie,miferable. Probus dit ; Je t’ai
abandonné mon corps, afin que mon ame demeure faine
& entiere, Maxime dit; Faites rougir des clous pointus
& lui en percez les mains. Probus dit; Je vous rends
grâces. Seigneur J . C, de ce que vous ayez bien youiu
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que mes mains foient cloüées^n votre nom , à Limitation
de votre paillon. Le gouverneur dit : Le grand
nombre des tourmens t’a rendu encore plus fou. Probus
dit : Ta grande puiflance & ta malice fans bornes, t’a
rendu non^feulement fou , mais encore aveugle ; car
tu ne fçais ce que tu fais. Maxime dit: Impie, tu ofe nommer
fou & aveugle celui qui combat pour la pieté des
dieux; Probus dit : Plût à Dieu que tu fuiTes aveugle
des yeux & non pas du coeur. Le gouverneur dit : Èf-
tropié de tout le corps , tu te plains de moi, parce que
je t’ai laiiTé encore les yeux fains, & après quelques autres
réponfes, il dit:Creves-lui les yeux, afin que tout
vivant il perde le jour petit à petit. Probus dit : Tu m’as
ôté les yeux du corps ; mais malheur à toi, cruel tyran,
il ne fera jamais en ton pouvoir de m’ôter les yeux vi-
vans. Le gouverneur dit : T u es tout en tenebres, miferable
, & tu parles ? Probus dit : Si tu connqiflois tes
tenebres,impie, tu m’eftimeroisheureux. Maximedit:
Tu es mort de tout le corps, & tu ne celle pas de dif-
courir. 'Probus dit : Tant que mon efprit demeure en
m o i , je ne ceiTerai point de parler , par le Dieu qui
me fortifie. Maxime dit : Après tous ces tourmens ef-
pere-tu encore vivre? & ne vois-tu p i s , que je ne te laif-
ferai point la liberté de mourir? Probus dit : C ’eftpour
cela que je coin bats, afin que ma bonne confeftîon foit
parfaite , de quelque maniéré que tu me faiTe mourir ,
impitoïable & ennemi du genre humain. Le gouverneur
dit : Emportez-le, mettez-le dans les fers,gardez-
lç dans la prifon ; ne permettez pas qu'aucun de leurs
compagnons approche, d’eux (Se les loue, de ce qu’ils
font demeurez dans leur impieté. Bien entendu qu’au
premier combat des bêtes on les expofera. Appeliez
l ’impie Andronic,