
3 ^ 4 H i s t o i r e E c t c l e s i a s t i q u e .'
fou p o it, celui-ci vint lui donner une faufle alarme , &
dire qu’ Aureolusparoifloit. Il fe leve de table , monte
a cheval, crie aux armes ; & fort à la hâte , fans atten-
dre fcs gardes : Cecropius prend ion temps & le tuë. On
E„r rt,r. an. îcs, ht auffi mourir fon frere &c Tes enfans. C ’étoit ious le
confulat de Paterne & de Marinien , l’an 2.68. de J .C .
Gallien étoit âgé de cinquante an s , & en avoic régné
quinze entières.
Tnici. cUud. Claude fut reconnu empereur, & fon éledfcion particulièrement
approuvée du fenat, par de grandes acclamations.
C ’étoit un homme de mérité, éprouvé depuis
long-tempsà laguerre & dans les gouvernemens. 1 1 étoit
de l’Illyrie , & portoit ces noms : Marcus Aurelius Flavius
Claudius : Il avoir deux freres, Quintillus &c Grif-
pus. Claudia fille de ce dernier époufa Eutrope homme
très noble de la nation des Dardaniens, dont elle eut
l’empereur Conftantius.
s-cónT'concife Comme on s’apperçût que Paul de Samofate n’avoit
contre Paul de fait que diffimuter, & ne corrigeoit ni fa dottrine ni fes
Samoiate. , / a • » rr * i t moeurs : les eveques s allemblerenc de nouveau au nom- Ath. de pfnod. t i r - i - . • , . bre de loixante & dix , dont les principaux etoientHe-
s.30^ VI1' ' ’ lenus de T a r fe , H y menée de Jerufalem , Theotecne de
Cefarée en Paleftine , Maxime de Bofre, Nicomas d’I-
cone. Le concile étant déjà aflemblé : on attendoit Fir-
milien de Cappadoce, qui y avoit été in v ité , & s’é-
toit mis en chemin , nonobftant fon grand âge. Mais
quelques temps après on eut nouvelle qu’il,étoit mort
à Tarfe le vingt-huitième d’Oètobre de l’année i6 y .
Celui qui travailla le plus à convaincre Paul de Samo-
lace rue Malchiori , homme très-fçavant & grand philo-
fophe : qui gouverna long-temps les écoles des lettres
humaines à Antioche b- & à caufe de la pureté de la.foi
fut honoré de la prêtrife dansLa<même églife. Ce fut
le feul qui pût convaincre Paul, développer fes artifices,
& découvrir malgré lui fes fentimens. L e u r difpute.fut
écrite pat des notaires, & les aftes en demeurerçnt.
Paul étant convaincu fut dépofé & excommunié par
le concile ; & en fa place, ils élurent Domne fils de
Demetrien, qui avoir glorieufement rempli la même
chaire. Domne auffi étoit orné de toutes les vertus qui
conviennent à un évêque. T o ut cela aiant ete réglé
d’une commune voix : le prêtre Malchion écrivit^une
lettre fynodale au nom de tous les évêques , les pretres
& les diacres, & de toute l’églifed’Antioche & des lieux
circonvoifins. Elle étoit adreiTée nommément aux évêques
des deux premiers fîeges, au pape S. Denis & à Maxime
d’Alexandrie ; & en général à tous les évêques,
Tes'prêtres, lesdiacresj & à l’églife univerfelle, & fut
envoïée par toutes les provinces. Par cette lettre ils
rendoient compte de tour ce qui setoit paffe dans les
deux conciles, & particulièrement de l’herefiede Paul,
des queftions qui luiavoient été propofées-,& de la maniéré
dontil avoit été convaincu. Ilsexpliquoient auffi
le dérèglement de fes moeurs en ces termes : Il étoit pauvre
auparavant, & n’avoir point de bien qu il eut hérité
de fes parens, ou acquis par quelque profeffion réglée
; maintenant il eft arrivé à une richeife exceihve ,
par des facrileges, par des demandes injuftes, & des
concuifions qu’il exerce fur les fre re s , fe faifant un profit
de leurs pertes. Car il fefait paier lefecours quiileur
promet : il les trompe & abufe de la facilite que 1 on trouve
en ceux qui ont des affaires, & qui donnent tout
pour en être délivrez. Comme les eveques ecoient les
arbitres ordinaires entre les chrétiens : c etoit une matière
de concuffion a ceux qui ecoient intereffez. La
lettre continué : 11 ne regarde la religion que comme
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